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Pourquoi la folie fiscaliste

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Le citoyen Barnier nous avait avertis dès sa nomination, en date du 5 septembre : « je ne m’interdis pas un peu de justice fiscale ». Tout heureux d’avoir échappé au scénario démentiel d’un gouvernement Castets, la grande majorité des Français négligeait alors l’avertissement.

Ce 26 octobre, en 7 longues semaines la petite dose de prétendue justice a donné lieu au déferlement de la folie fiscaliste. Nous avons d’abord subi les réunions d’une Commission des Finances, à nouveau présidée par le très gauchisant Coquerel, LFi ex-LCR, incapable notoire. Nous assistons maintenant depuis le 24 octobre aux premiers jours de débats parlementaire sur la loi de Finances. On a pu mesurer ainsi ce que la litote du Premier ministre contenait de dérapages potentiellement dangereux.

Une partie de la droite parlementaire a donc cru pouvoir en effet faire le pari d’une coalition, contre laquelle elle avait ramé et protesté pendant plusieurs années. L’alliage se montrait pourtant marqué d’emblée par le déséquilibre en faveur de macroniens. Or, la perversité de tels partenaires n’est plus à démontrer, après 7 ans d’un des règnes les plus funestes que la France ait connus, depuis Charles VI.

Sur les 39 ministres et sous-ministres, à peine 3 ou 4 devaient dès le début leur portefeuille à l’autorité du chef du gouvernement : tous les autres étaient passés sous les fourches caudines du texte de l’article 8 de la Constitution. Or, ce texticule, généralement oublié, les soumet bel et bien à la gracieuse signature présidentielle.

Transformant cette formalité en véritable pouvoir, le fourbe état-major des technocrates élyséens, relayé par des directeurs de cabinets qu’il sait imposer, est ainsi parvenu à ses fins. Il a su semer d’embûches nouvelles le parcours ministériel. Il ne lui suffisait pas que situation soit déjà plombée par les obstacles de base, résultant, dès le départ : au plan politique, de l’absence d’une majorité claire dans les deux assemblées ; et, sur le terrain économique, par les contraintes d’une situation budgétaire catastrophique. On doit rappeler à cet égard combien une dette nationale supérieure à 3 000 milliards d’euros et les déficits évalués désormais à plus de 6 % du produit intérieur brut ne peut que produire de graves difficultés monétaires internationales, tant au regard de la monnaie unique que du fait des engagements que l’État central parisien n'a jamais tenu depuis plus de 30 ans.

Si nos gouvernants et nos désinformateurs connaissaient le B A BA.  d’une histoire si souvent invoquée, ils se souviendraient peut-être ce que la crise de 1958 aussi bien que celle de 1789, doivent, l’une comme l’autre à des données analogues.

C’est dans ce contexte explosif pourtant que le système a confié, à une Commission des finances présidée par l’extrême gauche, le soin de donner le ton du débat budgétaire.

Traditionnellement le parti technocratique a toujours prétendu pouvoir esquiver les choix rigoureux que requiert l’équilibre des comptes. Il a toujours laissé entendre qu’on pouvait résoudre l’équation par une promesse de croissance. Ce discours faisait illusion quand on imaginait pouvoir planifier celle-ci à hauteur de 5 %. Aujourd’hui, on présente comme une brillante performance, un pénible et fantomatique taux de 1 %, les bonnes années.

L’illusion de la sortie par la croissance étant évanouie, il ne reste donc d’autre choix fondamental qu’entre la diminution de certaines dépenses et l’augmentation des taxes.

La première suppose un choix clair entre missions régaliennes et interventions démagogiques. Or, visiblement dans la pratique républicaine, la tendance dominante accorde par définition la priorité aux aides, aux subventions et aux gratuités de toutes sortes grâce auxquelles nos politiciens, et pis encore leurs conseillers en communication, imaginent recueillir les suffrages des bénéficiaires.

Tout ceci laisse donc s’épanouir la folie fiscaliste, le concours Lépine auquel nous assistons. Le chef du gouvernement le déplore. On ne pourra cependant en sortir qu’en tordant le cou à ce canard, d’innocente apparence, se réclamant abusivement de la « justice fiscale », pente funeste de la démagogie.

JG Malliarakis 

https://www.insolent.fr/2024/10/pourquoi-la-folie-fiscaliste.html

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