Dans une époque imaginaire qui ressemble curieusement à la nôtre, le gouvernement français semble avoir adopté une politique de recrutement pour le moins… originale.
La consigne serait claire : pour intégrer l’équipe dirigeante, point n’est besoin de diplômes rutilants ni de compétences éprouvées.
L’unique critère de sélection serait de ne jamais risquer d’éclipser l’intelligence du chef suprême. Ainsi, nos ministres seraient choisis pour leur capacité à manier la langue de bois plutôt que pour leur expertise, et leur fidélité serait plus précieuse que leur savoir. Cette pratique n’est pas sans rappeler le fameux empereur romain Néron, qui, selon les dires, préférait s’entourer de courtisans plutôt que de conseillers compétents, de peur que ces derniers ne doutent de ses talents de poète, de musicien et, accessoirement, de leader.
De même, notre gouvernement contemporain cultiverait l’art de la médiocrité, érigeant la loyauté et la rhétorique en vertus cardinales. L’ironie, c’est que cette quête d’incompétence stratégique pourrait bien être vue comme une forme de sagesse. Après tout, n’a-t-on pas souvent dit que connaître ses limites est en soi une marque d’intelligence?
Peut-être que notre président, dans un élan de lucidité philosophique, cherche à nous enseigner l’importance de la modération, du “milieu” cher à Aristote, en s’entourant délibérément de figures plus oratoires qu’opératoires. En fin de compte, cet étalage de médiocrité pourrait bien être un miroir tendu à la société, nous invitant à réfléchir sur la valeur que nous accordons réellement à la compétence et à l’intelligence dans nos propres vies.
Sommes-nous prêts à reconnaître et à cultiver le vrai talent, ou préférons-nous rester confortablement installés dans l’ombre rassurante de la médiocrité? Voilà une question qui mérite qu’on s’y attarde, probablement plus que dans n’importe quel discours ministériel.
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