La chronique de Philippe Randa
Vote utile et abstention seraient les deux mamelles de l’élection présidentielle… sans compter la dénonciation de ce qui serait « le moins utile du monde », soit, pour l’ex-président François Hollande, « la gauche de monsieur Mélenchon »… tandis qu’Anne Hildago, candidate des derniers mohicans socialistes, fustige le « soi-disant vote utile (qui émanerait) de ceux qui veulent que la gauche ne gouverne pas » (sans doute pense-t-elle à ceux qui la surnomment « #saccageparis »).
De son côté, Marine Le Pen dont les sondages affirment la qualification pour le second tour de l’élection présidentielle, craindrait pour sa part une désastreuse abstention des électeurs acquis à sa cause ; celle-ci lui aurait déjà fait perdre la conquête de 2 ou 3 régions françaises l’an dernier…
Enfin, Gérard Larcher, président du Sénat, évoque de son côté une « déligitimité » du candidat-président Emmanuel Macron « en cas de réélection sans campagne », les sondages quasi-tous unanimes sur sa victoire à venir, faisant l’affaire ! Sondé, c’est emballé, n’est-ce pas ?
Ce « vote utile » n’est pourtant que celui imposé au fil des mois par les multiples sondages et ceux qu’ils influencent n’en suivent-ils pas la logique jusqu’au bout : pourquoi qualifier un(e) candidat(e) pour le second tour, alors qu’il sera inévitablement battu(e) ; son score final de 33, 40, 45 ou 49,99 % ne changeant rien au final.
Et donc, n’est-ce pas les sondages, finalement, qui favorisent l’abstention en décourageant des mois durant et jusqu’à la semaine précédent le jour fatidique, les électeurs par un résultat joué d’avance et annoncé, martellé, rabaché 24 heures sur 24 dans tous les médias ?
Et puis, tiens ! Et si on effectuait un sondage pour savoir ce que les Français en pensent ?