– POLITIQUE (Présent 8495)
Pierre Gattaz, président du Medef, s’est donc enrôlé dans la bataille électorale en s’en prenant au Front national dont il dénonce le programme. Mais, attention, ne lui dites pas qu’il fait de la politique ! Non, il prend position uniquement sur le plan économique, comme si dans notre société on pouvait dissocier les deux !
Il prétend que le projet économique de Marine Le Pen est semblable à celui de Jean-Luc Mélenchon, mais on n’a pas souvenir qu’il ait dénoncé publiquement ce dernier. Il est vrai que le leader du Front de gauche partage avec le président du Medef la volonté d’ouvrir nos frontières aux « migrants », « une opportunité pour notre pays », assure le patron des patrons.
Il faut comprendre qu’avec ces immigrés il a à sa disposition un gisement de main-d’œuvre bon marché, au détriment des salariés français. C’est pourquoi la prise de position du patronat ne déplacera pas une voix : dans le Nord, comme ailleurs, les ouvriers, les employés, les chômeurs savent qui les écoute et les défend et ce n’est pas Gattaz.
Il a été élu à la tête du syndicat patronal contre Laurence Parisot avec le slogan un « MEDEF de combat », mais il a oublié de dire que ce combat était le même que celui de sa rivale, contre le même adversaire, le Front national. Mme Parisot a publié un méchant pamphlet intitulé Le piège bleu Marine, il s’inscrit dans sa continuité. Elle faisait de la politique, comme lui, c’est la vieille alliance du capital contre la nation, du profit contre l’intérêt supérieur du pays.
Bien entendu, il s’est attiré les félicitations de Manuel Valls qui distribue les bons points à ceux qui mènent le même assaut que lui contre la droite nationale, de la Voix du Nord au Medef en passant par les saltimbanques pétitionnaires multirécidivistes. Le premier ministre aurait mauvaise grâce à ne pas soutenir Pierre Gattaz puisque la présidente du Medef de l’Hérault, Marie-Thérèse Mercier, est candidate sur la liste socialiste de sa Secrétaire d’État au commerce, Caroline Delga, en Midi-Pyrénées. Là, elle s’oppose au candidat frontiste, Louis Aliot, mais elle n’a pas le culot de prétendre, comme Gattaz, qu’elle ne fait pas de politique.
Un autre grand patron, Bruno Bonduelle (« Quand c’est bon, c’est Bonduelle »), ancien P.-D.G. du groupe portant son nom, actuellement président de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lille, vient de s’en prendre également à Marine Le Pen, avec les mêmes et pauvres arguments de Gattaz. Mais Bonduelle y ajoute le ridicule, sa tribune est intitulée « No pasaran ». C’était le slogan des « Républicains », communistes socialistes, anarchistes, pendant la guerre d’Espagne contre les troupes du général Franco. Comme si le FN préparait une insurrection armée ! Finalement tout cela est réconfortant. Cette « union sacrée » qui réconcilie Valls et Gattaz, le Medef et la CGT contre le Front national atteste de la panique qui s’est emparée de l’établissement. La dénonciation de la « haine », de « l’intolérance » doit laisser place à l’examen de son programme et d’abord au constat qu’il en a un, ce que l’on cachait jusqu’ici aux électeurs.
Guy Rouvrais http://fr.novopress.info/