En tout cas, cela y ressemble fort. Un mouvement est en train de prendre de l’ampleur. Il s’est rendu très visible durant le week-end avec de nombreuses manifestations de motards. Il m’est avis que si nos politiques ne font pas rapidement marche arrière, cela pourrait bien prendre de l’ampleur et déboucher sur un mouvement du type Gilets jaunes. En tout cas de nombreux critères sont réunis pour que l’affaire devienne explosive.
Ce qui frappe en premier c’est le caractère social de cette mobilisation. Une sorte de vague de fond populaire est en train de se former.
Cette vague, c’est celle des « gueux », des réprouvés, des « ploucs ». Ceux qui sont éternellement moqués et humiliés par les élites, du moins qui pensent l’être. Ceux qui ne connaissent le peuple et ses problèmes que dans les livres. Et encore.
Agnès Pannier-Runacher est ministre (attention on prend son élan) de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche de France. Cette dame a perdu une belle occasion de se taire lorsqu’elle a affirmé que les ZFE ne pénalisaient pas les « pauvres » parce que « les moins riches, n’ont pas de voitures ».
Cette affirmation me permet de dire plusieurs choses.
Tout d’abord, c’est une déclaration dans la lignée des grandes déclarations de son auguste chef, Macron, qui déclara en parlant des ouvriers de chez Gad (en Bretagne) que « ce sont des illettrés ». C’est aussi lui qui avait déclaré que « dans les gares on croise des gens qui ne sont rien ». Et la Pannière d’y aller de sa petite déclaration : « les pauvres, ils n’ont rien, notamment pas de voiture ». Ce qui est totalement faux.
Sa déclaration prouve simplement qu’elle ne sait même pas comment vivent les Français. Sait-elle que la majorité des Français habitent en province et qu’un grand nombre d’entre eux vivent en campagne ? Sait-elle que pour aller faire ses courses, par exemple, il faut obligatoirement une voiture, car prendre le métro c’est facile à Paris, mais à la campagne il n’y a pas de lignes de métro pour se rendre au bourg le plus proche. Pas plus que de lignes de bus.
De plus, sait-elle, cette dame, que la plupart de nos concitoyens ont du mal à boucler les fins de mois et que leurs voitures sont souvent de « vieilles » voitures qu’ils essayent de faire durer autant que possible car ils n’ont pas les moyens d’en acheter une neuve ? Donc lorsqu’il faut la changer, c’est obligatoirement une voiture d’occasion et pas un modèle récent. Sinon ce serait trop cher. Le genre de voitures que la Pannière veut faire disparaître, soutenue par tous les bobos des villes, écologistes en tête.
Aujourd’hui, les ZFE des villes interdisent à la circulation les véhicules étiquetés « Crit’Air 3 », c’est-à-dire ceux roulant au diesel antérieurs à 2011 ou à l’essence et antérieurs à 2006. Et les choses vont aller en s’aggravant avec les années qui passent.
Comment vont faire ceux qui travaillent en ville mais n’ont pas les moyens d’y habiter ? Ce sont ces gens qui sont obligés de prendre leur véhicule pour faire le trajet domicile – travail. Car tout le monde n’habite pas en région parisienne avec ses moyens de transport en commun. Alors ceux qui ont des véhicules trop anciens, faut-il qu’ils arrêtent de travailler ?
Et l’artisan qui n’a pas les moyens de changer sa camionnette pour faire ses livraisons en ville ou pour aller y faire un dépannage. Comment va-t-il pouvoir continuer à exercer son métier si on lui interdit de rentrer dans une agglomération parce que son véhicule est trop vieux ? Doit-il lui aussi cesser de travailler ?
Reste que ces problèmes bassement matériels n’ont pas l’air d’inquiéter Madame le ministre qui est manifestement totalement déconnectée de la réalité de notre pays et de sa population.
N’allez surtout pas croire que seules les très grandes villes seraient concernées. À ce jour 43 villes sont susceptibles d’appliquer des ZFE. Certaines, devant la colère qui monte, hésitent à franchir le pas. C’est le cas de Montpellier qui a été obligée de renvoyer l’affaire à 2027, face à la bronca des maires des villes alentours.
