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La politique naturelle – La question ouvrière et la démocratie sociale (2)

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Par Charles Maurras

Et puis, les classes ! Les classes ! La très petite chose en comparaison du grand fait de nature et d’histoire qui ne fût jamais né sans un accord supérieur entre les classes ; général, total, consistant, résistant : les Nations !

Et c’est au nom du pauvre mythe de la lutte des classes qu’on rêve de démembrer cette organisation verticale des Nations au profit d’une alliance horizontale et internationale des Classes ! Ne disons pas : pot de terre contre pot de fer. Disons : simple pot de rêve ! On n’a réussi à créer aucune Internationale. Celle qui existait avant la guerre de 1914 s’y est brisée ! Après la guerre, on en a fondé deux, trois, quatre, autant dire : point.

Au seul endroit où l’on en ait vu l’ombre, en Russie, ce qui s’est fondé l’a été d’abord par la nation juive dans le cadre d’une autre nation organisée, dans les frontières d’un empire préexistant, et ce monstre n’a pas cessé d’évoluer vers la restauration du National, du Militaire, et, ce qui est encore plus significatif, il s’est mis à décimer les initiateurs de sa Révolution, à emprisonner et massacrer tant qu’il a pu ses Juifs, seul et unique ciment de l’Internation. Puis est venu le Panslavisme. Puis le Panrussisme. Regardons chez nous, même histoire. À peine installé au gouvernement, un petit ramas de Juifs, socialistes et communistes, impose les dépenses militaires auxquelles leurs journaux n’avaient cessé de s’opposer depuis cinquante ans et pour lesquelles leurs députés n’avaient jamais voté un centime ; quand il s’est agi d’expliquer la palinodie, leurs rhéteurs s’intitulent un « Gouvernement national » — « dans le sens élevé du mot » !

Les antinationaux confessent ainsi que les Nations correspondent à des nécessités de nature qui sont autrement fortes que tous leurs bavardages, puisqu’elles les emportent et les roulent, eux qui refusaient de les accepter.

Il n’y a rien qui soit plus sérieux dans les autres formules par lesquelles la démocratie sociale tente d’excuser sa pernicieuse bataille. Ces formules, qui n’ont d’abord rien de social, sont les monotones mots d’ordre de politiciens révolutionnaires en faveur de l’utopie de l’égalité. On y condamne, pour immoralité, le profit ; dès lors la pure obéissance au Devoir ou le pur Amour seront-ils les anges du travailleur ? C’est qu’on espère qu’ainsi il travaillera peu, ne s’appliquera pas, ne fera point d’épargne, ne se perfectionnera pas, bref ne sortira pas de sa classe et restera rivé, solidement rivé, au sentiment de l’éternité de son mal ; les bonnes aigreurs, les utiles colères, les profitables envies continueront de fermenter pour les politiciens qui en tirent leur gagne-pain. Lassalle voulait apprendre à l’ouvrier qu’il était malheureux. Ses successeurs tiennent à le rendre tel.

Par les mêmes mots d’ordre, le travail de l’ouvrier ne doit pas être rémunéré aux pièces qu’il produit, mais soumis à la mesure du temps qu’il y donne. C’est absurde ? C’est absurde pour l’homme, qui en est la victime, pour l’industrie qui y perd liberté et qualité, pour la nation, dont c’est la ruine. Mais la raison démocratique est satisfaite d’élever une difficulté de plus contre l’ouvrier qui voudrait mettre le pied sur l’échelon supérieur du métier ou de l’art. On neutralise ainsi ou l’on atténue ses qualités personnelles, son habileté spéciale, tout ce qui peut lui valoir quelque promotion à l’autorité et à la fortune. Ces évasions lui sont moralement interdites. Le seul exutoire permis est donc la politique. Par le syndicat, la tribune, le journal, des camarades pourront devenir conseillers municipaux ou généraux, députés, sénateurs, ministres, présidents mais patrons, non, jamais. On leur enseigne que c’est impossible. On a soin d’ajouter que ce serait suspect. Lorsque, par hasard, ce qui ne doit pas arriver arrive, quand l’ouvrier passé maître devient directeur et capitaliste, il est étiqueté transfuge ; il se voit inculpé d’une sorte de trahison. Ce qui n’empêche point, comme cela s’est vu dans le Nord, qu’un grief bizarre sera fait à ses enfants et petits-enfants de ce qu’ils ne sont pas sortis de la cuisse de Jupiter : — Vos grands-parents ont été vus dans la mine ou près du métier… Ils eurent donc moyen de quitter leur rang de damnés de la terre ? de grimper au mât social ? d’y décrocher une timbale ? La loi des choses est donc un peu moins inhumaine que vous ne le disiez ?

