La guerre a commencé, c’est une évidence, même si elle ne dit pas encore son nom. Après les attentats parisiens, qui eux-mêmes succédaient à l’effrayante série des Merah et autres Nemmouche, un mois à peine après la France, le terrorisme islamique a frappé encore une fois le sol européen, à Copenhague.
Et pendant ce temps, en Libye, la nouvelle succursale de l’État islamique décapite des Coptes et se vante d’être maintenant à quelques centaines de kilomètres au sud de Rome… Boko Haram triple cet exploit inédit dans l’histoire qu’un État se trouve simultanément à plusieurs endroits du globe, avec à sa tête plusieurs chefs, si bien qu’on devrait requalifier cette hydre en Empire islamique plutôt. Bref, massacres en tous genres, exactions dont la constance, la répétition et le caractère tranquille dans l’exécution dépassent en effroi tout ce que l’on a pu connaître, au moins depuis la chute des totalitarismes classiques, comme déportations de populations, réductions en esclavage, tortures, destructions de monuments, enfermement des femmes, attaques contre tout ce qui bouge : la liste infinie de la dernière barbarie en date n’est plus à faire, on la connaît presque par cœur.
Mais connaître réellement son ennemi suppose de connaître aussi les raisons qui le meuvent. On sait le goût du sang propre à l’islam, qui n’est pas réellement une nouveauté, et lui est certainement consubstantiel comme le montre Christophe Geffroy dans l’éditorial de ce numéro. Saint Thomas, qui, malgré sa lecture approfondie d’Averroès et la réfutation de ses thèses passées pour partie dans la scolastique de son époque, parle très peu de l’islam : mais quand il en parle, c’est pour assurer que la guerre contre lui est toujours juste puisqu’il est intrinsèquement l’agresseur.
Néanmoins, dans les circonstances actuelles et nonobstant ce premier requis, il n’est pas moins nécessaire de se demander ce que nous avons pu faire nous aussi, Occidentaux, peut-être sans nous en apercevoir, à ces populations, pour qu’elles nous haïssent autant – l’ultime preuve de cette haine se trouvant sans doute dans leur singerie, dans leur désir mimétique à notre égard, en témoigne l’usage hollywoodien que fait Daech de la vidéo, de youtube et autres manifestations spectaculaires, qui contribue fortement à sa notoriété. Il est entendu qu’il n’y a pas lieu d’absoudre les terroristes de leurs crimes, ni d’excuser leurs méthodes, au nom d’une prétendue domination que nous exercerions sur eux, ni de nous changer en coupables. Cependant, il est peut-être utile en essayant d’interpréter ce véritable choc de civilisations de comprendre en quoi une autre guerre est aussi en cours, sur un autre front, quoique ses méthodes soient entièrement différentes et non sanglantes.[....]
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