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Les "passerelles" sont le cauchemar de la gauche

De Jean Cochet dans Présent :

"La gauche de plus en plus obnubilée par le FN… [...] Ainsi Le Monde daté de mardi, qui exhibe son obsession en une et dénonce les nouvelles « passerelles » en train de s’édifier entre le FN et la droite de l’ex-majorité. Il suffit que deux candidats à des élections municipales, l’un UMP et l’autre FN, au lieu de s’injurier, se saluent courtoisement sur un marché, pour que, même s’ils échangent en souriant quelques propos ironiques, les flics de la pensée, ou leurs indics, parlent de « passerelles » s’établissant entre la droite molle et la droite dite dure par contraste avec la première. Deux militants de bords adverses, qui se connaissent depuis longtemps, se serrent-ils la louche lorsqu’ils se croisent dans la rue ? Aussitôt la gauche, Le Monde en tête, les soupçonne de vouloir construire des « ponts » mobiles électoraux. Ou pire encore : d’envisager de « réunir » les deux familles politiques séparées. En oubliant que, si les dirigeants de l’UMP s’en sont éloignés et même souvent les ont reniées, leurs électeurs gardent néanmoins « des valeurs communes » avec ceux de la droite nationale. Comme le leur avait rappelé en son temps, et avec opportunisme, Charles Pasqua lui-même.

Droitisation de la droite ?

Mais ces « passerelles », qui obnubilent la gauche et ses médias, ne sont pas toutes de l’ordre du fantasme. Il en existe bel et bien. De nombreux responsables UMP, poussés par leurs électeurs, surtout dans le sud de la France, tentent aujourd’hui des rapprochements « donnant donnant » avec le FN. Ciblé par les snipers du Monde, Roland Chassain représente l’un de ces exemples emblématiques. Ex-parlementaire, ce candidat UMP aux législatives de 2012 dans la XVIe circonscription des Bouches du Rhône s’était, lors du second tour, désisté en faveur de la candidate FN, Valérie Laupies. Un cas triplement symbolique. Valérie Laupies vient non seulement de la gauche, mais aussi du monde enseignant. On comprend l’inquiétude que provoque cette force d’attraction croissante du FN, dont certains se demandent avec angoisse où elle s’arrêtera. Combien de Roland Chassain et de Valérie Laupies en puissance ? La question turlupine aussi bien l’UMP que le PS.

Roland Chassain dit avec bon sens qu’il se sent « plus proche de Marine Le Pen que des socialistes ». C’est le cas, à l’UMP, de beaucoup de ses militants et sympathisants, qui n’hésitent plus désormais à proclamer une telle évidence. Roland Chassain milite donc ouvertement « pour une union des droites », en dépit de la ligne contraire affichée par les dirigeants de son parti. « Les cadres parisiens sont trop frileux », déplore l’hérétique. [...] Alors qu’en fait, ce que la gauche redoute le plus, c’est la droitisation de la droite. Que celle-ci redevienne elle-même…

http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/11/les-passerelles-sont-le-cauchemar-de-la-gauche.html

[...] Comme le souligne avec ironie Benoît Kandel, conseiller général UMP des Alpes Maritimes, à qui son parti reproche une entrevue avec la présidente du Front national : « Si tous les élus UMP qui rencontrent Marine Le Pen sont exclus, il n’y aura bientôt plus grand monde dans le parti. » A l’exception de quelques résidus socialo-chiraquiens et centro-juppéistes. [...]"

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