À ce sujet le Figaro du 5 avril écrit : « l’agglomération de Montpellier a reporté l’échéance à 2027 face à la fronde des élus des communes périphériques directement impactées, dont le maire de Saint-Brès. « Si elle avait été appliquée chez nous, cette loi injuste priverait de circulation 900 cartes grises de ma commune sur les 2000 existantes, dénonce Laurent Jaoul, édile sans étiquette de cette ville de plus de 3000 habitants. Conscient de cette situation, j’ai réussi à convaincre 23 maires sur 31 de l’agglo de Montpellier de ne pas suivre leur président favorable aux ZFE. Il s’est retrouvé en minorité. Un moratoire de deux ans a été finalement adopté en février dernier. ».
Prenons bien la mesure de ce qui est en train de se jouer.
Donc, rien que sur la ville de Saint-Brès, le maire indique que près d’un véhicule sur deux serait empêché de rentrer à Montpellier si les critères de ZFE étaient appliqués. Imaginons le nombre de véhicules que cela représenterait si ces ZFE étaient imposées à travers tout le pays.
Dès lors chacun peut comprendre que ces premières manifestations de dimanche dernier annoncent un véritable tsunami social et populaire si le personnel politique persiste dans sa volonté délirante d’imposer partout ces ZFE pour des raisons totalement idéologiques et surtout aux conséquences absolument antisociales.
Sur ce plan, les écologistes portent une écrasante responsabilité. En effet, depuis des décennies, ils font la promotion d’une écologie culpabilisante et punitive. Et comme l’Union européenne a adopté leurs thèses et impose des normes toujours plus répressives, c’est une véritable catastrophe sociale et sociétale qui est sur le point de se matérialiser. Tous les secteurs vont être touchés. Les agriculteurs, les constructeurs d’automobiles, les propriétaires de voitures, les propriétaires ou locataires de logements… tout le monde. Et dans les toutes prochaines années.
Quand je disais « politique idéologique », prenons une seconde pour en avoir la certitude. La plupart des mesures susceptibles de s’imposer très rapidement en Europe, dans le cadre de la transition énergétique, sont prétendument dues au CO2. Mais rappelons que l’Europe produit 9 % du CO2 mondial et la France 0,9 %. Et alors que l’Union européenne et les écologistes veulent mettre cul par dessus tête notre continent pour « sauver la planète », les autres pays ne suivent absolument pas cette voie.
La Chine, les USA, la Russie, l’Afrique dans sa totalité, ne mènent aucune politique de ce type. Donc les mesures prises en Europe n’auront aucun impact à l’échelle mondiale, par contre cela va totalement bouleverser notre continent.
Et en disant cela je me place du point de vue de ceux qui prétendent que le CO2 serait responsable du dérèglement climatique. Or c’est absolument faux comme je l’ai déjà exposé dans plusieurs articles, reprenant les travaux de multiples scientifiques qui ont démontré que la mise en cause du CO2 est une incroyable arnaque intellectuelle et « scientifique ».
La population qui n’avait pas l’air de comprendre le côté « fou furieux » de la politique des écologistes commence à en subir les conséquences et sa mobilisation à l’occasion des ZFE ne peut que nous inciter à garder l’espoir qu’il va être possible d’arrêter toutes ces folies.
Espérons aussi que les citoyens sauront faire le lien entre leur rejet de ces ZFE et le rejet des listes écologistes l’an prochain lors des municipales de 2026. Reconquérir toutes les grandes villes, notamment celles de gauche et surtout celles dominées par les écologistes est une impérieuse nécessité si nous voulons stopper le désastre qui s’amorce.
L’unité de la droite, rejetant ces thèses écologistes, est une absolue nécessité. Il faut d’urgence que nos villes se débarrassent de ces gens qui nous conduisent au naufrage.
Bernard GERMAIN
https://ripostelaique.com/zfe-la-goutte-deau-qui-va-faire-deborder-le-vase.html