Tout « sauveur blanc » qui se respecte participe en tant que bénévole à des séjours humanitaires à l’autre bout du monde. C’est ce qu’on appelle le « volontourisme ». Une pratique très onéreuse pour les Occidentaux, mais aussi parfaitement inutile pour les populations secourues. « J’ai payé 1.500 euros pour les dix jours », raconte Chloé, une étudiante et sauveuse blanche repentie qui a fait du volontariat au Vietnam. « On n’avait pas besoin de nous. C’était plutôt nous, en tant que volontaires, qui avions ce besoin de penser qu’on allait faire le bien dans le monde. Les volontaires ont envie de venir aider des enfants parce que c’est plus gratifiant... »
Le portrait craché de certains « insoumis »
De jeunes bourgeois progressistes qui traitent avec paternalisme et commisération des non-Blancs, qui partent vers des contrées lointaines dans l’espoir de grappiller quelques « likes » sur les réseaux sociaux, qui cherchent à faire le buzz… Toute ressemblance avec des militants d’extrême gauche existants ou ayant existé ne serait pas forcément fortuite. France Culture avait-elle conscience qu’elle brossait là le portrait craché de certains « insoumis » ? Difficile, en effet, de ne pas voir dans la fameuse « Flottille de la liberté » un de ces voyages prétendument humanitaires. Partie en direction de la Palestine en juin 2025, cette croisière promue à grand renfort de tweets avait été largement inutile pour les habitants de Gaza, mais avait permis à ses passagers occidentaux de faire les gros titres de la presse française.
En juillet, cette sinistre pantalonnade a rebondi avec le départ d’une nouvelle équipée de « sauveurs blancs ». Les Gazaouis n’ont pas vu la couleur de leur bateau ni celle des denrées qu’ils étaient censés leur apporter, mais les valeureux croisiéristes, eux, ont pleinement tiré profit de ce court séjour en mer. La députée Gabrielle Cathala est enfin sortie de l’anonymat. Quant à son alliée insoumise Emma Fourreau, elle a eu droit aux honneurs des médias de gauche. « Tous les Palestiniens à Gaza espéraient notre arrivée ! », voulait-elle croire, après le flop de sa flottille.
Se croire indispensable aux peuples « racisés », jugés faibles et impotents : et si c’était cela, le racisme ?