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Les nouveaux visages de l’anti-France 3/4

A partir de ces positions stratégiques, les communistes vont pouvoir développer une stratégie gramscienne, promouvoir leurs conceptions et les diffuser dans les profondeurs de société. Grâce à ce travail gramscien, les idées communistes, c’est-à-dire les idées modernes complétées par la religion de l’égalité, vont ainsi devenir dominantes. Vont y adhérer progressivement non seulement l’ensemble de la gauche bien sûr, mais aussi les partis libéraux ou conservateurs, qui vont finir par abandonner toutes les idées de droite. Même le FN, ou du moins sa direction, partage aujourd’hui non seulement les idées républicaines, mais aussi le corpus progressiste et égalitaire.

La situation aujourd’hui en vigueur est donc paradoxale : le communisme au sens du totalitarisme et de l’économie centralisée, fait l’objet d’un large rejet. Le parti communiste s’est étiolé progressivement et a désormais pratiquement disparu. Le mot de communisme lui-même est aujourd’hui mal porté. En revanche les idées modernes et progressistes dont les communistes ont été les hérauts sont aujourd’hui dominantes. En particulier tout le monde ou presque partage désormais la religion de l’égalité : l’obsession égalitaire règne en tout domaine. En tout domaine on présente la recherche d’égalité comme une évidence, ce qui représente pour les communistes une victoire idéologique majeure. Au pouvoir depuis la révolution, le courant libéral est, dans sa forme contemporaine, libéral-libertaire, Macron étant son représentant du moment. Comme depuis deux cents ans, ce courant est sous la pression des obsédés de l’égalité, autrefois communistes, aujourd’hui d’extrême-gauche. La tension entre les concepts de liberté et d’égalité, potentiellement contradictoires, ne cesse de s’exercer.

Dans ce contexte depuis une cinquantaine d’années, un nouvel équilibre entre liberté et égalité s’est établi. Ont été mis en place une multitude de dispositifs égalitaires et un système socio-fiscal qui est désormais, depuis 2018, le plus lourd du monde. Ce système égalitariste pèse pour l’essentiel sur les Français moyens de souche qui travaillent, surtaxés et discriminés, par l’exemple dans l’accès au logement social. Ce système égalitariste joue pour l’essentiel au bénéfice des immigrés. L’on a même institué à leur profit des mécanismes de discrimination positive, qui violent à la fois les principes de liberté et d’égalité. Quant à la classe dirigeante, dans le contexte de la mondialisation et de la dérégulation, elle s’ébat dans une liberté de plus en plus totale.

En dépit de la victoire des idées progressistes, la lutte anti-France, c’est-à-dire la lutte révolutionnaire contre la société traditionnelle, n’est jamais achevée. A partir de la fin du XXe siècle elle va prendre encore une autre forme : celle de la déconstruction.

 

  • L’anti-France aujourd’hui : de la déconstruction à l’organisation de la destruction migratoire

Les tenants de la révolution progressiste de 1789, la révolution de l’Homme nouveau, sont depuis longtemps dominants dans la société française. Leur classe sociale, la bourgeoisie, est au pouvoir depuis deux-cents ans. Leurs conceptions sont aujourd’hui en situation de domination et même de monopole. Mais les progressistes constatent que, pourtant, certains éléments de la société traditionnelle, malgré la révolution, malgré l’action des communistes, n’ont pas absolument disparu. La morale traditionnelle, la religion chrétienne, l’institution familiale et l’attachement à la patrie, quoiqu’en fort recul, restent encore présentes et même parfois vivaces. Les progressistes s’attachent donc à les combattre : pour éliminer les dernières survivances de la société traditionnelle, la révolution progressiste engagée à la fin du XVIIIe siècle se poursuit.

