Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les armées de l’OTAN

par Dominique Delawarde

À l’heure où le quatuor néoconservateur européen Macron, Starmer, Merz et von der Leyen plastronne et tente d’impressionner la population par leur plan d’envoyer des troupes au sol, sans l’accord de la Russie et donc de l’ONU, pour garantir un hypothétique accord de paix en Ukraine, il est bon de rappeler que toutes les Armées de l’OTAN ont aujourd’hui de sérieux problèmes pour recruter et fidéliser leurs personnels militaires.

Recrutement

Aux USA, la crise de recrutement est aujourd’hui la pire depuis la professionnalisation de l’armée en 1973 : Selon les Armées (Terre, Air, Mer, Marine Corps), le recrutement est de 10% à 20% inférieur aux objectifs. Pour l’Armée de Terre US, l’effectif est tombé de 485 000 h et f en 2021 à 452 000 h et f en 2023. Moins de 23% des jeunes américains de 16 à 24 ans sont médicalement aptes à servir dans les armées.

Il en va de même en Europe où le nombre de candidats est inférieur au nombre de postes offerts et où le taux de sélection des personnels recrutés est donc ridiculement bas, remettant sérieusement en cause la qualité de la composante humaine des Armées de l’OTAN.

En France, le déficit est de -15% par rapport aux objectifs de recrutement :

Au Royaume Uni, le déficit par rapport aux objectifs est de -34%. Même l’Académie militaire de Sandhurst, qui forme les futurs officiers de la British Army peine à recruter… Au point que, en 2023, elle a revu à la baisse certains de ses critères pour élargir le vivier de candidats potentiels. Cela vaut aussi pour la Royal Navy, qui a été contrainte de désarmer prématurément quelques navires, faute de pouvoir leur donner un équipage, ainsi que pour la Royal Air Force.

https://www.opex360.com/2025/02/10/le-ministere-britannique-de-la-defense-reduit-les-formalites-administratives-pour-relancer-le-recrutement

Fidélisation

Une large part des personnels recrutés quitte les Armées lors de leur période d’essai de 6 mois dans toutes les Armées des pays membres l’OTAN. Ainsi, par exemple, en Allemagne, et selon les chiffres de 2023, sur 18 810 recrues, 5100 [soit 27%] ont quitté la Bundeswehr au cours de la période d’essai de six mois, à savoir 4900 de «leur propre chef» et 200 «par licenciement». Alors qu’elle devait, initialement, disposer de 203 000 soldats en 2025 [cet objectif a été repoussé à 2031], l’Armée allemande n’en comptait que 181 174 en 2024…

https://www.opex360.com/2025/03/11/la-bundeswehr-peine-toujours-a-atteindre-ses-objectifs-en-matiere-de-recrutement

En France, selon un rapport du Haut Comité d’évaluation de la condition militaire 18% des jeunes officiers issus de Saint Cyr quittent aujourd’hui l’institution avant cinq ans de service, chiffre en forte augmentation et inimaginable en d’autres temps.

Ces faiblesses considérables, sont largement ignorées par nos médias et par nos Gamelins de plateau TV qui préfèrent fantasmer sur les faiblesses présumées de l’adversaire russe, lorsqu’il s’agit de commenter les décisions gouvernementales et les plans militaires d’engagement de troupes au sol en Ukraine.

Cerise sur le gâteau, les taux de suicide et de désertions n’ont jamais été aussi élevés dans les Armées du camp otanien. Par exemple pour la France :

https://armees.com/armee-de-terre-le-defi-inquietant-des-desertions-lie-a-limmaturite-et-au-manque-de-sanctions

Ainsi, de l’aveu même de nos responsables militaires, les armées françaises recruteraient du personnel immature et devraient utiliser la menace de sanctions pour les maintenir au service contre leur gré… Joyeuse ambiance pour partir en guerre contre la Russie.

Aux USA les taux de suicides dans les armées US augmentent depuis 2011 :

Conclusion

Avant de s’engager imprudemment dans une escalade et une fuite en avant dans le soutien à l’Ukraine, nos responsables politiques et militaires gagneraient à réaliser une balance des potentiels rigoureuse et à ne pas négliger l’analyse de la composante humaine de nos Armées. C’est une affaire très mathématique où les capacités d’appréciation et de raisonnement des décideurs devraient les conduire à modérer leurs ardeurs et leurs déclarations belliqueuses.

Général Dominique Delawarde

source : Stratpol

https://reseauinternational.net/les-armees-de-lotan/

Écrire un commentaire

Optionnel