Alors, cette « mystérieuse villa » du Touquet ?
D'ailleurs, la marginalisation d'Emmanuel Macron en fin de mandat se lit jusque dans sa présence envahissante dans la presse people, cette semaine. Après Paris Match, Gala, Marie France et Closer, suivis par le reste du troupeau, nous ont balancé L'ÉVÉNEMENT : le couple Macron a acheté une nouvelle villa au Touquet. L'autre était « trop exposée ». Bon, vous me direz, on s'en fiche un peu, non ? Mais, bon... Celle-ci sera donc plus discrète, plus modeste, plus intime. Comme il sied à... un ancien Président. Avec vue mer, tout de même ! Marie France vous dira tout (adresse, surface, nombre de WC, etc.) de cette « mystérieuse villa » mais pose aussi les bonnes questions, celles que la presse sérieuse et Darius Rochebin ne posent pas : « Fini, l'Élysée ? Avec l'achat de cette nouvelle maison, Brigitte et Emmanuel Macron préparent-ils leur départ de l'Élysée ? » Avec la très possible censure de son « ami » Bayrou dans quelques semaines, l'éventualité d'un départ anticipé du Président n'est pas exclure. Il n'a toujours pas de majorité, et en aura encore moins après la censure qu'avant, il a déjà grillé la cartouche de la dissolution et il a un caillou dans la chaussure. Un caillou nommé Retailleau. Il a aussi un boulet : son bilan.
Macron et Darmanin unis contre Retailleau
Justement, c'est bien de Retailleau qu'il a été question, cet été, à la table de Macron. Pas au Touquet, mais à Brégançon. C'est ce que nous apprend L'Express en évoquant « le mystérieux rendez-vous de Brégançon » entre Emmanuel Macron et Gérald Darmanin contre « l’encombrant Bruno Retailleau ». Le ministre de l'Intérieur, qui est aussi le ministre le plus populaire, appréciera l'épithète, tout comme cette atmosphère de complot tramé depuis la résidence officielle de vacances de la présidence... Cela se passait donc le mercredi 13 août à midi et Gérald Darmanin a confié à L'Express : « Nous avons surtout parlé de la Justice. Bien sûr, nous avons discuté de la situation politique mais sans évoquer les conséquences d'une éventuelle censure. » Dans le style de Darmanin, qui nous a assez habitués à ces antiphrases de gamin : l'hypothèse de Darmanin à Matignon se précise. Ce n'est pas la première fois qu'il demande le poste : en 2022, en 2023, en 2024... Cette fois, pour se faire recruter, le garde des Sceaux a son plan, travaillé durant ses devoirs de vacances. Selon un visiteur bien informé de Brégançon cité par L'Express, « Darmanin anticipe très bien ce que veut le chef, et là, ce que le chef veut, c’est ne plus voir Retailleau ». Et il aurait proposé à Macron l'esquisse « d’une nouvelle équipe sans le patron des Républicains mais avec des personnalités fortes, issues de la droite. Une espèce de gouvernement Philippe II qui aurait la bonne idée de s'appeler plutôt gouvernement Darmanin et le mérite de faire exploser LR avant 2027 tout en affaiblissant le Vendéen. »
La belle affaire ! Après cette énième explosion de LR, quels égarés seraient assez fous pour monter dans un attelage Macron-Darmanin sans majorité ! Un Président à ce point désavoué d'un pays hautement inflammable au bord de la faillite, avec un gouvernement au bord de la censure, ne devrait pas s'adonner à ces jeux... explosifs. En revanche, une villa plus intime au Touquet pour l'après-Élysée, dès ce mois de septembre, c'est se montrer vraiment prévoyant.