Certes, les chiffres du chômage de décembre 2013 ne seront connus qu’à la fin du mois de janvier 2014 : il n’en est pas moins déjà certain que le pari de Hollande, d’une « inversion de la courbe » à la fin de 2013, ne sera tenu, s’il l’est, qu’au prix de chiffres truqués et ce, en dépit des efforts fournis par le pouvoir en termes d’emplois subventionnés, de formations-prétextes-à-baisser-les-chiffres ou de radiations arbitraires...
Alors que le Conseil constitutionnel vient de censurer plusieurs mesures du budget pour 2014, rien ne va plus pour le gouvernement.
L’opposition officielle s’en réjouira : tel n’est pas le cas de l’Action française pour laquelle la politique du pire a toujours été la pire des politiques. Non, nous ne nous réjouissons pas de l’échec des socialistes dans la bataille de l’emploi, même si cet échec ne nous étonne pas, car ce sont autant de Français qui demeurent plongés dans la précarité, voire la misère. Mais la bataille a-t-elle été seulement engagée ? Car le fond du problème est là : dans l’opposition factice entre deux politiques économiques. Du côté des socialistes, les emplois « aidés », c’est-à-dire subventionnés, du moins tant que les finances publiques peuvent le supporter, peu utiles sur le plan économique et qui ne sont appelés « d’avenir » que par antiphrase, tandis que les gesticulations de matamore du redresseur productif ne peuvent cacher l’absence de toute politique visant à refaire de la France une vraie nation industrielle, seule à même de recréer de l’emploi durable. De l’autre, la langue de bois ultralibérale que résume de manière caricaturale l’éditorial d’Yves Thréard dans Le Figaro des 28 et 29 décembre 2013 : s’appuyant sur l’incontournable modèle teuton et invitant Hollande à se mettre dans les pas du social-démocrate Gerhard Schröder, devenu le chouchou des libéraux français, pour notre éditorialiste, « les solutions [...] passent par un allégement des charges patronales et sociales » — « cotisations » est un gros mot au Figaro —, par une simplification de notre Code du travail et par une refonte de nos règles d’assurance-chômage. » C’est si simple qu’il fallait vraiment être bête pour ne pas y avoir songé plus tôt ! Non qu’un allégement ciblé des cotisations, une simplification du code du travail, qui ne soit pas sa mise en coupe réglée pour un retour au XIXe siècle, ou une refonte de l’assurance-chômage ne soient des mesures nécessaires. Mais, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas dans ces étroites limites réglementaires que se joue la politique économique d’un pays.
Si nous parlons d’opposition factice entre deux politiques, c’est que ni les socialistes ni les libéraux — ni le PS ni l’UMP pour parler en termes politiciens — ne veulent s’attaquer au problème de fond : le carcan de la monnaie unique imposé à des pays européens aux économies très différentes, dans le cadre d’une mondialisation ouverte que ces mêmes économies sont les seules à subir de plein fouet et de manière inégale, selon leurs aptitudes propres, le reste du monde sortant couvert ! Opposition factice encore car chacun sait que si la droite libérale, contrairement aux socialistes, ne subventionne pas l’emploi, elle subventionne en revanche le traitement social du chômage pour éviter l’explosion, ce qui, au bout du compte, revient au même pour les finances publiques ! D’ailleurs, si deux politiques contraires étaient vraiment en jeu, comment se fait-il que leurs tenants ne se livrent qu’à des confrontations verbales, tandis que l’économie française, indifférente aux alternances politiques, s’enfonce toujours un peu plus dans le marasme ? C’est que la gauche comme la droite refusent de remettre en cause les règles d’un jeu perdant-perdant pour la France, le pays légal ne faisant que divertir les Français des véritables solutions, qui passent d’abord par une sortie à la fois déterminée et programmée du cadre européen rigide dans lequel étouffe notre économie. Et pas seulement celle-ci : car ce cadre impose également à la France l’immigration, la subversion multiculturelle et la désagrégation anthropologique.
Le jour même où tombaient les chiffes catastrophiques de l’emploi pour novembre, Valls tentait pour faire diversion une nouvelle provocation contre la liberté d’expression. L’icône taubiresque ayant fait long feu — les bêlements antiracistes se sont en effet révélés peu productifs auprès des Français —, il a bien fallu trouver autre chose. Si on vous demandait quel est le dernier pays au monde où c’est le ministre de l’intérieur qui décide du caractère « créatif » ou « humoristique » d’un spectacle, tout aussi naïvement que moi vous répondriez sans hésiter : la Corée du Nord de Kim Jong-un. Eh bien, vous feriez une grossière erreur, puisque c’est la France de François Hollande. Après la banane, la quenelle : il fallait bien que, dans un pays aussi réputé pour sa cuisine que le nôtre, le retour de la Bête immonde se fasse sous le signe de la gastronomie. Florian Philippot, mieux inspiré quand il parle de police de la pensée que d’avortement, a déclaré que le vrai « comique », c’était le ministre de l’intérieur qui, en effet, a pour l’instant échoué à instaurer la tyrannie de ses rêves, malgré ses tentatives multiples — exactions commises par sa police à l’encontre des participants à La Manif pour tous, violation systématique des libertés publiques, menaces contre Le Printemps Français, Alain Soral ou notre confrère Minute, sans oublier le harcèlement que subissent les militants d’Action française : trois des nôtres sont toujours inquiétés par la justice républicaine. Interdire ! Interdire ! Interdire ! Telle semble être l’obsession de Manuel Gaz qui, dans sa fureur républicaine à éradiquer tout ce qui ne marche pas au pas de l’oie socialiste, s’en prend désormais à Dieudonné et parle même de durcir encore une législation pourtant déjà gravement liberticide en matière d’expression. Nul besoin de préciser que les spectacles de l’humoriste ne sont pas notre tasse de thé, mais nous dénonçons par principe la manœuvre grossière d’un pouvoir aux abois qui n’a de cesse, depuis son arrivée, de diaboliser systématiquement ses adversaires politiques, plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes comme la délinquance, contre laquelle Valls mène un combat aussi mou et inefficace que ses prédécesseurs UMP.
Avec la complicité des grands media aux ordres et d’une police associative grassement subventionnée, le gouvernement, d’autant plus dépourvu de tout scrupule qu’il est en proie à la panique, n’hésitera pas, à quelques mois d’échéances électorales qui s’annoncent aussi catastrophiques pour lui que sa politique l’est pour les Français, à recourir à des provocations de tous ordres pour effrayer l’électorat et tenter ainsi de limiter les dégâts. Le printemps 2013 a montré qu’il faut malheureusement s’attendre à tout de la part de ce pouvoir et les dernières lois adoptées en décembre ne font que confirmer, notamment en matière d’espionnage informatique des Français, la dérive liberticide d’un régime qui n’affiche la liberté dans sa devise que pour mieux la fouler aux pieds au quotidien. Quant à l’opposition officielle, elle espère, par son silence veule, profiter une fois revenue au pouvoir du travail réalisé en matière de surveillance des Français par ses complices socialistes.
L’année 2014 sera-t-elle décisive pour la France ? On peut en tout cas compter sur l’Action française pour peser sur les événements. Le Carrefour royal du 18 janvier prochain verra le véritable lancement de l’année politique. Un seul devoir : s’y rendre !
D’ici là, à tous, bonne année ...quand même ! Faisons de 2014 l’an I de notre libération !
François Marcilhac - L’AF 2877
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Edito-AF-2877-2014-AN-I-DE-LA