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Marine Le Pen face au choix de la radicalité

La position antisystème adoptée hier par le RN met-elle fin à sa normalisation ? Le 12 septembre 2021, Marine Le Pen déclarait : « La radicalité ne paye pas », en critiquant la stratégie d’Eric Zemmour. Dimanche, Louis Alliot, numéro 2 du parti, a fustigé « le système qui nous fait la guerre ». Il a fait applaudir, devant environ 7000 personnes (chiffres généreux de la police) place Vauban à Paris, les noms de Philippe de Villiers, Nicolas Dupont-Aignan, Eric Zemmour et Marion Maréchal. Ce même « système » a été à son tour critiqué par la fondatrice du RN, qui a vu le 31 mars sa trajectoire politique percutée par un jugement qu’elle a qualifié de « décision politique ». Ces déclarations montrent un raidissement du RN par rapport à sa posture encravatée d’arrondisseur d’angles et de lustreur de pensées convenables.

Dans Le Figaro du 11 juillet 2022, Robert Ménard, à l’affût d’un contrepied, s’en prenait aux « haineux de twitter qui s’imaginent en rébellion contre le « système », ce vilain mot inventé par les nazis pour parler de la démocratie de Weimar, alors qu’ils sont les nouveaux conservateurs, aigris, rances ». En réalité, l’antisystème a ses vertus s’il s’agit d’y voir, avec Catherine Rouvier (1), « le refus de la dictature de la pensée unique », mais aussi la récusation des élites mondialistes. Contrairement aux réticences initiales de Le Pen, une exigence de radicalité devrait également s’imposer dans une quête des racines (radix) du déclin français. A ceux qui s’emploient à déverser des infamies sur le peuple paria, se souvenir du conseil de Talleyrand « Il y a une arme plus terrible que la calomnie, c’est la vérité ».

Dire la vérité oblige le RN à rompre franchement avec la caste fragilisée. La réticence de Marine Le Pen à s’approprier la « révolution du bon sens » de Donald Trump, qui a dénoncé la concernant une « chasse aux sorcières », n’est pas cohérente. Une demande de rupture est palpable dans l’opinion excédée, en attente de convictions assumées. Hier, les protestations contre les ZFE (zones à faible émission) qui interdisent les villes aux bagnoles des « gueux » (Alexandre Jardin) n’ont pas attiré la foule à Paris. Le RN des périphéries, rejoint par un maigre public parisien et filloniste, n’a pu remplir la Place Vauban. Mais la révolte, timide, est là. Elle est sans doute prête à perpétuer, d’une autre manière, les premiers Gilets jaunes déboulant sur les Champs Elysées le 17 novembre 2018 sous les insultes des notables. Le pouvoir contesté a d’ailleurs renouvelé sa riposte, visant à réduire ces indignations en une expression de l’« extrême droite ». L’extrême gauche et Gabriel Attal (Renaissance) s’y sont employés dès hier. Cette France méprisée se laissera-t-elle encore intimider ? Même si l’accélération de la procédure d’appel dans l’affaire des assistants parlementaires européens du RN, annoncée dans l’urgence par le Garde des Sceaux, atténue la violence immédiate du jugement interdisant à Le Pen de poursuivre son parcours, demeure le soupçon d’une « subjectivité judiciaire » (Henri Guiano) ou d’une « tentation d’un messianique judiciaire » (Noëlle Lenoir) de justiciers politisés. Les éléments d’une agression démocratique par un système paniqué sont visibles. Ils donnent raison au discours de Munich de J.D. Vance, vice-président des Etats-Unis, mettant en garde, le 14 février, les dirigeants européens contre la peur des électeurs. Aux Français de refuser cette société d’obéissance, imposée par une oligarchie déphasée.

(1) La France Colin-maillard, Editions de la Délivrance

Mes interventions de lundi sur Europe 1 (13h-14h) et CNews (14h-15h)

Durant les vacances de Pâques, votre serviteur va également lever le pied.

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