par Patrick Reymond
Il n’y a plus, dans la guerre en Ukraine, de stratégie ukrainienne, seule des tactiques à la petite semaine, tactiques à visée médiatique seulement.
Parce que, visiblement, les « efforts » ukrainiens, ça fait peine.
Une « offensive » à dix blindés, ou trois blindés et trois véhicules de transports de troupes, ça ressemble furieusement à ce qu’ont fait les DCR en juin 1940. S’étirer sur des kilomètres de fronts, en mettant 3 chars de-ci de-là, avec strictement aucune possibilité d’influer sur le cours de la bataille et pour les équipages, l’occasion de se faire tuer sans utilité, en luttant à 10 contre 1, contre des forces, elles, concentrées.
Les frappes des Caesar, des HIMARS, comme je l’ai déjà dit, sont des coups isolés, sans signification. Il n’y a pas de plans, et pas de moyens d’exploiter les éventuelles percées. On frappe, on décampe, en essayant de s’en tirer. Aucune exploitation possible.
En face, au contraire, une logique. On bombarde, Artemovsk, Avdeevka, en formant des poches, mais en ne les fermant pas tout à fait. Les couloirs restants, où arrivent les renforts, on peut les bombarder à son aise, et massacrer les troupes qui sont sensées tenir ces villes. En vérité, les Russes ne sont que trop contents de cette politique idiote. Sans risques, ils saignent l’armée ukrainienne et l’OTAN. Et pour tenir médiatiquement ces villes perdues, on envoie renforts sur renforts, dont la durée de péremption est très limitée.
Pour ce qui est de préparer une contre attaque massive, j’ai un gros doute. Une concentration, seule manière d’agir, serait repérée très vite, et massacrée, d’abord par l’artillerie, ensuite par l’aviation, la Russie étant la seule capable d’agir en masse.
Là aussi, la disproportion des potentiels de feu, fait le reste. Grâce au béton, et aux sacrifices humains, les Russes n’avancent que lentement, mais, de toutes façons, ce n’est pas leur but, de gagner du terrain. Le gouvernement ukrainien, lui, peut faire semblant de se féliciter d’une résistance, qu’on peut deviner inexistante. En effet, ce n’est pas à cause de la résistance ukrainienne que les popofs n’avancent pas, c’est que ce n’est pas leur intérêt.
Le matériel de l’OTAN est détruit, les troupes ukrainiennes et de mercenaires aussi, et en plus, cela doit en dissuader pas mal, les arsenaux des pays hostiles, vidés, leurs usines d’armement, pitoyables et leur production, confidentielle, sans aucune chance d’augmenter les productions.
Il est clair aussi, que les industriels sont totalement dissuadés d’investir. Le cas du textile pour les masques est dans tous les esprits.
Les états majors de l’OTAN, avec leurs coups d’épingles, ne sont pas au courant qu’ils combattent des Russes, fort bien fournis militairement. En plus, ils n’ont pas les moyens de remplacer à court terme, leur matériel gaspillé, pas de moyens non plus à moyen terme, et sans doute, pas de possibilités à long terme.
Question « arrière », en oxydent, ça tient pas terrible. Quand à Macron, avec sa réforme des retraites, il n’y a qu’une seule explication. Il est con. Pas machiavélique, con. Quand on fait la guerre à l’extérieur, on veille sur le front intérieur. Pour ce qui est des résultats attendus, le transfert de richesses vers les plus riches, il est clair que ce sera contre-productif, et parler de retraite par capitalisation à l’heure actuelle, du grand guignol.
Les retraites par répartitions sont nées, justement, de l’effondrement des retraites capitalisations.
Pour E. Todd, le pays qui s’effondre le plus vite et le plus complétement, c’est la Grande Bretagne. Ce qui ne l’empêche pas de se voir comme une grande puissance. Bien entendu, cela n’a rien à voir avec le Brexit, contrairement à ce que disent tous les bredins du monde.
source : La Chute