Personnalité politique, c’est un métier. C’est un sport, aussi. Il faut, pour y réussir, plus que de l’entraînement : des dispositions physiques particulières.
Il faut, par exemple, une grande souplesse d’échine couplée à des talents de contorsionniste. On doit pouvoir aller dans le sens du vent et y demeurer quoi qu’il advienne, c’est-à-dire être capable de retourner sa veste en un instant. Il faut, aussi, de solides cordes vocales pour pouvoir hurler avec les loups et bêler dans le troupeau des moutons de Panurge. À cela, on ajoutera une mémoire de poisson rouge, histoire d’ignorer en toute quiétude ce qu’on a fait hier pour mieux promettre ce qu’on fera demain. Ou pas. Car il faut, pour exercer cet art subtil qu’est la politique, avoir la cervelle aussi souple que les reins.