Marc Rousset
Le bitcoin est une monnaie virtuelle qui a été créée en 2009 par un groupe d’informaticiens anonymes surnommé Satoshi Nakamoto.
Son cours fluctue énormément, ce qui prouve qu’il ne peut pas jouer, par définition, le rôle d’une monnaie fiable, sûre et stable. Le bitcoin joue aux montagnes russes en étant passé de quelques cents, en 2009, à 6 500 dollars, le lundi 13 novembre, tout en étant redescendu à 800 dollars, début 2017, pour atteindre un maximum de 7 900 dollars, le mercredi 7 novembre, et en retombant à 5 550 dollars, le dimanche 12 novembre.
Certains le voient bientôt atteindre les 10 000 dollars. Le problème, c’est qu’il n’y a, à part la bulle spéculative, aucune raison tangible pour expliquer cette hausse. Le bitcoin n’est adossé à rien, à aucun actif et n’a donc aucune valeur intrinsèque.
Le bitcoin, comme son nom américain l’indique, n’est rien d’autre qu’un « bit » dans un ordinateur dont la valeur fluctue en fonction de l’offre et de la demande, avec le risque que tout disparaisse le jour où l’on coupera le courant. Le bitcoin, c’est du vent, une gigantesque arnaque pyramidale à la Ponzi.
Comment accorder du crédit à une crypto-monnaie dont l’existence est virtuelle, conditionnée dès le départ par un programme qui a été conçu pour s’arrêter après un nombre fini d’unités émises (21 millions de bitcoins au total à la fin de l’émission en 2110) ?
Vladimir Poutine, lors d’une réunion en octobre 2017 à Sotchi, a évoqué, parmi les autres risques,« le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale, le financement du terrorisme et la propagation de manœuvres frauduleuses dont les victimes pourraient être de simples citoyens ».
Seuls des informaticiens chevronnés peuvent se lancer dans l’aventure de la « mine » de la création monétaire virtuelle. Des fermes de minage se développent dans le monde. Ce système énergivore des crypto-monnaies est peu écologique car il consomme déjà aujourd’hui autant d’électricité que le Nigeria. La Chine, toujours très fine et très intelligente, à l’affût de cette nouvelle technologie de la « blockchain » qui peut déboucher sur des innovations intéressantes pour les banques, les assureurs, et le secteur des services, a autorisé l’activité de minage tout en interdisant les échanges de crypto-devises.
Le bitcoin est, cependant, utilisé à ce jour sur 100.000 sites Internet dans le monde, dont PayPal et Expedia, accepté par des ONG telles que la Croix-Rouge et Greenpeace ; 1 778 distributeurs physiques ont été installés à travers le monde. Mais le bitcoin est, en réalité, beaucoup plus utilisé comme une réserve spéculative de valeur que comme un outil quotidien de règlement.
Le bitcoin se rapproche, finalement, de l’or numérique, mais sans être adossé à l’or, à l’exception du « bitcoin-or » qui, seul, pourrait être pris très au sérieux. Cet or numérique virtuel finira par fondre comme de la neige au soleil, les victimes étant, comme toujours, les derniers joueurs « cocufiés » du système à la Ponzi. Le 6 février 1637, la Hollande a connu la fin de la folie spéculative de la crise des tulipes. À l’époque, les perdants ont pu au moins se consoler avec une tulipe ; dans le cas du bitcoin, ce sera le néant punitif absolu bien mérité de la cupidité, de la folie humaine.
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