Si vous n’en avez pas entendu parler, il est indispensable de prendre connaissance de l’affaire Nour Atallah, cette jeune femme originaire de Gaza accueillie avec frétillement par la classe jacassante française : dans un court reportage paru sur RMC le 28 juillet dernier, on la découvre généreusement hébergée chez Étienne Peyrat, l’actuel président de l’IEP de Lille, qui s’est réjoui de pouvoir la faire étudier à SciencePo Lille dès septembre.
Tout ceci est fort choupinet jusqu’au moment où de chafouins internautes découvrent, médusés, des pelletées de tweets consternants dans l’histoire de l’immigrante : apologie d’Hitler, soutient vigoureux du Hamas et notamment son opération du 7 octobre 2023, tout ceci fait plutôt désordre pour une future « étudiante » dans les locaux de l’IEP lillois.
Cela picote suffisamment fort pour que certains s’interrogent : serait-ce parce qu’Etienne Peyrat est intraitable avec les nazis et les apologistes du terrorisme qu’il héberge même chez lui pour mieux les combattre ?
Rapidement, quelques députés relaient les interrogations et la stupéfactions de ces internautes qui demandent des comptes, tant au directeur de l’IEP Lille qu’au Quai d’Orsay (qui a donc laissé rentrer une personne clairement indésirable en France) et aux journalistes – à commencer par ceux de RMC – qui n’ont pas cru bon de faire leur travail avant de fourrer un gros micro mou sous le pif de l’impétrante pro-Hitler.
On se doute que la journée qui s’écoule alors a dû être quelque peu nerveuse pour Jean-Noël Barrot : le ministricule des Affaires Étrangères, complètement à la ramasse, a fort probablement découvert l’existence de l’étudiante et de son passé et s’est retrouvé acculé à pondre un communiqué pâteux.
Voilà, l’affaire est réglée : les « criblages effectués par les services compétents n’ont pas fonctionné »… Ou disons, lorsqu’on voit la facilité consternante avec laquelle l’apologiste antisémite a été débusquée, que les services n’étaient pas compétents (ce qui est la plus charitable des hypothèses) ou que les criblages n’ont pas été effectués du tout, par personne, ni les services, ni Barrot, ni Science-Po Lille qui se doutait assez probablement mais s’en foutaient en espérant que ça passe au bleu, comme à peu près tout dans le pays actuellement.
Prenant son courage à deux mains (pas les siennes, ses bras sont trop petits), Barrot a finalement décidé de l’expulsion de la jeune femme et, dans la foulée, d’arrêter les processus d’importation gourmande de gazaouis à l’historique chargé, le tout dans une déclaration pleine de tact et de classe qui lui permet d’accuser en filigrane les autorités israéliennes d’avoir manqué d’avertir les autorités françaises de l’énormité de la situation.
Pendant que certains avocats rappellent qu’on dispose déjà des lois nécessaires pour éviter de conserver sur notre sol un individu manifestement hostile, du côté gauche de la classe jacassante, les gesticulations gênées se multiplient pour éviter l’expulsion, faisant jouer à fond le relativisme gauchiste (y compris pour les discours apologétique d’Hitler), au point qu’un intéressant reportage de FranceInfo, jamais en retard d’une saloperie, nous explique à quel point l’étudiante (celle-là même qui réclamait qu’on filme les mises à mort d’otages en haute définition) serait « bouleversée », la pauvrette.
À ce point de l’intéressante histoire, on se demande – comme l’a fait du reste François-Xavier Bellamy sur Europe1 – où sont passé tous les partis de gauche et d’extrême gauche qui prétendent depuis des années lutter contre le nazisme ? Leur évaporation soudaine n’inquiète pas vraiment, mais la curiosité titille.
Cependant, alors que la polémique concernant Nour Atallah n’était pas encore apaisée, on apprenait dans la foulée que la France venait aussi d’accueillir un autre réfugié palestinien au passé croustillant et clairement aux antipodes du vivrensemble tintinabulesque dont toute la gauche nous rebat les oreilles à longueur d’ondes et de débats parlementaires.
Saperlipopette, il apparaît ainsi que Fady Hossam Hanona, un « collaborateur régulier » pour France 24, a lui aussi fait l’apologie du nazisme et appelé à « tuer et brûler les Juifs », notamment en 2022, ce qui lui avait valu de ne plus pouvoir travailler avec le New York Times qui avait jugé sa collaboration un peu trop sulfureuse.
Décidément, les criblages des services de Jean-Noël Barrot sont particulièrement légers, ou défaillants, ou pas faits. Ou peut-être Jean-Noël prend-il son travail par dessus la jambe et n’a l’air vraiment éveillé que sur les plateaux télé ? Peut-être ce clown devrait-il démissionner, ses couacs s’accumulant maintenant de façon inquiétante ?
En tout cas, une chose apparaît clairement : la décontraction avec laquelle les autorités françaises, depuis les services consulaires jusqu’au ministère des Affaires Étrangères en passant par la direction d’établissements universitaires, accueillent des personnes ouvertement antisémites serait passée complètement inaperçue sans l’intervention des réseaux sociaux et notamment de la plateforme américaine de Musk, dont l’audience permet un relai efficace des informations pertinentes.
Si ce réseau n’existait pas, ou disons, s’il était lourdement censuré comme il le fut par exemple dans la période de la crise pandémique, ceux qui auraient appris les frasques passées des Gazaouis effervescents n’auraient pas pu les faire connaître. Et c’est précisément ce qui agace le pouvoir actuellement.
C’est d’autant plus vrai que les faux-pas et les débilités gouvernementales s’empilent et provoquent ce genre d’incidents.
On apprenait par exemple, toujours via le réseau social X, qu’une poignée de dangereux taulards allait bénéficier d’une semaine de surf du côté de St Malo.
Il s’agissait en fait de la mise en avant, par un compte très suivi, d’un communiqué consterné d’un syndicat pénitentiaire découvrant ce programme médical de surf.
Sans les réseaux, sans la diffusion de ce message, il est assez peu probable que Darmanin, l’actuel ministricule de la Justice, se serait emparé du dossier pour annuler la semaine de surf de ces détenus violents.
Ces cas comme celui de Nour Atallah ou tant d’autres avant ont montré que les réseaux sociaux pouvaient imposer un agenda aux médias grand public et aux politiciens. Or, un tel pouvoir, hors de la portée de nos dirigeants, leur est rapidement insupportable.
Pas étonnant dès lors qu’ils font tout pour les censurer.