La lutte sera d’abord menée dans les années soixante par les philosophes de la déconstruction. On cite généralement Deleuze, Guattari, Derrida et Foucault. Il convient d’ajouter P. Bourdieu, qui a exercé une influence majeure. La déconstruction s’emploie à critiquer et à délégitimer tous les cadres traditionnels de pensée et d’organisation qui peuvent encore subsister, et qui sont finalement nombreux. La technique consiste à les déconstruire, c’est-à-dire à montrer que ces normes et ces cadres traditionnels sont de pures conventions, arbitraires et ne reposant sur aucune loi naturelle. Les déconstructeurs ajoutent que ces conventions n’ont aucune valeur absolue puisque les sociétés non européennes en ont d’autres, souvent fort différentes. Les déconstructeurs concluent que ces normes et conventions traditionnelles sont là en réalité pour imposer des dominations illégitimes : celle des hommes sur les femmes, des adultes sur les enfants, des patrons sur les ouvriers, et de façon générale des dominants sur les dominés. Toutes les institutions et normes sociales passent ainsi sous les fourches caudines de la déconstruction. C’est le cas de la famille, bien entendu, en premier lieu. Il s’agit de montrer qu’elle est le lieu de la domination du patriarcat et de l’oppression exercée sur les femmes et sur les enfants. Le mariage et la fidélité sont ainsi déconstruits. La politesse et les règles de civilité sont, elles-aussi, dénoncées, accusées d’instituer l’hypocrisie. La façon traditionnelle de se vêtir est moquée également, comme mode d’oppression de la domination patriarcale et comme reflet de l’hypocrisie : cachez ce sein que je ne saurais voir… Le monde du travail, monde de l’exploitation, est une autre cible privilégiée. La punition des délinquants et l’existence des prisons sont de même mises en cause : parce que selon les déconstructeurs les délinquants sont en réalité des victimes de la société ; parce que tout le monde serait susceptible de devenir un jour ou l’autre un délinquant ; et parce que tout un chacun serait d’ores et déjà délinquant à sa manière, lorsqu’il fraude le fisc ou dépasse les limites de vitesse. De même les déconstructeurs veulent mettre en cause et ridiculiser la distinction traditionnelle entre malades mentaux et personnes saines d’esprit : tout le monde, selon eux, est atteint de maladies mentales plus ou moins cachées. La culture classique, reflet des conceptions rétrogrades et vecteur de la domination de la classe au pouvoir, constitue bien entendu une cible de choix. Les déconstructeurs soutiennent que les nouveaux modes d’expression, de la BD à l’art abstrait en passant par les performances de toutes natures, sont tout aussi légitimes. En un mot le mouvement de déconstruction chercher à tout relativiser, tout niveler, tout déligitimer.

Ce mouvement philosophique de la déconstruction ne sort pas de nulle part : il prend place dans un mouvement critique qui comprend de nombreux jalons. A la renaissance, les philosophies relativistes (Humanisme, Montaigne, Spinoza…) veulent déjà attaquer les fondements de la société traditionnelle. Nous avons évoqué plus avant le rôle central joué au XVIIIe siècle par le mouvement des Lumières. Au XIXe et dans la première moitié du XXe les philosophies nihilistes et du soupçon (Marx, Feuerbach, Nietzche, Freud…) visent à ruiner les fondamentaux de la société traditionnelle, avec trois cibles majeures. La religion en premier lieu, escroquerie visant à camoufler les turpitudes de la condition humaine et à anesthésier les révoltes légitimes contre l’ordre injuste. La notion de bien et de mal, qui selon les nihilistes est la source de l’hypocrisie de la morale traditionnelle. La liberté humaine enfin : loin d’être libre, l’homme serait déterminé par sa condition sociale et par ses pulsions inconscientes qui le dominent. Les déconstructeurs français s’inscrivent, dans la deuxième partie du XXe siècle, dans cette lignée critique.

Cette entreprise de déconstruction aura une immense influence et tout le monde sera plus ou moins gagné à ses thèses. Pourtant le raisonnement des déconstructeurs est d’emblée vicié et faux, pour une raison toute simple : le fait que telle ou telle pratique sociale soit fondée sur une simple convention ne la rend pas pour autant irrationnelle et illégitime. Un certain nombre de ces normes traditionnelles conventionnelles, tout d’abord, sont évidemment légitimes et incontestables : on pense par exemple à l’interdit de l’inceste. De même les règles qui président à la constitution de la famille, telles que le mariage, sont conçues pour protéger les enfants et leur offrir un cadre stable. De même encore les règles de politesse et de civilités sont un moyen d’éviter la brusquerie et la violence. Certaines des normes et règles de comportement sont certes de simples conventions, de simples coutumes, sans fondement évident : elles ne sont fondées sur rien d’autre que le fait d’être, précisément, coutumières. Cela ne les rend pas pour autant irrationnelles : cet ensemble de coutumes et de normes sont en effet indispensables à la bonne marche de la société. Elles sont nécessaires premièrement à la construction de l’individu, qui doit pouvoir disposer de repères afin de se construire et de s’identifier. Elles sont nécessaires deuxièmement à la société dans son ensemble, pour garantir son organisation, son homogénéité et sa solidité. Si la société n’est pas homogène et ne partage pas les mêmes mœurs et les mêmes règles coutumières, elle ne peut donner naissance au sentiment d’appartenance et à la solidarité. La religion par exemple, est basée sur un certain nombre de croyances, qui ne sont peut-être que des conventions : mais ces croyances sont nécessaires aux individus et au groupe. La religion commune est pour la société un ciment indispensable. Une fois que tout cet ensemble a été « déconstruit », il n’y a plus de société. S’engage alors la guerre de tous contre tous.

À suivre

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