Sur ces observations cent fois faites, notre folle jeunesse aimait à répéter que le socialisme n’est pas socialiste. Non. Mais il est bien démocratique. Car ce qu’il est et ce qu’il fait ne peut tendre qu’à multiplier ou compliquer les obstacles matériels au règlement social de la question ouvrière. Telle est la fonction de la démocratie sociale. Tel est son métier. Il lui faut maintenir la guerre sociale : sa guerre. Elle exclut par définition tout régime corporatif, car c’est un régime de paix. L’ouvrier qui en est tenté est un renégat ; le patron qui y incline, un hâbleur. Pourquoi ? Parce que la différence des valeurs, des étages et des conditions n’est pas contestée en régime corporatif. La corporation viole le principe essentiel, non d’un socialisme logique et honnête, mais de l’égalité.

Pour la même raison, devra être proscrite la maxime de coopération sociale articulée par Auguste Comte, que jadis admirèrent et pratiquèrent les « nobles prolétaires » de son obédience : « Protection des forts aux faibles, dévouement des faibles aux forts. » Les anciens corporatistes du Livre passaient pour avouer ce principe. Ils semblaient même penser avec un pape « qu’il n’est pas d’homme si riche qui n’ait besoin d’un autre ; qu’il n’est pas d’homme si pauvre qui ne puisse en quelque chose être utile à autrui ». En ces temps pastoraux le Socialisme revêtait une forme humaine, que la démocratie ne dénaturait pas.

— Il se faut entraider, c’est la loi de nature.

— Non, pas d’entr’aide !

Et, surtout, pas de loi de nature !

La démocratie sociale prêche un égalitarisme contre nature d’après lequel le fort doit insulter au faible, et le faible haïr le fort.

La même volonté de nourrir cette haine, pour perpétuer ce combat frappera de la même diffamation tout don gratuit qu’inspirerait au patronat sa religion ou sa bonté. L’ouvrier a le devoir de refuser ces dons, c’est affaire de dignité. Comme s’il pouvait être indigne de recevoir de bon cœur ce qui est offert de bonne grâce ! Mais le donateur éventuel doit toujours être considéré en voleur. Voleur double et triple : il vole la Société (dans ses plus-values), il vole le travailleur (dans son profit), il vole la démocratie (dans l’arrêt de la lutte). Et ce voleur de choix n’a même pas le droit de se repentir, ni de restituer, sinon au percepteur, au gendarme et à l’émeutier ! Toutes les œuvres dues à la bonne volonté patronale sont qualifiées « paternalistes » ; flétrissure qui marque une hostilité radicale à toute extension et à tout développement de la magistrature du père de famille dans la vie sociale. Ne trouvez-vous pas que ce vocabulaire d’inimitié va loin ? Il trahit bien l’opposition logique des docteurs de la démocratie au premier arrangement social qui entoure de générosités mouvantes le petit homme-roi dès la minute et la seconde de son avènement.

Leur école entière doit se mettre en bataille contre tout ce que le Système de la Nature peut comporter de propice et de bienveillant. Au dogme roussien de la bonté originelle du cœur de l’homme, s’ajoute ici la conviction frénétique d’une méchanceté foncière du Monde et de la Vie ; l’un et l’autre doivent être tenus pour dressés et hérissés contre le genre humain. Le fond de leur doctrine équivaudra au dénigrement régulier, à la calomnie générale de l’Être. Ces maîtres nomment loi des choses ce que bâcle et décrète leur artifice hostile, intéressé ; ne leur faut-il pas que le plus fort paraisse nécessairement conduit à s’arroger, partout et toujours, tout profit ? ne faut-il pas que le plus faible semble perdre, partout et toujours, au jeu de la vie ? Mais si cela est vrai, comment le petit homme nouveau-né obtient-il, gratis pro Deo, l’accès immédiat à ce qui lui est nécessaire dans le capital ambiant ?

