Rien n’incarne mieux les profondes contradictions que traverse l’Ukraine, ainsi que l’alliance contre-nature entre les nationaux-révolutionnaires et les libéraux à la tête du pays aujourd’hui, que l’image de Vladimir Hroisman, nouveau président du parlement, siégeant à côté de son vice-président Andrei Parubiy.
L’antagonisme indépassable entre l’ancien maire de Vinnitsa, proche de Porochenko, d’origine juive, et le cofondateur du Parti Social-Nationaliste d’Ukraine est tel que l’on serait tenté de ne voir dans « ce couple » qu’un simple alibi, voire un argument politique à l’attention de ceux qui pourraient, légitimement, s’inquiéter de la montée en puissance des éléments radicaux au sein des structures intimes du pouvoir.
Alors que le pays s’apprête à célébrer le premier anniversaire des évènements de « Maidan » et du coup d’état qui renversa Viktor Yanukovich en février dernier, la situation de l’Ukraine semble inextricable. Cette situation peut se résumer en 2 chiffres et 3 questions.
20% des échanges commerciaux, la Russie incontournable et centrale
Malgré la crise, malgré le conflit ou la stigmatisation systématique du Kremlin – responsable aux yeux de l’Occident de tous les maux de la planète – malgré les sanctions, la Russie représente encore aujourd’hui près d’un cinquième des échanges commerciaux de l’Ukraine. En dehors de toute considération morale ou éthique, ce chiffre indique en substance une seule chose : la Russie demeure incontournable dans le processus de sortie de crise du pays et cela, malgré les efforts incessants pour la marginaliser ou la sanctionner à chaque fois que l’amorce d’une négociation s’esquisse. Alors que l’équipe gouvernementale de Kiev étudie sérieusement la possibilité d’ériger un mur physique à la frontière des deux pays, on est en droit de s’interroger sur la crédibilité de sa politique générale [....]
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