Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’homme qui allumait sa clope à la flamme du Soldat inconnu arrêté : un repris de justice marocain

© Capture écran X - Amaury Brelet
© Capture écran X - Amaury Brelet
Le 4 août, en début de soirée, dans la torpeur estivale qui plane sur Paris pendant les vacances, un innocent attroupement de touristes entourait la flamme du Soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe. Sous l’œil désormais omniprésent des smartphones, un homme s’est approché du monument, a marché sur la tombe et… a tranquillement allumé sa cigarette à la flamme permanente avant de s’éloigner, visiblement pas peu fier de son geste.

Massivement partagée sur les réseaux sociaux, cette vidéo a provoqué un tollé (ce qui est une relative bonne nouvelle), y compris dans les rangs des politiques (on peut citer l’ancien policier Matthieu Valet, pour le RN, ou le ministre délégué aux Anciens Combattants, Patricia Mirallès). Repéré, peut-être par la vidéosurveillance, l’individu a été interpellé dès le lendemain, 5 août. Ô surprise : il s’agit d’un ressortissant marocain, titulaire d’une autorisation de séjour en bonne et due forme, valable jusqu’au mois d’octobre 2025.

 

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a eu des mots justes pour qualifier l’acte de cet homme. Il a déclaré, sur X : « Ce geste, indigne et misérable, porte atteinte à la mémoire de ceux qui sont morts pour la France. » C’est évidemment vrai. Il pourrait ajouter que ce geste, digne d’un adolescent stupide, ivre de transgression, porte également atteinte à ceux qui continuent de vivre pour la France : les militaires, bien sûr, mais aussi les policiers et tous ceux qui offrent leur existence pour que la France continue d’être (très relativement) vivable. On rappelle que cette flamme fut allumée après la saignée atroce de la Grande Guerre et que sous cette flamme repose le corps d’un soldat non identifié, symbole de tous les morts anonymes de ce conflit dévastateur, qui explique tout le reste du siècle. Oui, en marchant sur cette tombe, l’homme (mais son comportement est-il vraiment humain ?) savait très bien ce qu’il faisait. Et en profanant une sépulture (c’est le motif pour lequel il a été interpellé), c’est à la France tout entière qu’il voulait signifier son mépris, avec la violence d’un crachat.

Titre de séjour révoqué

Le ministre de l’Intérieur va révoquer le titre de séjour de cet individu afin de faciliter son expulsion. C’est tout à fait louable mais, une fois de plus, Bruno Retailleau est bien seul. Ce ressortissant marocain cumule, en effet, 21 mentions au Fichier de traitement des antécédents judiciaires (le fameux TAJ) et cela n’a pas facilité son expulsion. Il a fallu qu’une touriste lituanienne filme à la volée ce geste de profanation pour qu’il soit finalement inquiété. Et encore : on ne sait pas si le Maroc fera traîner son retour ni si le Conseil d’État (cette super instance juridique de gauche qui se croit tout permis) validera la décision du ministre.

Beaucoup de choses sont donc symboliques, dans cette triste affaire. Premièrement, le sacrifice des héros ne signifie plus rien pour les Français (personne ne bouge sur la vidéo) et c’est une matière à dérision pour un grand nombre d’étrangers, légaux ou illégaux. Deuxièmement, les décisions de bon sens sont rares et les personnes qui les prennent le sont plus encore. Troisièmement, pour en venir plus précisément au cas de Bruno Retailleau, la position du ministre de l’Intérieur est de plus en plus périlleuse. Si son courage et sa constance (des vertus très rares, en politique) sont objectivement admirables, sa présence dans un gouvernement où il est presque le seul à faire preuve de conviction et de bon sens demeure une forme élaborée d’équilibre instable. Président d’un parti d’opposition au sein de la Macronie mourante, homme de conviction dans un marécage de conformisme, combien de temps tiendra-t-il ?

Arnaud Florac

Écrire un commentaire

Optionnel