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200 caravanes installées illégalement sur un site classé à Saint-Brieuc. Peur et inaction des autorités et silence des « écolos » [L’Agora]

Ils sont arrivés sans prévenir suite à un drame qui a touché leur communauté. Près de deux cents caravanes. Sur un site classé. En pleine réserve naturelle. Saint-Brieuc, grève des CoursesPatrimoine protégé, sensibilité écologique, cadre réglementaire ? Rayé d’un coup de roue. Et dans ce vacarme de moteurs et de tuyaux branchés à l’arrache, il n’y eut qu’un silence.

Celui des préfets. Celui des élus. Celui des écologistes. Celui des médias.

Pas un mot. Pas une plainte. Pas un arrêté d’expulsion. Et pour cause : tout le monde a compris que face à une communauté organisée, soudée, habituée à ne pas plier, l’État s’est couché. Comme à chaque fois. Ce n’est plus un secret, c’est un rite : le pouvoir recule là où il perçoit de la force. Et il parade là où il sait qu’il ne risque rien.

Le site est classé ? Peu importe, il est désormais classé « zone d’exception »

Les caravanes se sont posées en terrain conquis. Le terrain appartient au domaine public maritime ? Il est censé être protégé par des règles strictes ? Il fait partie d’une réserve naturelle nationale ? Qu’à cela ne tienne : l’État a mis ses principes dans sa poche et son képi dans un tiroir.  Surtout pas de vague, les autorités ne font pas le poids.

Une machine à laver branchée sur un point d’eau. Des tuyaux posés ici et là. Un chapiteau monté pour se recueillir. On vante le recueillement. On parle d’un drame (et à juste titre puisqu’en l’occurence, ces familles viennent honorer la mémoire de trois des leurs). On humanise médiatiquement, égard dont d’autres (vous) ne bénéficient jamais. On évite surtout le mot “illégal”.

« Seuls petits couacs, le portique du parking secondaire de l’hippodrome, découpé à la tronçonneuse pour laisser passer les caravanes… » indique le Télégramme. Tout va bien donc, c’est le contribuable qui paiera. Les gens du voyage ont indiqué « vouloir partir autour du 10 août comme le rapport un journal qui ne s’étend pas beaucoup sur l’aspect écologique des lieux occupés.

Il faut aussi les comprendre, les écologistes. Ils sont sans doute en train de méditer la gravité de la situation… ailleurs. Car ici, pas un cri, pas un communiqué, pas une manifestation spontanée pour défendre les zones humides et les espèces protégées.

C’est étrange : un vieux pêcheur qui laisse traîner une barque trop près d’un site Natura 2000, et c’est la fin du monde. Un agriculteur breton qui griffe un talus, et c’est un crime contre Gaïa. Mais deux cents véhicules posés dans une réserve, et c’est… “compliqué”.

Le pouvoir a ses priorités, et la peur est la première d’entre elles

Il y a bien eu des rencontres avec la préfecture. Un chargé de mission est passé. On a « discuté ». Des bacs à ordures ont été livrés. La cohabitation « se passe bien », dit-on. La police ? Venue saluer, sans suite. La mairie ? “Dans un esprit de dialogue”.

Le message est clair : la force paie. L’unité paie. La détermination paie. Pas besoin de violence. Il suffit de montrer que l’on est là, nombreux, prêts à rester, prêts à se défendre. Et la République, cette vieille carcasse sans volonté, se couche.

Et on ne peut pas en vouloir aux gens du voyage. Eux ont simplement compris ce que d’autres refusent de voir : ce n’est pas le droit qui fait la force. C’est la force qui fait le droit.

Imaginez une seconde : Un rassemblement de familles bretonnes, venues camper dans une réserve classée, pour un hommage à un proche. Avec barbecue, branchement sauvage et sono. Il ne faudrait pas deux heures pour que la gendarmerie, les drones et les journalistes soient sur place. Et que les injonctions pleuvent : “évacuez ou amende”.

Mais là ? Circulez, il n’y a rien à voir.

Ce que cet épisode enseigne, c’est que l’État ne respecte plus que ceux qui savent faire bloc. Les autres, les atomisés, les solitaires, les citoyens modèles, sont écrasés par la machine réglementaire.

Alors vous l’aurez compris, cette tribune n’est pas une attaque contre les gens du voyage qui eux, on le mérite et l’honneur de savoir rendre hommage à leurs proches défunts, et surtout, de faire bloc, coûte que coûte, la communauté primant sur tout le reste.

Cette tribune est plutôt une moquerie glacée lancée à ceux qui nous gouvernent, qui préfèrent frapper les faibles plutôt que d’affronter les déterminés. Une claque adressée aux écologistes à géométrie variable, qui hurlent quand une vache pète dans un champ, mais se taisent face à deux cents moteurs Diesel sur une réserve protégée. Et c’est, peut-être, un appel à comprendre que seuls ceux qui s’organisent, s’entraident, s’enracinent et résistent ensemble méritent encore le respect de ce système.

Julien Dir

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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