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Miss France en Jeanne d’Arc : une leçon de patriotisme à Miss Univers

IMAGE AFP NE PAS REUTILISER
Miss France Eve Gilles walks on stage during the 2025 Miss Universe national costume presentation in Nonthaburi province, north of Bangkok on November 19, 2025. (Photo by Lillian SUWANRUMPHA / AFP)
Ève Gilles, Miss France 2024, représente actuellement la France au concours de Miss Univers qui se déroule en Thaïlande. Ce mercredi 19 novembre, la jeune femme a impressionné le jury et le public du concours de beauté lors du défilé en costume traditionnel avec une tenue évoquant sainte Jeanne d’Arc. Un effet de surprise qui a fait forte impression et qui, pour une fois, a fait honneur à la France.

En tenue de Jeanne d'Arc pour « lui rendre hommage et garder son histoire vivante »

Vêtue d’une robe argentée, munie d’une épée et d’un étendard, c’est avec un costume de Jeanne d’Arc que la jeune Française a choisi de porter les couleurs de son pays. La jeune Miss France, abondamment critiquée pour son allure androgyne et ses cheveux courts lors de son élection, a su en jouer pour mettre en valeur et glorifier notre patrimoine historique. Sur son compte Instagram, la jeune femme donne les raisons de son choix en commençant par un rappel historique : « Mon costume national représente Jeanne d’Arc : une jeune femme héroïne de France. Un chef militaire, elle est devenue une sainte. Elle a été béatifiée en 1909 et canonisée en 1920. En 1429, elle a mené les troupes françaises à la victoire à Orléans, modifiant le cours de la guerre de Cent Ans. » Elle explique ensuite en quoi cette grande figure de l’Histoire de France a non seulement marqué son époque mais aussi la postérité, avec « sa personnalité mythique et courageuse [qui] a inspiré de nombreux travaux littéraires, historiques, musicaux, œuvres dramatiques et cinématographiques dans de nombreux pays ».

Mais enfin, et même surtout, c’est parce que Jeanne d’Arc « est reconnue comme une personne qui, par le sacrifice de soi, symbolise la liberté et la paix [qu’elle a] choisi cette femme inspirante pour représenter [s]on pays afin de lui rendre hommage et de garder son histoire vivante dans nos mémoires ». Avec son étendard orné d’une colombe blanche, Ève Gilles voulait donner l’exemple et « dans un monde si divisé, [elle voulait] incarner un guerrier engagé pour la paix .» En complétant ses explications avec une anecdote personnelle, la Miss montre à quel point la bergère lorraine peut parler à tous : « Quand j'ai commencé à travailler mon costume, je suis retournée chez ma mère patrie : l'île de La Réunion. J'ai visité un lieu de culte. Bien que j'y avais été plusieurs fois avant, c'était la première fois que je remarquais que le saint représenté dans la ville de Cilaos était en fait Jeanne d'Arc. Je l'ai vu comme un signe du destin. D'une idée, c'est devenu évident. »

Il faut bien avouer qu’un tel discours est réjouissant : enfin une véritable héroïne française bien loin des nouvelles figures en préfabriqué du féminisme woke ! D’autant que ce retour aux sources, à la « mère patrie », loin d’être critiqué et déconstruit, est ici glorifié et mis à l’honneur, jugé assez beau et fort pour remporter un concours international. De beauté, certes, mais un concours mondial quand même.

Une figure radioactive ?

Quelles seront les réactions de nos médias bien-pensants ? Ève Gilles ne cache aucune des raisons de son choix et cela peut faire beaucoup, pour les sachants avides de déconstruction du roman national. Sur l’étendard d’Ève Gilles, le « Jésus, Marie » de Jeanne a été remplacé par une colombe symbolisant la paix, ce ne sont plus les couleurs fleurdelysées de la couronne de France mais celles, tricolores, de la République. Mais la Miss le dit et l’assume, elle veut « lui rendre hommage et garder son histoire vivante dans nos mémoires ».

Gageons que certains vont pousser des cris d’orfraie : aujourd’hui, il ne fait pas bon exalter le sentiment patriotique. Sans compter que, pour certains, la figure de Jeanne d’Arc est radioactive : on se souvient du célèbre « Jeanne, au secours ! » lancé par Jean-Marie Le Pen, en 2015. Comble de l’horreur, l’anneau de Jeanne, récupéré par le Puy du Fou aux Anglais après 600 ans, est maintenant exposé dans le parc bien connu pour cristalliser toute la hargne de la gauche. Pourtant, même Jean Jaurès, dans son livre L’Armée nouvelle paru en 1910, rend hommage à la petite bergère. La Miss avait prévenu vouloir « faire un bel hommage à la France en essayant de changer un petit peu d’axe par rapport à ce qu’on a pu voir sur les années précédentes », rapporte TF1. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est réussi, tant pour l’hommage que pour la rupture avec les années précédentes !

Voici rapporte qu’Ève Gilles se disait, la veille du défilé, « très fière de ce qu’[elle] incarnerait ». Et nous aussi, elle nous a rendus fiers ! Espérons qu’Ève Gilles et la France si bien représentée remporteront la finale qui a lieu ce vendredi 21 novembre, à Bangkok.

Victoire Riquetti

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