Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Désordres sanitaires conséquences politiques

6a00d8341c715453ef0282e1151979200b-320wi.jpg

Depuis le début de la crise sanitaire les lecteurs réguliers de cette chronique auront pu remarquer qu'au fil des jours, et contrairement au matraquage médiatique, son rédacteur s'est toujours abstenu de s'exprimer sur les sujets qu'il avoue, quant à lui, ignorer. Dans un pays où les sélectionneurs virtuels de l'équipe nationale de podosphère se comptent par millions, on a vu apparaître une épidémie ... d'épidémiologistes. Jusqu'au mois de mars 2020, et au "quoi qu'il en coûte" d'une prétendue déclaration de guerre, on ignorait que ce pays abritait autant de spécialistes de cette science statistique approximative. Le bonheur de les entendre se contredire a vite fait place à la consternation.

Parallèlement, on ne doit pas oublier que le désarroi des Français s'est accru du nombre des échecs et des mensonges de nos cadors gouvernementaux, à propos des masques et de leur utilité, des tests, des lits d'hospitalisations, et maintenant de la vaccination. Il s'en est suivi un sentiment humiliant de tiers-mondisation du pays.

Quand on ne croit pas à la dictature de la Science avec un grand S, et quand on investit sa confiance dans le caractère humain de la médecine, on ne peut que sourire amèrement devant cette horrible poussée de technocratie et de bureaucratie hospitalière étatisée qu'incarnent un Véran et son conseil prétendument "scientifique".

Sans aucun véritable rapport avec la question du vaccin, question qui devrait se situer sur un terrain purement médical, la montée en puissance des protestations confirme, hélas, les pronostics politiques que l'on pouvait faire depuis plusieurs semaines.

Tout d'abord on doit remarquer que les 180 manifestations d'opposition au passe sanitaire, observées ce samedi 31 juillet, se déroulaient le jour même où, par centaines de milliers, les familles françaises partaient en vacances. Les évaluations officielles, qu'on imagine difficilement supérieures à la réalité, portent donc sur 200 000 protestataires contre 160 000 le 24 juillet, et 115 000 la semaine précédente.

Tout cela laisse pressentir un nouveau mouvement du type des gilets jaunes. Encore plus anarchique que le précédent, il peut très vite se révéler encore plus destructeur, négateur de ses propres principes. Il risque de libérer tout un mécontentement accumulé dans le pays. Il s'est généralisé, après s'être  concentré dans les nombreuses professions sinistrées depuis des mois et dont nos technocrates bafouent aussi bien les compétences corporatives que le sens des responsabilités, et les libertés élémentaires. Les exemples ne manquent pas, et ne concernent pas seulement l'exemple éclatant de l'hôtellerie-restauration. Du salon de coiffure à l'horlogerie de quartier, en passant par les théâtres, tout le monde s'est trouvé ballotté par l'arbitraire arrogant des ronds-de-cuir et des communicants officiels.

On se demande dans de telles conditions comment, à la fin de l'été, le président sortant osera solliciter un nouveau mandat. Il est vrai que les gens comme lui, "ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît".

La loi implacable du dégagisme risque fort de se confirmer.

Depuis 40 ans, en effet, significativement depuis l'échec de Giscard en 1981 les élections présidentielles ont manifesté une règle pratiquement constante. Au départ, ce fut pour laisser la place, pour la première fois depuis 1947 à un gouvernement socialo-communiste. Il se révéla, comme tous ses prédécesseurs portés eux-mêmes par des victoires électorales de gauche, comme Combes en 1902-1905, comme Herriot en 1924, comme Blum en 1936, comme Guy Mollet en 1956, très vite catastrophique dès 1983 et sa majorité fut balayée en 1986. Puis, alternativement, on assista au rejet par les Français de chacune des équipes sortantes. La seule exception fut l'espoir de changement investi en Sarkozy lequel, précisément, quoique sorti du même sérail, semblait en rupture, en 2007, avec l'impuissante présidence chiraquienne et son premier ministre Villepin. Cette illusion est parfaitement décrite dans le film "La Conquête". Elle fut immédiatement démentie par la mission confiée à Attali de proposer un paquet de soi-disant réformes, en contradiction avec les promesses de la campagne présidentielle.

Mais si l'on veut bien se souvenir de la série d'élections depuis 1988, on constate que : cette année-là, Chirac, porté au pouvoir deux ans plus tôt, en 1986, par un rejet massif de la désastreuse expérience socialiste, perd devant le manipulateur Mitterrand. En 1995, il gagne contre le Premier ministre sortant Balladur et contre le socialisme présidentiel. En 1997, Juppé est balayé par une élection législative qu'il avait malencontreusement anticipée. En 2002, le chef du gouvernement sortant Jospin est battu par Chirac qui rongeait son frein et ne faisait pratiquement rien depuis 5 ans. En 2007 donc, situation unique, la droite, ou ce qui en tient lieu, reste au pouvoir mais son candidat Sarkozy se présente comme novateur. En 2012, il perd devant Hollande qui, en 2017 est pratiquement obligé de renoncer à se présenter.

Comment imaginer qu'en 2022, alors que les Français commenceront à sortir la tête de l'eau et mesureront les désastres du "quoi qu'il en coûte", après avoir supporté toutes les avanies de la crise sanitaire, puisse reconduire, pour la première fois depuis 1981, l'équipe sortante et son président ?

JG Malliarakis 

https://www.insolent.fr/2021/08/desordres-sanitaires-consequences-politiques.html

Les commentaires sont fermés.