Les démocrates libéraux radotent. Ils prétendent ou sous-entendent qu’il suffit de laisser faire les éléments aux prises pour en voir jaillir la solution excellente, ou la moins mauvaise possible. Les lois du monde ne sont pas si douces ! Toutes nous administrent des effets aussi souvent rigoureux que délicieux. Mais leur ordre constant n’est pas ennemi de l’homme, et l’homme a la vertu d’extraire le bien de ce qui peut d’abord lui faire du mal. Cette noble industrie de nos courages et de nos esprits vaut mieux que les diatribes ou les jérémiades et surtout que le dogme de fatales plaintes perpétuelles sur d’inguérissables malheurs. L’effort humain est dur. Sa peine méritoire doit être fermement constatée, comme son succès, face à l’arrogante satisfaction qui gonfle un optimisme aveugle, borné, cruel, toujours vaincu. Ni les démocrates libéraux, ni les démocrates sociaux, ceux-ci pleurant, ceux-là riant, ne parviennent à légitimer leur monisme simpliste qui leur fait oublier une moitié des choses. Les uns ni les autres n’entendent rien à la dualité profonde qui semble le rythme ordinaire et extraordinaire de l’univers.

Ainsi, quand on se laisse aller au cours des idées-mères, est-on entraîné à des généralités presque extérieures à la Physique des sociétés. Mais les faits prochains concordent très suffisamment à révéler la cause politique lumineuse, essentielle, des conflits sociaux auxquels nous assistons : démocratie ! démocratie !

Quiconque perd de vue cette lumière est voué aux pires méprises. On entend tous les jours blâmer le Communisme et il est fort à blâmer. On s’en prend au Socialisme, et le Socialisme est, à juste titre, répréhensible. Mais ce qui est essentiellement à reprendre en eux est un point qui leur est commun, et le même point induit un troisième parti, le parti radical libéral, à son Étatisme, animé du même esprit de répartition égalitaire et non moins ennemi de l’homme que les deux autres systèmes ; dans les trois cas la même aspiration au nivellement fait nier ou fait combattre, en les faisant haïr, tous les apaisements naturels et positifs, donc inégaux de forme et de matière, qui peuvent être proposés, étudiés et obtenus.

Dans les trois cas, à des degrés de crédulités variées, éclate cette foi que nulle vie ne puisse être heureusement ni honorablement vécue que par l’égalité. Mais, tôt ou tard, éclate l’évidence du fond unique de la triple erreur générale qui jette dupes et victimes au fanatique préjugé d’une bataille sans issue.

C’est que le grand mal ne vient pas du Communisme, ni du Socialisme, ni de l’Étatisme prétendu radical, mais de la démocratie. Ôtez la démocratie, un communisme non égalitaire peut prendre des développements utiles, à la lueur d’expériences passées ; les biens communaux ont été plus fréquents dans la vieille France que dans la nouvelle. De même, les communautés possédantes ; le cénobitisme des congrégations religieuses a poussé à l’extrême divers modes de possessions non appropriées, mais que dominait le détachement des biens matériels et non la fureur de l’égalité dans la répartition ou la jouissance. Pour la même raison, un Socialisme non égalitaire conformerait son système de propriétés syndicales et corporatives à la nature des choses, non à des utopismes artificieux. Un Étatisme non égalitaire peut avoir les mêmes vertus… Quoi ! l’État ! — Oui, l’État ! Mais quel État ? Non l’État de la démocratie, simple pillage universel, où chacun se rue et dont personne ne retire que des débris. L’État du bien public peut concevoir telle ou telle entreprise déterminée que l’intérêt national justifie. Quand Louis XIV fondait les Gobelins, nulle maxime ne l’astreignait à généraliser le système, ni à le prolonger s’il eût été trop onéreux. Il usait de la puissance de l’État, sans s’astreindre à nul étatisme.

Dans toute tentative de régler la question sociale, l’ablation préalable de la démocratie s’impose exactement comme les précautions de l’asepsie dans le traitement d’une plaie.

Avec le morbus democraticus disparaîtra le scandale régulier du patronage et du stimulant que donne l’État à tous les moindres cas d’antagonisme social, aux plus superficiels, aux plus artificiels que sa loi veut étendre et envenimer à plaisir. Délivrées des idées, des sentiments, des factions de la démocratie, les bonnes volontés existantes recouvreront la liberté de leur mouvement, les esprits cesseront de subir de systématiques tensions ; les animosités artificielles, nées à l’instigation des politiciens, pourront tomber, s’atténuer et composer. Les arrangements désirables ont licence de se conclure ou de s’élaborer. Ce qui n’est point fatal mais possible, le bien, s’essaiera et se poursuivra ; parfois, il se fera.

