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« Un dernier mot sur Laval… » : Adrien Abauzit, en complément de la chronique sur Vichy et la Shoah…

Suite à la mise en ligne de la chronique de Adrien Abauzit sur le livre "Vichy et la Shoah, enquête sur le paradoxe français" (de Alain Michel), notre auteur a souhaité apporter quelques précisions concernant sa position sur Pierre Laval afin qu'on ne lui reproche pas de faire dire à l'auteur du livre "ce qu'il ne dit pas"...


Pierre Laval a commis de graves erreurs politiques. En décembre 1940, il a tenté de lancer les troupes de Vichy sur le Tchad, passé au gaullisme. 

Cet acte contraire aux accords Pétain-Churchill d’octobre 40 et aux accords Halifax-Chevalier de décembre 40, aurait conduit à une déclaration de guerre de la France à l’Angleterre, ce qui eut été une catastrophe difficilement rattrapable.

Sa fameuse phrase : « je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que sans elle, le bolchevisme s’installerait partout », dont il savait qu’elle était ressentie par le peuple français comme des « goutes d’acide sulfurique », même si elle a été prononcée dans une logique de duperie, fait aujourd’hui encore mal à l’honneur français : par définition, on ne souhaite pas la victoire de la nation qui oppresse son peuple, surtout quand à sa tête se trouve un déséquilibré comme Hitler.

Ceci posé, nous tenons à évoquer au lecteur un détail peu connu.


Lorsque les Américains ont débarqué en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, Hitler a sommé Laval de se rendre à Munich. Hitler souhaitait convaincre le président du Conseil de déclarer la guerre aux Alliés. Laval pressentait ce qu’on attendait de lui. Il craignait de se faire piéger à la manière d’un Schuschnigg quatre ans plus tôt. En conséquence, il partit pour Munich avec une ampoule de cyanure de potassium dans la poche. En d’autres termes, il préférait se suicider plutôt que de commettre un acte qu’il savait être contraire aux intérêts vitaux de la France.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on peinera à trouver dans la classe politique française actuelle quelqu’un capable d’une telle détermination et d’un tel sacrifice.

Pour ceux qui l’ignorent, Laval a noyé le poisson lors de son face à face avec Hitler. Ce dernier n’a pas réussi à obtenir de lui la co-belligérance. Le 13 novembre, Hitler adressa un nouvel ultimatum à Pétain. La France était sommée de déclarer la guerre aux Alliés. Pétain refusa et par un télégramme secret, il donna son approbation à Darlan qui, d’Alger, avait relancé l’empire français dans la guerre contre l’Axe.

Adrien Abauzit

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