Ce lieu commun pénible de l’histoire républicaine à la Michelet et autres histrions, - et non pas historiens -, du même acabit est aussi répandu que le virus Ebola en Afrique. Cette plaie de la disputatio mérite d’être une bonne fois pour toute recouverte à l’aide d’arguments qui feront plier les sophismes quotidiens des experts en républicanisme. Ne soyons pas si injuste avec Jules Michelet : Jacques Bainville dans l’avant-propos de sonHistoire de France relevait que son analyse du moyen-âge était brillante. Seulement, plus il se dirige vers la Révolution française, plus sa haine de l’Ancien Régime devient latente.
Dans un débat historique, n’importe quel abruti gauchiste rétorquera à son interlocuteur par la sempiternelle rengaine: « oui, mais quand même, la monarchie absolue, c’était un régime où le roi faisait ce qu’il voulait et pouvait emprisonner qui il veut. » Devant une assertion d’une telle stupidité, un constat s’impose : l’Inéducation Nationale a fait du très bon boulot. Il s’agit donc ici de rectifier le tir et démontrer que la monarchie de l’Ancien Régime ne relevait absolument pas de l’absolutisme.
Vulgarisée par Mirabeau en 1790, l’expression « Ancien Régime » regroupe une période allant du XVème siècle à la Révolution française. Le roi a peu à peu voulu réduire les apanages, c’est-à-dire les portions du territoire attribuées aux frères du roi. Ce souhait d’étendre le pouvoir royal sur tout le territoire a été théorisé par les juristes Bodin et Loysel, puis célébré par Bossuet, sous le nom de monarchie absolue. Cela n’excluait pas pour autant les limites du pouvoir royal. Lorsque le mot monarchie absolue est lancé dans le débat contemporain, c’est bien pour critiquer l’absence de limites de la monarchie absolue.