Et si vous n’avez pas encore été saisi de stupeur, la journaliste d’en remettre une couche : “la dernière fois que les garde-côtes libyens ont ouvert le feu vers eux remonte à 2017. « On est censés se sentir comment si, à chaque fois qu’on s’équipe pour faire du sauvetage, on doit se demander si on va se faire tirer dessus ? » Donc, pour Mediapart, deux tirs à six ans de distance, c’est du “à chaque fois“. Drôle de sens des proportions.
Les autorités libyennes auraient, de plus, forcé “l’Ocean Viking à quitter la zone en opérant des « manœuvres dangereuses ».” Un bateau qui fait un simple demi-tour par mer d’huile est une manœuvre dangereuse. Mediapart, ou l’art de prendre les lecteurs pour des c….
En appelleraient-ils à la légalité… quand ça les arrange ?
La journaliste réitère que les garde-côtes ont agi illégalement. Or, tous – l’embarcation de fortune des migrants, l’Ocean Viking et les garde-côtes – se trouvaient dans la zone SAR de compétence libyenne, ce qu’elle ne peut ignorer. Dans le cas contraire, nous ne pourrions que lui suggérer de changer de boulot. Car quand on fait son boulot correctement, on consulte les relevés, les cartes, les comptes-rendus avant d’écrire une bêtise… à moins ce que ne soit une manipulation ?
Une légalité qui a bon dos : elle n’est prise en compte que quand cela les arrange : les navires ONG peuvent braver tous les interdits, bafouer toutes les législations de nations souveraines, pénétrer illégalement dans des eaux territoriales, importer clandestinement des migrants et être de mèche avec les trafiquants d’êtres humains, qu’importe, mais que les autorités libyennes agissent illégalement, ah ça, c’est pas bien du tout ! Face à la loi, deux poids, deux mesures.
Oublieraient-ils quelques informations ?
“…quant au non-respect des droits humains en Libye, aux kidnappings perpétrés par des milices ou aux nombreux cas de torture et de viol sur des femmes, hommes et enfants, l’UE continue de soutenir et d’encourager ce que tout le monde s’accorde à appeler aujourd’hui l’« enfer libyen ».” Totalement vrai. Mais c’est un peu faire court. Car il manque tout un paragraphe, celui qui raconte comment l’action de ces mêmes ONG encourage les départs et alimente jour après jour l’antre de cet enfer libyen. Il est désormais notoire que les passeurs ne prennent la mer qu’après avoir prévenu les navires humanitaires qui viennent à leur encontre. Et que c’est ce mode opératoire qui a non seulement multiplié les départs – un phénomène connu sous le nom de Pull factor – mais surtout fait empirer les conditions des traversées : les trafiquants d’êtres humains embarquent leur marchandise sur des bateaux toujours plus fragiles car ils ne pensent plus rejoindre les côtes italiennes mais des navires ONG qui vont à leur encontre à quelques kilomètres de là. Quand ça marche. Mais quand ça ne marche pas, qu’il y a naufrage, c’est la faute à l’U.E., à Giorgia Meloni, au fascisme. Ou, non, encore mieux, c’est imputable au racisme systémique intrinsèque à l’Européen !
Par contre, penser que nous devons accueillir tous les désespérés d’Afrique, car ces derniers sont incapables d’être heureux ou de subvenir à leurs besoins sans l’aide de l’homme blanc, comment est-ce qu’on appelle ça déjà ?
Au final, qui sont les premiers responsables de l’exode des jeunes Africains, des morts en mer et de tous les drames qui accompagnent les traversées ? Ne serait-ce pas ceux qui propagent une certaine idéologie qui confine à l’ethnomasochisme ?
Cette hypocrisie est insupportable.
Audrey D’Aguanno
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