Ce bien renaît le long des frontières françaises. Les politiciens des démocraties vaincues ont dû réfugier chez nous leur désespoir. On comprend la fureur des Sturzo, des Nitti, des Labriola ! Qu’est-ce en effet que le fascisme ? Un socialisme affranchi de la démocratie. Un syndicalisme libéré des entraves auxquelles la lutte des classes avait soumis le travail italien. Une volonté méthodique et heureuse de serrer en un même « faisceau » tous les facteurs humains de la production nationale : patrons, employés, techniciens, ouvriers. Un parti pris d’aborder, de traiter, de résoudre la question ouvrière en elle-même, toute chimère mise à part, et d’unir les syndicats en corporations, de les coordonner, d’incorporer le prolétaire aux activités héréditaires et traditionnelles de l’État historique de la Patrie, de détruire ainsi le scandale du prolétariat. Ce fascisme unit les hommes pour l’accord ; il fait jouer les forces naturelles ensemble, assure les fonctions sociales les plus variées avec l’aide des grands et l’aide des petits, tous les ouvriers de la même production étant classés par rapport à son objet commun et non par rapport à l’état, à la condition et à la place personnelle du sujet, quel qu’il soit. Il redevient possible de se parler entre citoyens, et, en effet, ils se parlent au lieu de s’injurier. L’État national invite à l’amitié et à l’union au lieu d’exciter à la haine et à la division comme le fait et doit le faire l’État démocratique électif. Rien ne défend d’espérer que les bonnes habitudes s’ensuivent et que la cordialité revienne se couler dans les rapports sociaux jusque-là dominés par un antagonisme envieux. Car tout est là ! Ou presque tout. Un des initiateurs du syndicalisme agricole en France, Gailhard-Bancel, disait que la principale condition de ses succès a toujours tenu à un esprit de bienveillance et d’amitié, dû le plus souvent, dans sa catholique Ardèche, au sentiment religieux. D’autres sentiments peuvent jouer de même : le patriotisme, le civisme, l’esprit de bon voisinage, que sais-je ? Mais pour que de telles impulsions prennent le dessus, il faut que le virus sécrété par les luttes de classe et de parti soit éliminé radicalement : l’État démocratique, la Démocratie sociale doivent périr. Cela ne va pas sans des « opérations de police un peu rudes » contre les agitateurs de métier. Tout régime électif et parlementaire, par ses convulsions révolutionnaires légalisées, crée une tribu d’ardélions active et vorace : on ne peut lui arracher sa pâtée que de force. Il a fallu en Italie une dictature. Le génie de la dictature et du dictateur a calmé, pacifié, ranimé un pays qui hésitait entre les fièvres et les langueurs. Il a rendu à son destin une race ardente, intelligente, patiente, courageuse. Il a réussi plus d’une fois à retourner, en l’adaptant au bien commun, ce qui eût pu le desservir. Quelques profondes différences qu’il faille faire entre la centralisation adoptée par l’Italie, dont l’unité date de 1870, et les libertés locales dues à un pays aussi anciennement unifié que le nôtre, nous devons voir cette évidence : par le fascisme, le grand dégât communiste et les déceptions renaissantes du socialisme ont été épargnées à la péninsule, et il est absurde de soutenir que c’est au prix de l’écrasement du peuple. Le peuple ouvrier italien jouit depuis longtemps d’un statut que n’a point le nôtre. Une grande part y est faite, comme de juste, aux défiances humaines toujours en éveil, et qui ont raison de l’être ; le régime s’attache à établir et à consolider la garantie des foyers modestes au moyen de Contrats solides. Mais les mêmes Contrats pourraient gagner ou perdre beaucoup de leur efficacité matérielle suivant l’esprit qui les détermine et le moral qui les anime. Or, l’élan naturel de l’amitié des hommes est ici reconnu, encouragé, primé, la Politique va d’accord avec la Religion pour prêcher l’amour du prochain, c’est-à-dire du plus proche de nos semblables, dans la rue, dans la ville, dans la province, dans l’État, le genre humain ne pouvant venir qu’en cinquième lieu.

