Meloni, une interlocutrice incontournable pour les États-Unis
Giorgia Meloni s’impose comme une figure centrale en Europe, capable de dialoguer avec une administration Trump souvent perçue comme imprévisible. Sa visite à Washington, suivie de l’accueil de J.D. Vance à Rome, illustre son habileté à tisser des liens privilégiés avec les États-Unis tout en défendant les intérêts italiens. Contrairement à Ursula von der Leyen, dont l’approche technocratique peine à séduire outre-Atlantique, Meloni capitalise sur une proximité idéologique avec Trump, partageant des positions fermes sur l’immigration et la critique des élites mondialistes. « La relation spéciale entre Meloni et Trump ouvre la voie à une coopération renforcée sur des dossiers clés tels que le commerce et la sécurité », nous confie un responsable républicain basé à New York. Cette dynamique place l’Italie en pole position pour devenir un pont entre l’UE et les États-Unis, un rôle que Meloni endosse avec assurance.
En défendant une approche de « zéro tarif » sur les biens industriels, comme proposé par von der Leyen, Meloni évite de s’aliéner ses partenaires européens tout en se positionnant comme une médiatrice crédible. Elle a su transformer une mission initialement perçue comme un service pour Bruxelles en une victoire personnelle, renforçant son image de leader conservateur à l’échelle internationale. Sa capacité à naviguer entre les exigences de l’UE et les attentes américaines lui confère une stature unique, éclipsant von der Leyen, souvent critiquée pour son manque de charisme et sa gestion bureaucratique des crises.
Une vision conservatrice qui résonne au-delà des Alpes
Susanna Ceccardi, eurodéputée de la Ligue, membre de la commission des Affaires étrangères, ne mâche pas ses mots : « L’Union européenne devrait cesser de se laisser dicter son agenda par ceux qui ont échoué sur tous les fronts : de la guerre en Ukraine à l’isolement énergétique en passant par le désastre migratoire total. » Pour l’élue, Meloni et ses alliés représentent une rupture avec les dogmes progressistes, en phase avec des figures comme Trump ou J.D. Vance. La visite de ce dernier à Rome, coïncidant avec le Vendredi saint, renforce cette convergence idéologique, Vance, catholique converti, devant également rencontrer des responsables au Vatican.
Susanna Ceccardi insiste : « Au lieu de bouder Washington chaque fois qu'un président gagne et qu'Ursula von der Leyen ou Macron n'aime pas, l'Europe devrait construire une alliance avec les États-Unis fondée sur le respect mutuel, la coopération économique et la défense des peuples européens. » Meloni, en s’appuyant sur cette dynamique, ne se contente pas de briller à Washington ou à Rome ; elle redessine peu à peu les contours d’une Europe conservatrice, capable de dialoguer avec une Amérique trumpiste sans pour autant sacrifier sa souveraineté.