La chronique de Philippe Randa
Il fut un temps où la moindre allusion dubitative ou moqueuse à certaines heures considérées depuis plus d’un demi-siècle comme parmi les plus noires de l’histoire de l’Humanité suffisait à clouer au pilori de l’infamie publique. Les humoristes ne s’y risquaient guère, malgré parfois quelque enthousiasme suspect du public.
Le récent fait-divers dans le train Paris-Limoges où un cheminot de la CGT a demandé à Éric Zemmour si c’était « le train pour Auschwitz » sans être immédiatement cloué au pilori de la bassesse citoyenne et en étant comparé par certains à un Pierre Desproges ou à un Coluche, nous prouve qu’on peut donc désormais se moquer d’un citoyen français aux origines juives en peut-être toute impunité : il sera intéressant de connaître l’issue de la plainte déposée par l’ancien candidat à la présidentielle et l’éventuelle condamnation de son auteur… si condamnation il y a.
Autre temps, autre mœurs, donc… Ou plutôt, autre temps, autre conception de cette « égalité », pourtant inscrite dans la devise de la République française.
Est-ce vraiment, comme certains médias considérés comme « de droite » l’ont fait remarquer que la « gauche » se considérant naturellement détentrice du Bien et veillant, tel harpagon sur sa cassette, à en conserver le monopole, peut tout s’autoriser, sans gêne aucune ? Et gare à ceux qui entendraient lui en disputer la moindre parcelle.
Ce sont les représentants auto-proclamés de cette « gauche » et eux seuls qui auraient ainsi le droit de donner le « la » de ce qui est toléré ou non et par qui, le « la » de ce qui serait vrai ou complotiste (mot désormais à la mode), le « la » de quel humain serait libre ou pas de son expression et de celle qui serait tolérée ou interdite… et ce, non pas suivant que « vous soyez riche ou pauvre », mais obligatoirement « écolo-gaucho-wokiste » revendiqué et reconnu comme tel… ou pas !
Mais n’y aurait-il pas une autre raison à cette (quasi-)unanimité des mouvements et journalistes de « gauche » à banaliser la provocation faite à un Français de confession juive, à lui donner l’écho le plus large possible, voire à l’amplifier pour qu’elle se propage jusqu’à l’intérieur de la plus reculée des chaumières de notre pays ?
Quelle raison ? Mais l’antisémitisme, justement… Cette «manifestation de haine, d’hostilité ou la discrimination à l’égard des Juifs ou non-Juifs sympathisants » que l’on aurait pu croire d’un autre temps, mais qui serait, en sont-ils persuadés, toujours bien présent dans l’inconscient populaire… et une arme si redoutable quand elle est utilisée à double-tranchant : art dans lequel les « bien-pensants » sont devenus experts.
Ainsi n’hésitent-ils pas à manipuler avec un machiavélisme certain l’antisémitisme, en rappelant à l’occasion l’origine ethnique ou religieuse (suivant les considérations que tout à chacun en a) d’Éric Zemmour afin que nombre de nos concitoyens – comprendre « électeurs » – « amalgament » les idées que ses partisans et lui défendent à la seule cause juive et à des projets forcément funestes pour l’Humanité.
D’ici à ce que ces « gens-là » fassent sous peu quelque publicité aux célèbres « Protocoles » des sages de Sion, il n’y aurait qu’un pas… ou un train, déjà !