Devant les résultats de cette politique de la main tendue, il est normal que les démocraties, ayant adopté la formule du poing tendu, se soient donné pour mot d’ordre commun « l’antifascisme » : leur plus grand intérêt vital est d’empêcher tout faisceau national de se former pour éteindre ou réduire les compétitions dont elles vivent. C’est pourquoi je conclus que nul ordre social ne naîtra ni ne pourra naître si l’on ne commence pas par arracher le monde ouvrier à la démocratie, après s’y être arraché soi-même, j’entends le bourgeois, beau premier.

Ce pronostic n’est pas nouveau. On savait ce que l’on disait voilà déjà quarante ans quand on ramassait l’expérience de ses aînés et ses réflexions personnelles dans la double maxime que la démocratie est le mal, la démocratie est la mort. Seulement cette mort devient tragique, ses prodromes s’annoncent cruels. Partout où le travailleur est induit à désorganiser et à briser ce dont il devrait vivre, l’absurdité du procédé, plus ou moins connue et sentie, crée des mélancolies, des amertumes ou des colères. Le sens, l’esprit de ce régime contre nature ont fini par faire surgir, chez nous, tout comme en Russie et en Espagne, des états de passion fanatique assez nouveaux, définis par un goût poignant du carnage pour le carnage, souvent suivi de désirs d’anéantissement qui ne s’accordent point mal avec les tendances au suicide et à la stérilité. La race et les êtres s’abandonnent du même élan que les cœurs irrités.

La Nature de l’Être social et vivant, que le Niveau défie, est ainsi détestée. Elle est haïe et poursuivie jusque dans les merveilles par lesquelles l’homme éphémère tente de se survivre. Les hordes qui psalmodient « du passé faisons table rase », après avoir vidé les armoires et brûlé les greniers, mettent à sac tout ce dont le génie, les arts et la science ont voulu décorer l’avenir vu en rêve ; statues, tableaux et monuments tombent sous la hache et sous le marteau.

Ces frénésies peuvent surprendre, en ce qu’elles marquent un âge de subversions exceptionnelles, mais aussi en ce que leur épidémie a quelque chose d’étranger à notre Occident. Ce dernier point est le plus grave. Toutes les fortes crises modernes ont un caractère oriental ; bibliques par leur esprit ou juives par leur personnel au XVIe siècle, la Réforme allemande, la Réforme anglaise, la Réforme française, puis, aux XVIIIe et XIXe siècles, les trois révolutions de la France, entre la Terreur et la Commune, enfin, au XXe, les convulsions de Moscou, de Bude, de Madrid et de Barcelone montrent ce même trait, plus ou moins vif, mais foncier, elles expriment soit un hébraïsme intellectuel, soit les actes d’Hébreux de chair et d’os. Cela n’est douteux ni pour Luther, ni pour Knox, ni pour Calvin, ni pour Jean-Jacques, ni pour Marx, ni pour Trotsky, ni pour leurs disciples russes, hongrois ou ibériens. Un spectateur désintéressé, M. Henri Béraud, écrit à un ami juif : « Peut-on se rappeler sans frémir que le premier chambardeur de la Russie s’appelle Kerensky ; que la chambardeuse de l’Allemagne s’appelle Rosa Luxembourg ; que le chambardeur de la Bavière s’appelle Kurt Eisner ; que le chambardeur de l’Autriche s’appelle Otto Bauer ; que le chambardeur de la Hongrie s’appelle Bela Kun ; que le chambardeur de l’Italie s’appelle Claudio Trèves et que le chambardeur de la Catalogne s’appelle Moïse Rosenberg » et que tous « ont un maître unique, Marx ? » Agitateurs ou idéologues, ou les uns et les autres, attestent la même pression violente de l’Orient sémite sur un Occident qu’elle dénationalise avant de le démoraliser. Ce messianisme de Juifs charnels, porté au paroxysme par sa démence égalitaire, prescrivant de véritables sacrifices humains, a tout osé pour imposer une foi absurde et, quand vient l’heure du désespoir inéluctable, l’énergumène juif casse tout.

Mais il ne faut pas oublier qu’en avant du brutal éclat juif, une patiente politique, non moins juive, avait agi en profondeur par voie d’érosion. Les deux travaux s’expliquent l’un par l’autre, se complètent l’un l’autre, l’Évolution a savamment préparé la Révolution, et cela fait comprendre le mot-limite de Joseph de Maistre : Satan.

Prochainement La politique naturelle se demande où vont les Français…

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