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Présidentielles : qui pour 2022 ?, par Jean-Baptiste Baron (Entrepreneur).

OPINION. Malgré une période estivale sous ambiance sanitaire, la campagne présidentielle a déjà commencé, en tout cas officieusement. Après le fiasco des régionales, il est urgent que l’offre politique réconcilie les Français avec la démocratie, à un an d’un scrutin crucial pour le pays.

Le coup d’envoi de la précampagne présidentielle de 2022 est lancé. Il y a comme un arrière-goût de faux départ. Les élections régionales décalées de mars à juin sont en effet considérées comme un « test » pour « prendre le pouls » des citoyens. Et quel pouls ! Les commentateurs (non concernés) et les politiques (bien concernés !) n’ont, comme d’habitude, pas voulu comprendre le signe que les citoyens leur ont adressé : le silence de l’abstention est un cri. Un cri contre la déconnexion totale entre les préoccupations politiciennes et celles du quotidien ; un cri contre la décentralisation insensible et insensée ; un cri dont le mouvement des Gilets jaunes s’était fait et continue encore de se faire le porte-voix ; un cri que les commentateurs et personnalités politiques susnommés ne veulent pas entendre.

Au contraire, ces ahuris proposent doctement des issues qui n’ont rien à voir avec le problème initial : numériser le vote (sans parler des problèmes de sécurisation dudit vote, quoique l’idée puisse être entendue dans un autre contexte !) ; obliger le vote (reniant ainsi son caractère sacré : c’est un droit) ; mais jamais, au grand jamais, considérer que l’offre, aussi diverse soit-elle, ne répond pas aux attentes des citoyens.

Les candidats n’y sont pas allés de main morte : sécurité, emploi, écologie… On ne compte pas (la flemme, sûrement) le nombre de sujets sur lesquels ces candidats s’engagent à agir, tout en oubliant de rappeler que le conseil régional qu’ils auraient eu l’insigne honneur de diriger n’a pas la compétence pour prendre quelque décision que ce soit dans la plupart de ces matières. Aucun pour rappeler que la gestion des fonds structurels européens se fait sous conditions, lesquelles sont dictées par des commissaires non élus. Quoi qu’il en soit, ces thématiques pourtant censées être au cœur de la préoccupation des Français ne les ont pas dupés au point de les pousser en masse vers l’isoloir. Partout, absolument partout, le désaveu de l’offre politique actuelle est criant.

Faut-il en déduire que les Français se désintéressent de la politique ? Je gage que non. Les enseignements à tirer de ces élections régionales doivent nous permettre de poser les bonnes questions pour la présidentielle qui approche. Le parti présidentiel est ridiculisé tous azimuts ; l’opposition directe, le Rassemblement national, ne fait certainement pas mieux : deux millions et demi de voix sur tout le territoire, à comparer aux plus de six millions de suffrages en 2015. La seule issue « honorable » trouvée : se contenter du résultat personnel des candidats dans chacune des régions, à l’instar de Xavier Bertrand qui, ayant une chance de renouveler son mandat dans les Hauts-de-France, se voit déjà propulsé comme candidat de la droite LR et affiliés pour 2022. Aucune leçon personnelle et collective n'est tirée, et certainement pas de la part des membres du gouvernement engagés dans ces élections ni de la part du chef de l’État.

La question se pose : qui ? Qui pour respecter la Constitution ? Qui pour arbitrer convenablement le fonctionnement des pouvoirs publics, et ne plus se poser comme candidat d’un parti, mais, au contraire, candidat des Français ? Qui pour garantir l’intégrité du territoire national, notre indépendance, et le respect de la parole donnée à nos partenaires ? Ces trois seules questions soulèvent tant de reproches à adresser à l’actuel locataire de l’Élysée, et aux précédents, qu’il ne serait pas raisonnable de les lister ici.

