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La lettre d'Eduardo McKenzie au directeur du Parisien

6a00d8341c715453ef026be40716f9200d-320wiMon ami Eduardo Mackenzie est l'infatigable directeur des Colombian News. Ce travail indispensable réinforme le public sur la pénétration révolutionnaire en Amérique latine. Aujourd'hui, il s'insurge contre une désinformation caractéristique. Il s'exprime en l'occurrence dans une lettre ouverte à la rédaction du Parisien ex-libéré. Il proteste en effet contre le traitement médiatique des graves événements de son pays, où des magistrats militants s'emploient à faire juger l'ancien président Alvaro Uribe coupable, à leurs yeux d'avoir pratiquement vaincus, en fait, l'organisation terroriste des FARC communistes maîtresse du narcotrafic en relation avec le Venezuela de Maduro et la Bolivie de Évo Morales.

À sa demande je me fais un devoir de publier dans ce libre espace le texte de sa Lettre au directeur du Parisien en date du 5 août 2020

JGM

La lettre d'Eduardo McKenzie au directeur du Parisien

En tant que journaliste, je ne peux que réagir face à l’article d’hier intitulé « Colombie : pourquoi l’ex-président Uribe est rattrapé par la justice ». Signé par Mme Guylaine Roujol-Perez, ce récit est truffé d’inexactitudes car basé non sur des faits mais sur une vision idéologique de l’actualité colombienne.

Le président Uribe, 68 ans, n’est pas « rattrapé par la justice ». Il est un remarquable homme d’État, un lutteur formidable de la liberté grâce à qui la Colombie n’est pas tombé dans la situation abominable du Venezuela et du Nicaragua, pays actuellement sous la férule de Cuba. Très populaire et aimé par la population qui a subi la terreur des guérillas communistes, Alvaro Uribe n’a jamais été condamné.

Hier, il a reçu une information verbale (car la Cour suprême n’a pas écrit sa décision) selon laquelle il doit être mis en détention domiciliaire. C’est une décision brutale, très contestable et très contestée, qui a mis la Colombie en ébullition. Malgré le confinement obligatoire dû au coronavirus, des citoyens ont pris hier d’assaut les rues de plusieurs villes pour protester. Actuellement sénateur, chef du parti Centre démocratique et mentor du président Ivan Duque, Uribe a réitéré son innocence et contesté les charges. Il a mis en doute aussi l'impartialité de la Cour.

Après six ans d’instruction, les magistrats n’ont pas réussi à obtenir la moindre preuve corroborant les accusations lancées à l’encontre d’Uribe par le chef du parti communiste colombien, le sénateur Ivan Cepeda, un proche des Farc.

Mme Guylaine Roujol-Perez omet tous ces éléments. Elle écrit que le sénateur Uribe « traîne […] plusieurs boulets, parmi lesquels les massacres de milliers de civils commis par les militaires, main dans la main avec les paramilitaires ». Faux. Il ne traîne rien. Mme Roujol-Perez prend des vessies pour des lanternes. Les Farc sont les auteurs de la supercherie du « massacre de milliers de civils ». Pendant les deux mandats d’Alvaro Uribe (2002-2010), les Farc ont perdu leurs chefs les plus terribles ainsi que de nombreux combattants et ont connu un phénomène de désertions massives, en raison notamment de la forte offensive de l’Armée et de la Police soutenues par la population. Cela a obligé les Farc à se replier vers le Venezuela chaviste et l’Équateur de Rafael Correa. Ce mouvement narcoterroriste, qui se disait « invincible » a travesti ses morts au combat en « massacres de milliers de civils » surtout pour abuser l’opinion publique internationale. Parallèlement, les Farc ont décidé de lancer --surtout après la signature des absurdes « accords de paix » de 2016 entre les Farc et le gouvernement de Juan Manuel Santos--, une offensive destinée à tuer moralement Uribe à travers une campagne de plaintes et d’accusations les plus extravagantes.

Devant l’incapacité de trouver de véritables motifs d’accusation contre le sénateur Uribe, Ivan Cepeda a opté pour la fabrication de faux témoignages d’individus ayant accepté de réciter des textes rédigés dans ce sens. Cepeda se rendait discrètement dans des prisons pour faire pression sur des criminels de droit commun et pour leur extorquer de fausses déclarations, contre la promesse d’améliorer leur situation devant le système judiciaire. Les autorités, hélas, ont laissé faire cela, malgré les protestations des victimes de telles méthodes. Alvaro Uribe avait porté plainte en 2012 contre le sénateur Cepeda pour manipulation de témoins et complot présumé s'appuyant sur de faux témoins. Or, la Cour politisée n’a rien voulu savoir : elle a blanchi Ivan Cepeda et a ouvert, en 2018, pour avoir dénoncé ces faits, une enquête contre Uribe. La Cours a violé ensuite la loi en ordonnant l’interception « par erreur » des téléphones du sénateur Uribe et en écoutant ses conversations avec ses avocats.

À présent, la « preuve » à la base de la décision d’hier de la Cour repose sur le témoignage de deux criminels récidivistes : un certain Vélez, avec 24 condamnations, et Juan Monsalve, un ancien paramilitaire de la région d'Antioquia, aussi avec plusieurs condamnations. À plusieurs reprises, les « témoignages » réunis dans les prisons par Cepeda ont été discrédités par les personnes que Cepeda avait enregistrées. Pourtant, Cepeda n’a pas été inquiété par les juges pour ces activités.

Mme Guylaine Roujol-Perez n’évoque aucune de ces réalités et tente même de dépeindre la Colombie comme un pays où la justice est comme la justice en Europe, équitable et respectueuse des droits de la défense. Tel n‘est pas le cas. La justice en Colombie non seulement est politisée à outrance, mais elle a connu de très graves épisodes de corruption : plusieurs présidents de la Cour suprême ont été limogés ces dernières années parce qu’ils vendaient leurs décisions. La presse colombienne emploie le terme, à juste titre, de « cartel de la toga » (cartel de la toge), pour parler de ce cas, l’un des plus grands de corruption de l’appareil judiciaire. Cette même Cour se pose, depuis 2006, en adversaire sournois et systématique de l’ancien président, car elle n’est pas d’accord avec la politique d’Uribe à l’égard de la subversion armée. Aujourd’hui nous voyons le résultat de toutes ces années de désordre institutionnel.

Cordialement,

Eduardo Mackenzie

https://www.insolent.fr/

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