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Ne pas confondre égalité et égalitarisme

Lu ici :

"Si l’égalité est un facteur d’équilibre de la société car elle permet à chacun de disposer des mêmes droits en échange des mêmes devoirs, si l’égalité est un facteur incontournable de l’Etat de droit et la condition sine qua non d’une organisation sociale donnant à chacun ses chances en fonction de ses mérites et de ses mérites seulement, elle a généré, comme tout bienfait, sa propre perversion, « l’égalitarisme ».

L’égalitarisme est une doctrine qui annihile l’aspect « devoir » de l’égalité pour ne retenir que sa composante « droits ». Dès lors, déconnectant l’un de l’autre, l’égalitarisme proclame que l’égalité n’existe que dès lors que tous les hommes jouissent des mêmes prérogatives et des mêmes moyens. Si l’égalité, valeur républicaine s’il en est car elle gommait le privilège de la naissance, a permis le développement et le progrès, si elle est le levain de la France du XIXième siècle et de l’ascenseur social du XXième, si l’égalité portait en elle des valeurs morales, philosophiques plus que matérielles, si elle a généré la méritocratie républicaine à l’origine de tant de grands hommes issus des couches populaires, l’égalitarisme, pour sa part, n’a qu’un caractère essentiellement matériel.

L’égalitarisme prône une redistribution égale de l’ensemble de la richesse à l’ensemble des individus. Dès lors, l’investissement et le travail, valeurs cardinales de la société républicaine, perdent tout intérêt en tant que moyen pour le citoyen d’améliorer ses conditions de vie. La société égalitariste génère un monde dans lequel  ceux qui produisent plus de richesses que la moyenne se voient privés de la différence au profit de ceux qui en créent moins que la moyenne. Dans un système égalitariste, moins un individu génère de richesse, plus son gain personnel lors de la redistribution est élevé. C’est ce que d’aucuns appellent la « prime à la paresse ». L’égalitarisme, en faisant disparaître toute possibilité d’améliorer sa situation par le travail et l’investissement, conduit inexorablement à un monde en permanente décroissance. Qui dit décroissance dit diminution des richesses à redistribuer. Qui dit diminution des richesses à redistribuer dit paupérisation. Paupérisation des individus, des citoyens, mais aussi paupérisation des institutions qui voient de facto leurs recettes fiscales, indexées sur la richesse nationale, décroître. L’égalitarisme ne voit donc son aboutissement que dans le dénuement le plus complet des citoyens. [Lire la suite]"

Michel Janva

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