L’Institut des Politiques publiques (IPP) a publié son analyse des gagnants et des perdants du quinquennat Macron sur le pouvoir d’achat. Seule la catégorie des 5% les moins aisés y auraient perdu… Alors que c’est celle qui aurait le plus besoin de voir améliorer son ordinaire. Mais cela ferait-il pour autant 95% de gagnants ? Pas forcément ! (https://www.ipp.eu/actualites/resultats-les-impacts-du-budget-2022-sur-les-menages/)
On y voit en tout cas plus clair sur le bilan des mesures fiscales du gouvernement. Plus clair parce qu’on a en mains désormais plusieurs analyses du quinquennat, qui mesurent l’effet sur les revenus de toutes les mesures fiscales et sociales.
Il y a un mois, l’Elysée avait publié son propre bilan, dont l’objectif était de gommer l’image du président des riches. Comme vous allez le voir… c’est raté car, hier, l’IPP (c’est un organisme indépendant et réputé) a dévoilé à son tour son état des lieux.
Il y apparaît que les décisions prises depuis 2017 ont augmenté le pouvoir d’achat de la majorité des Français. Mais regardons cela de plus près, à la lumière de l’analyse de l’IPP : si l’on divise les Français en 100 tranches de revenus, des moins aisés aux plus aisés, les mesures Macron ont augmenté le revenu de 95% d’entre elles, d’environ 2%. En réalité, chaque situation individuelle est particulière y compris dans des tranches gagnantes, et l’on a en fait entre 50 et 75% des Français qui sont gagnants (ce qui est déjà bien différent de l’affirmation précédente, même si c’est loin d’être négligeable).
Mais il y a un autre aspect de cette analyse que le gouvernement cherche à cacher dans ses petits graphiques et que l’IPP met en évidence :
Les plus riches ont gagné plus que les autres : le niveau de vie des 1% les plus aisés a grimpé de 3% et c’est 4% pour les très aisés, le très envié 0,1% de la population.*
Evidemment, cet avantage est dû à la suppression de l’ISF et l’allégement de la taxation du capital dont n’ont pas bénéficié non seulement les plus démunis mais également beaucoup de ceux qui appartiennent aux classes moyennes.
L’Institut des Politiques publiques estime ainsi que les 5% les plus pauvres ont perdu du pouvoir d’achat (jusqu’à – 0,5%) avec les mesures Macron malgré la suppression de la taxe d’habitation ( et on ne parle pas ici de la crise sanitaire mais des décisions pérennes).
Or, on ne voit pas ce douloureux constat apparaître dans les données de Bercy même s’il est difficile de mesurer les évolutions de revenus de ceux qui n’en ont presque pas !… Enfin, il ne faut pas oublier d’y ajouter une catégorie de perdants dont personne ne parle :
les contribuables de demain, puisque toute cette distribution de pouvoir d’achat se fait à crédit et, donc, par la dette qu’il faudra bien rembourser un jour !!!
Et vous verrez que beaucoup de naïfs ou de décérébrés voteront encore pour Emmanuel Macron au printemps prochain…
Le 17 novembre 2021.
Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.
(*) Sans oublier que 4% de un million d’euros n’est pas équivalent à 4% de dix mille euros.