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Des candidats de Sens Commun s'expliquent sur leur refus de signer la charte LMPT

Une fois les élections passées, les candidats de Sens Commun qui ont refusé de signer la charte de La Manif Pour Tous s'expliquent. Sens Commun avait invité tous ses candidats à signer, mais trois d’entre eux ont choisi de s’en abstenir, tout en gardant le soutien de Sens Commun. L'un d'eux, Paul Bazin (élu à Nogent sur Marne) explique :

"La première [raison] est que si je suis parfaitement en phase avec la très grande majorité des principes de cette charte, il y a néanmoins quelques éléments avec lesquels je ne suis pas d’accord. Je suis convaincu que la famille est un socle fondamental de la société et doit être défendue. Je suis fermement opposé à toute tentative de faire de la grossesse un contrat. Je crois profondément que la famille doit être le lieu premier de la transmission des valeurs et je sais qu’elle est dans la plupart des cas un lieu de solidarité et de transmission. Je suis convaincu que l’intérêt supérieur de l’enfant est dans le cas général d’être élevé par son père et sa mère, dans un contexte stable. Je suis évidemment contre les discriminations et défenseur de la dignité de la personne humaine. Je suis résolument contre l’apprentissage à des enfants de concepts qu’ils ne peuvent pas comprendre pour essayer de façonner leur vision du monde, j’en ai vu les dégâts.

Mais je sais aussi que sur certains des points de la charte, la réalité est beaucoup plus compliquée que cela. Je sais qu’il existe, j’en vois dans le cadre de mes fonctions municipales, des familles où les parents n’éduquent pas leurs enfants, voire les déconstruisent au lieu de les élever. Ce n’est pas et ne sera jamais une raison pour dénigrer voir briser le modèle familial sur lequel notre société est assise, il faut toujours tendre vers l’idéal. Mais cela m’empêche d’affirmer péremptoirement des choses qui ne sont, hélas, pas toujours vraies.

- La seconde est que je crois que les responsabilités du conseil départemental ne sont pas en lien avec les combats de la Manif pour tous. Si les habitants de mon canton m’ont fait la confiance et l’honneur de me faire entrer au conseil départemental, c’est pour y accomplir ce que nous avons proposé dans notre programme, à savoir développer l’insertion au lieu de l’assistanat, réduire la dette, rendre équitable l’attribution des subventions dans tous les domaines (notamment pour les associations, qui ne doivent être subventionnées que si elles rendent un véritable service aux citoyens et non à une idéologie), faire du Val de Marne une terre accueillante pour les idées et les entreprises.

Enfin, je voudrais conclure par ce point : il aurait été plus « malin » tactiquement de ma part de signer cette charte. J’aurais sans doute évité de perdre quelques voix à l’abstention et au FN, mais cela ne m’importe pas beaucoup; j’aurais surtout évité que Sens Commun soit attaqué et qu’on remette en cause le sens de l’engagement de ses responsables et militants, et cela m’importe beaucoup plus, je leur présente donc à ce titre des excuses profondément sincères. Simplement, je crois que si pour ma première élection (ou pour d’éventuelles suivantes d’ailleurs) je suis dans la tactique, que je signe des choses pour faire plaisir, sans adhérer à 100% et alors que cela ne correspond pas à la réalité que je constate sur le terrain, alors je crois que je manque à ma mission, d’exemplarité et de réalisme, principes dont il me semble qu’ils sont tout autant à l’origine de Sens Commun que la défense de la famille.

Pour ceux que cela intéresse, voici dans le détail les réactions que j’ai eues en lisant la charte LMPT :

- Principe 1 (« La famille, socle fondamental et avenir de la société, doit être reconnue, protégée et soutenue « ) : Oui, bien sûr !
- Principe 2 (« Le mariage est l’engagement que prennent un homme et une femme l’un envers l’autre de s’aimer, fonder une famille et éduquer leurs enfants. ») : Oui, et Sens Commun est en train de travailler à revenir sur la loi Taubira et à établir une solution différente pour les autres cas.
- Principe 3 (« L’intérêt supérieur de l’enfant est avant tout d’être élevé par son père et sa mère dans la mesure du possible et dans un contexte stable ») : C’est l’idéal mais c’est une vision qui ne correspond hélas (car c’est infiniment déplorable) pas toujours à la réalité dans bien des cas que je vois dans mes fonctions d’élu chargé des affaires sociales. Heureusement qu’il y a parfois des institutions en dehors de la famille (l’école, les services sociaux) qui essayent tant bien que mal de rattraper les dégâts. C’est la principale raison de mon refus de signer.
- Principe 4 (« Tout enfant est né d’un homme et d’une femme. Dès lors, l’altérité sexuelle des parents est indissociable de la conception et de la filiation ») : Oui je le crois.
- Principe 5 (« L’enfant n’étant la propriété de personne, il ne peut être l’objet d’aucun commerce ni d’aucun don. La grossesse ne peut être l’objet d’aucun contrat ») : Absolument !
- Principe 6 (« La famille a vocation à jouer un rôle social majeur. C’est le lieu privilégié pour l’exercice du respect, de la solidarité et de la transmission au sein des couples et entre les générations ») : Oui pour le « a vocation ». En revanche la 2e phrase, n’est pas tout à fait juste : c’est un idéal hélas non atteint dans tant de cas. Cf principe 3.
- Principe 7 (« Il appartient au père et à la mère de déterminer et de choisir l’éducation de leurs enfants ») : Là encore, ce n’est malheureusement pas toujours vrai même si c’est souhaitable.
- Principe 8 ( » La lutte contre les discriminations doit être menée au nom du principe de la dignité de toute personne humaine. Elle ne peut être détournée et dénaturée au profit d’un militantisme promouvant « l’identité de genre » qui nie l’identité sexuée homme/femme des personnes, réalité objective, inhérente à toute l’humanité ») : Oui
 
S’agissant des engagements proposés par la charte LMPT, je suis d’accord avec le premier mais pour moi le conseil départemental n’a pas à s’immiscer dans le contenu de l’enseignement dans les collèges qui doit relever de la famille d’abord et des enseignants quand la famille ne peut y pourvoir : ce n’est absolument pas le rôle du conseil départemental et c’est ce que j’ai reproché aux communistes contre lesquels je me suis battu pendant toute la campagne. »

Michel Janva

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