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2027 : Michel Barnier préfère Macron à Marine Le Pen

Capture d'écran TF1
Capture d'écran TF1
Michel Barnier revient sous les feux des projecteurs. L’éphémère Premier ministre se présente à la députation, dans la deuxième circonscription de Paris, à l’occasion d’une élection législative partielle qui aura lieu en septembre. Une place laissée vacante par le député macroniste sortant, Jean Laussucq, déclaré inéligible par le Conseil constitutionnel pour des irrégularités dans ses comptes de campagne.

Le Savoyard entré en politique en 1973 donnait à La Tribune du dimanche un entretien, le 2 août, dans lequel il balaie l’actualité nationale et internationale.

Un point parmi d'autres attire l’attention. Renouvelant son soutien au ministre de l’Intérieur, l’homme de 74 ans, investi par Les Républicains le 28 juillet au détriment de Rachida Dati, justifie la présence de Bruno Retailleau dans un gouvernement sous l’autorité d’Emmanuel Macron : « J’espère que l’intelligence collective prévaudra pour préserver jusqu’en 2027 ce contrat de gouvernement, même si c’est dur. Les membres de l’actuel exécutif vont devoir continuer d’œuvrer ensemble autour du prochain président de la République, dont j’espère qu’il sera issu de LR. » En campagne électorale, Michel Barnier précise : « Personne ne pourra gouverner seul, donc il faudra bien une alliance responsable. » L’ancien commissaire européen semble clairement afficher la couleur. Pour ce ténor des Républicains, l’union n’est pas celle des droites, mais des centres.

Alliances LR/Macron pour les municipales en 2026

D’ailleurs, comme dans beaucoup de grandes et moyennes communes, la formation que préside Bruno Retailleau s’apprête à faire alliance aux prochaines élections municipales de 2026 avec le parti présidentiel, Renaissance. Un parti dont Gabriel Attal, qui en est le secrétaire général depuis décembre 2024, aimerait changer le nom. Une manière, pour l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, de donner à la formation centriste un second souffle, dont il serait à l’origine, lui permettant ainsi de se distinguer de son mentor. À Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Rennes, Toulon, des tractations sont en cours pour faire des alliances dès le premier tour entre les macronistes et Les Républicains. Ces derniers, qui se sont effondrés en 2020, ne contrôlent plus aucune des dix villes françaises les plus peuplées.

Les Yvelines sont aussi un laboratoire d’alliances centristes : en mai, Le Parisien révélait que dans le département francilien, les élus Renaissance, Horizons (le parti d’Édouard Philippe) et LR négociaient un accord électoral dans 80 grandes villes. Une information non pas démentie mais à laquelle Othman Nasrou, le secrétaire départemental des Républicains, s’est opposé.

« Veut-on que Paris ou Marseille restent entre les mains de la gauche ? »

Dans le match pour la mairie de Paris, le ministre de la Culture, Rachida Dati se bat bec et ongles. Cette dernière est ulcérée par l’ombre ou, pire, la concurrence que Michel Barnier pourrait représenter dans son ambition obsessionnelle de devenir la première magistrate de la capitale. Pourtant, lui le certifie : « Je ne suis pas candidat à autre chose qu'à la députation et je suis prêt, évidemment, à aider et soutenir de toutes mes forces l'équipe qui sera choisie pour les municipales à Paris par LR et, je l'espère, d'autres formations dans un esprit d'union, afin de créer les conditions de l'alternance. » L’homme habite depuis plus de douze ans de cette très chic circonscription parisienne qui regroupe le Ve arrondissement, une partie du VIe et l’essentiel du VIIe. Il sait que l'électorat qui la compose est sensible à ce discours d’union des centres dans une capitale où l’électeur de droite assumé disparaît, chassé par le bourgeois-bohème et préférant voter dans sa villégiature de Pornic ou de Honfleur.

Pour Valérie Boyer, sénatrice LR de Marseille, cette stratégie d’« alliance responsable » n’est pas « un soutien à Emmanuel Macron ». Elle rappelle auprès de Boulevard Voltaire les positions « très claires » de Bruno Retailleau, qui n’est certainement pas « macroniste ». Alors que dans la cité phocéenne, Martine Vassal sera certainement la candidate unique de la droite et du centre, la parlementaire voit dans une association au centre le moyen d’emporter des victoires électorales. Elle s’explique : « Veut-on que Paris ou Marseille restent entre les mains de la gauche et de l’extrême gauche ? » Briguer des mandats locaux avec une alliance de la droite et du centre est une stratégie qui peut correspondre à la sociologie des grandes villes. À l’échelle nationale, il semble que cette politique éprouvée coule lentement mais surement la France dans les abîmes.

Yves-Marie Sévillia

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