Après les annonces d’Emmanuel Macron, lundi 13 avril, les ministres interrogés dans les médias n’ont pas montré la même conviction que leur supérieur. Sera-t-on vraiment déconfiné le 11 mai prochain ? Pas si sûr…
Pour la première fois et contre toute attente depuis le début du confinement, Emmanuel Macron a abordé la fin de ce processus et fixé une date : le lundi 11 mai. Un soulagement pour les Français, pour qui même s’il reste quatre semaines, entrevoient déjà une porte de sortie. Mais la joie est de courte durée et le réveil ressemble à un lendemain de cuite… Le gouvernement incapable de gérer cette crise, ramène à la réalité…
Un ministre de l’Intérieur qui fait presque marche arrière
Dès mardi matin, Christophe Castaner a rappelé que cette date « n’est pas une certitude mais un objectif ». Pas un reniement certes, mais cela résonne comme un pas en arrière. Le ministre de l’Intérieur a insisté sur le fait que le président de la République « a annoncé, non pas le déconfinement le 11 mai, mais le confinement jusqu’au 11 mai ». Il conditionne cette date butoir à « la discipline de respect du confinement ».
Sur France Inter, Christophe Castaner a profité d’être interrogé pour préciser qu’à ce jour, « plus de 11,8 millions de contrôles » ont été effectués partout en France, relevant « un peu plus de 704 000 infractions » pour non-respect des mesures de confinement. Mais le ministre n’a pas donné plus d’informations sur l’éventuel plan de déconfinement qui devrait être précisé d’ici une quinzaine de jours, selon Emmanuel Macron.
Jean-Michel Blanquer dans le brouillard
Surtout, Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive des écoles dès le 12 mai. Une annonce qui a fait grand bruit parmi les professionnels du secteur et qui a poussé le ministre de l’Education nationale à réagir dans le journal télévisé de France 2. Une intervention qui n’aura convaincu personne, tellement le ministre est resté flou sur l’ensemble de ses réponses. « La réouverture des établissements sera progressive, donc évolutive », a-t-il essayé d’expliquer.
Le ministre s’est donné deux semaines pour « travailler avec les partenaires sociaux » et décider des détails de ce plan. S’il a annoncé que « l’on ne retrouvera pas une situation normale », il est resté très évasif, concédant deux pistes d’idées : organiser une rentrée qui « ne sera pas au même moment selon les niveaux », ou différée selon les territoires. « Nous fixerons un cadre national pour une adaptation locale », a-t-il affirmé. Seule certitude venant de sa part, « les mois de mai et de juin ne seront pas des mois normaux tels que nous les avons connus en 2019 ».
Mais toutes les questions du journaliste reviendront aux mêmes réponses : « ça se discute », « nous verrons », « peut-être »… Bref, l’incertitude est de mise au plus haut de l’étage de l’exécutif.
Etienne Defay
Article paru dans Présent daté du 15 avril 2020