L’été 1914 connaît des pluies diluviennes qui défoncent les grands boulevards et inondent les campagnes. La météo crie à la catastrophe ! L’Europe, concentrée sur le mauvais temps, semble ignorer l’imminence du cataclysme ô combien plus dévastateur qui va s’abattre sur elle. Grelottant sous leur parapluie, ni les Français ni les Belges, ni les Allemands ne pensent que la guerre est inéluctable. L’était-elle ? Contrairement aux assertions ultérieures, Philippe Conrad nous montre comment une autre histoire aurait pu s’écrire.
À côté des tensions belligènes manifestes, de nombreux éléments étaient susceptibles d’assurer le maintien de la paix : la mise en place effective d’une mondialisation économique favorable à toutes les nations occidentales, les débuts d’une organisation internationale extérieure aux systèmes d’alliances traditionnels (les conférences de La Haye, par exemple), les aspirations pacifistes et l’internationalisme socialiste, l’optimisme progressiste dominant, le maintien aux commandes de tous les grands pays européens – à l’exception de la France – des aristocraties traditionnelles, que rapprochent des liens familiaux. Enfin le règlement, avant 1914, des grands différends coloniaux.
À la lecture de nombreux courriers et documents inédits, l’auteur conclut que si le déclenchement du conflit ne peut être réduit à un simple allumage de mèche, l’imprévu a largement prévalu dans le déroulement des événements qui se succédèrent au cours des six semaines suivant l’attentat de Sarajevo.
Cette approche originale du sujet, aux limites de l’Histoire et de l’uchronie, met en avant diverses données généralement négligées. Il permet au lecteur de renouveler son regard sur l’Europe d’avant 1914 et de prendre la mesure de la part de malchance et d’imprévus dans l’Histoire.
Un siècle après les événements, alors que se multiplient les signaux inquiétants sur le plan international et que se dessine, de manière bien incertaine, un nouvel équilibre du monde, revenir sur l’épisode fondateur du siècle dernier présente aussi l’intérêt d’ouvrir un champ de réflexion nouveau.
Philippe Conrad a été professeur d’Histoire contemporaine et de géopolitique à l’Institut pratique de journalisme de Paris, directeur de séminaire au Collège Interarmées de Défense et professeur de géopolitique à l’École Supérieure de Guerre.
Journaliste indépendant depuis 1976, il collabore régulièrement à Historama, Histoire- Magazine, Perspectives, Valeurs Actuelles, Spectacle du Monde, le Figaro hors-série, Revue française de Géopolitique, Nouvelle revue d’Histoire, parmi d’autres. Il a également été rédacteur en chef de Nation-Armée de 1976 à 1979, d’Histoire-Magazine de 1979 à 1983, de Terres d’Histoire de 1988 à 1991.
Actuellement Philippe Conrad est rédacteur en chef du magazine électronique Les Nouvelles de Clio.
Philippe Conrad a une quarantaine d’ouvrages à son actif dont Le poids des armes, Guerres et conflits de 1900 à 1945 (Les PUF, 2004).
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/04/18/philippe-conrad-1914-5349413.html