Aujourd'hui (9) : 3 septembre 1792 : Assassinat de la princesse de Lamballe, et scènes d'anthropophagie révolutionnaire...
(tiré de notre Éphéméride du 3 septembre)
Aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate, il affiche une apparence distinguée, et loge sans vergogne dans les appartements de la Royauté, tâchant de ressembler à ces autres Rois ou Présidents du monde.
Mais il ne s'agit que d'un masque, d'une leurre, d'une Tartuferie institutionnalisée : c'est "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui est en place, sous des apparences "normales" et policées; et ce chaos n'est rien d'autre que l'héritier assumé du "chaos explosif des révolutionnaires".
Voici quelques exemples de ce que fut ce "chaos explosif" des révolutionnaires de 1789/1793, si fanatiques qu'ils ont eux-mêmes baptisé leur méthode de gouvernement (?) "la Terreur"; de ses aspects monstrueusement inhumains, d'une atroce barbarie, qui préfiguraient les épouvantables horreurs du marxisme-léninisme et du nazisme...
Et voilà pourquoi, chaque année, nous signalons cette date du 21 janvier à nos compatriotes comme celle du début de notre décadence, comme l'origine de tous nos maux, comme la matrice et le ventre - hélas fécond - d'où sont sortis les abominations qui ensanglantent le monde depuis lors...
Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme...
-------------------
De Raphaël Dargent, Marie-Antoinette, le Procès de la Reine (pages 291/292/293) :
"...C'est un autre crime, celui-là bien réel, que raconte Daujon quand il raconte la scène qui suit :
"Deux individus traînaient par les jambes un corps nu, sans tête, le dos contre terre et le ventre ouvert jusqu'à la poitrine... A ma droite, au bout dune pique, était une tête qui souvent touchait mon visage par les mouvements du porteur en gesticulant. A ma gauche, un autre plus horrible tenait, d'une main, les entrailles de la victime, appliquées sur mon sein, et de l'autre un grand couteau. Par derrière eux un grand charbonnier tenait, suspendu à une pique au-dessus de mon front, un lambeau de chemise trempé de sang et de fange."
Ce corps nu, sans tête, ouvert jusqu'à la poitrine, qu'on traîne à même le sol, n'est autre que celui de la princesse de Lamballe (ci dessous) qu'on s'apprête à venir montrer à la reine ! Daujon précise que la dépouille, ce tas de chair et de sang, est "étalé avec appareil et les membres arrangés avec une espèce d'art et surtout un sang-froid qui laisse un vaste champ aux méditations du sage". Vous parlez d'une formule délicate pour dire l'abomination de la scène ! Oui, la Lamballe est là, ou plutôt ce qu'il en reste.
On est allé la chercher à la prison de la Force; on l'a violée, assommée, décapitée, ouverte de part en part; un fou, plus fou que les autres, un monstre, plus monstre que les autres, s'est acharné sur son sexe dont il exhibe maintenant les parties déchirées, les lambeaux arrachés; ses poils pubiens lui servent de moustache. La tête de la Lamballe, tuméfiée, cadavérique, et qu'on a eu l'indécence de poudrer, avec ses cheveux blonds poisseux et collés par le sang, s'élève au-dessus de la troupe en furie, brandie au bout d'une pique. Chacun a arraché au pauvre corps mutilé ce qu'il en a pu...
Plusieurs voix s'élèvent alors pour que Marie-Antoinette se mette à la croisée (elle est enfermée à la prison du Temple, ndlr); d'autres réclament l'autorisation de monter, si elle ne se montre pas, afin de lui "faire baiser la tête de sa putain" !... Marie-Antoinette tire le store de sa main tremblante, elle ne voit rien d'autre d'abord que la petite troupe hurlante et levant ses piques. Puis, malgré le sang collé sur le visage et dans les cheveux de la tête qu'on lui brandit, elle reconnaît, derrière ce rictus hideux, les traits de sa favorite. Elle pousse un petit cri de stupeur, met la main à la bouche et s'évanouit. Alexandre Dumas imagine la reine, interdite, immobile, figée après cette vision d'horreur. "La terreur l'avait changée en statue", écrit le grand écrivain...
On racontera ensuite toutes sortes d'horreur concernant cette mort, et on se vantera - oui, on se vantera - non seulement de lui avoir arraché le coeur - ce qui était le cas - mais encore de l'avoir mangé ! Toute la nuit, Marie-Antoinette sanglota tandis que les tambours continuaient à battre la générale. Quand nous parlions d'anthropophages..."