Ces questions demeurent : qui ? Qui cessera de confondre le statut et le mandat de président de la République avec celui de serpillière des intérêts privés ? Qui cessera d’user d’une main de fer contre certains de ses concitoyens tout en usant d’un gant de velours envers certains autres ? Qui aura la hauteur de vue pour planifier l’avenir autrement que par des effets d’annonce ? Qui aura le discernement pour comprendre qu’un pays ne se dirige pas comme une entreprise, et qui aura la décence de ne pas privatiser les succès tout en socialisant les échecs ? Qui aura le courage de cesser de confondre les intérêts de son pays avec celui d’une Union européenne qui ne cherche en aucun cas l’intérêt de ses membres ? Qui comprendra que la France n’accueille qu’une seule communauté, la communauté nationale, et que toute autre conception sociétale ne peut pas fonctionner en France ? Qui sera suffisamment cultivé pour savoir que la Guyane n’est pas une île ? Que la mer de Chine méridionale n’est pas la mer de Chine ? Qui sera capable d’agir, de décider en fonction d’une vision et d’un projet de société et non plus en fonction de ce que disent des sondages, par ailleurs totalement siphonnés ? Qui connaîtra assez la loi pour ne pas se faire retoquer sans arrêt par le Conseil d’État ? Qui saura s’entourer d’un gouvernement dont les membres sont enfin compétents pour gérer leurs portefeuilles respectifs, attentifs aux préoccupations des Français et non plus serviles à appliquer illico les directives de l’Union européenne ? Qui comprendra, d’ailleurs, que l’Union européenne mérite d’être questionnée publiquement et démocratiquement ?

Il est totalement inutile de se draper de vertu en disant : « Regardez comme nous sommes démocrates, les électeurs ont le choix parmi quatorze listes et candidats ! » Si, en effet, les quatorze représentent peu ou prou les mêmes intérêts, c’est-à-dire non ceux du peuple, mais ceux imaginés par un prisme politique auquel les Français ont déjà dit non, pourquoi voudriez-vous qu’ils changent soudainement d’avis ? Non, le matraquage médiatique (et policier) n’inversera pas la tendance, au contraire ! Amenez devant les Français un candidat ou une candidate qui sache répondre à ces critères, qui sache comprendre le sens de l’engagement, qui sache ne pas confondre le rôle de président de la République avec celui de chargé de communication, qui ne salisse pas la fonction en se pavanant aux côtés de célébrités faisant drastiquement chuter le QI national, et vous verrez les citoyens se mobiliser dans les urnes.

Qui se lèvera, et fera cesser l’affront que la caste politique fait à notre pays ? Qui reprendra le contrôle ? C’est bien parce que personne n’est en mesure d’incarner les exigences de notre temps et que les partis ne répondent à ces exigences qu’à l’aune d’une vision étriquée, parce que politicienne. La solution n’est pas dans la répression, dans l’infantilisation des citoyens, mais dans l’ouverture. Plutôt que de débattre constamment autour de la question des personnes ou des partis, débattons autour des idées, des concepts, des solutions, de telle sorte que les citoyens participent à ces débats hors du cadre des partis : le référendum, plus spécifiquement le référendum d’initiative citoyenne, est une solution. Ce moyen simple rend ses lettres de noblesse au débat, à l’échange, à l’expression démocratique, et n’oppose plus les personnes sur des questions d’appartenance à un parti. Les représentants élus (à peine élus !) représentent désormais leurs idées, et non pas les citoyens.

Réconcilions les Français avec la démocratie en amenant sur la table l’absolue nécessité de l’utilisation du référendum pour raviver le débat démocratique. Il ne fait pas un pli que la campagne de 2022 sera aussi catastrophique et indigne qu’attendue, si aucun candidat n’a le courage de porter ce projet vital. Il en va de la survie de la démocratie, et donc de notre pays.

Source : https://frontpopulaire.fr/

http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2021/08/20/presidentielles-qui-pour-2022-6332843.html#more

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