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L'utilité d'un procès

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Nous voici donc partis pour le gigantesque procès des attentats du 13 novembre 2015. En principe cela durera 9 mois. Dès la semaine écoulée cette actualité aura été supposée de nature à consoler les Français de la disparition de l'un des plus sympathiques de leurs compatriotes en la personne de Jean-Paul Belmondo.

Et, si le souvenir de ce qui s'est passé il y a 6 ans de cela au Stade de France de Saint-Denis, au Bataclan et aux plus pacifiques des terrasses des cafés reste douloureux, son évocation pourrait, et par conséquent devrait, se révéler plus féconde que les stériles pseudo débats dont on nous assome, plus positive que les agitations irrationnelles de la rue, plus sincère que les campagnes électorales aussi incessantes que biaisées, et leurs préparatifs.

Le chroniqueur s'apprête par conséquent à suivre les débats et à chercher à cerner les questions que, sérieusement, met en lumière cette affaire.

Leur bilan des tueries de 2015 reste effroyable : 130 morts, des blessés par centaines. Pendant plusieurs mois, les 1 780 personnes qui se sont constituées partie civile se trouveront donc confrontées à 11 accusés présents dans le box. Inégalement suspects de participation à ces crimes terroristes ils comptent, parmi eux, unique assaillant survivant, Salah Abdeslam. Sa ceinture explosive, expertisée défaillante par l'enquête policière, se trouvera au centre d'un débat dans le débat, car l'intéressé a jusqu'ici prétendu le contraire. Sans doute veut-il nous faire croire, que, noble ou lâche, il aurait soudain renoncé à tuer les mécréants.

La coïncidence chronologique entre ce procès-fleuve et le vingtième anniversaire du 11 septembre, sans parler de proximité de la chute honteuse de Kaboul, alimente ces jours-ci toute une littérature comparative.

De bons esprits s'emploient ainsi à disséquer les différences entre les crimes de l'islamo-terrorisme. Ils s'ingénient donc à nous rappeler la rivalité entre al-Qaïda et Daech, à comptabiliser, à relativiser, et en définitive à obscurcir la compréhension et la conscience d'une forme de guerre qui vient de très loin et qui, depuis quelque 40 ans, aura frappé alternativement Paris puis Bruxelles comme New York, Londres comme Madrid.

Or, dans ce domaine, on ne fera l'économie ni d'une réflexion, ni d'une action, deux nécessités indissociables.

En particulier, on ne saurait comprendre l'islamisme radical et son prolongement islamo-terroriste en ignorant superbement la réalité de l'islam.

Dès le départ, Salah Abdeslam, par ses provocations et ses proclamations, pose le problème dans les termes exacts où son idéologie totalitaire entend nous conduire. Il faudra beaucoup de doigté et d'énergie à toute notre énorme machine judiciaire, mobilisée pour 9 mois, pour contrecarrer la stratégie d'un personnage pourtant aussi peu reluisant…

Il s'agit bel et bien, dans l'esprit de ses combattants volontaires, d'une guerre de conquête territoriale conjuguée à une politique de terreur.

Les deux conceptions sont ici étroitement associées.

Vouloir les séparer entraîne une erreur majeure, dans laquelle nous risquons une fois encore de nous engouffrer, au nom du droit pénal ordinaire et du laïcisme.

Candidat au rétablissement du Califat, Erdogan, au contraire, a manifesté son bon goût, et la qualité de sa formation dans le lycée imam-hatip de sa jeunesse, en nous en rappelant le fondement le 24 juillet 2020 lors de son prêche du vendredi 24 juillet 2020 en la Basilique dédiée à Sainte-Sophie par Justinien et reconvertie en mosquée. On lui reconnaîtra au moins le mérite de la clarté : l'imam qu'il a installé arbore du haut de sa chaire le cimeterre des Ottomans, au nom du "droit de conquête" et de la "volonté d'Allah".

Cette imbrication étroite de la prédication et de la Terreur, l'islamisme radical l'avait comprise et définie très tôt. Robespierre et son ange noir Saint-Just, Staline et son rival Trotski, et Mao Tsé-toung lui-même ne paraissent à cet égard que de besogneux épigones, ce qui suggérait à Monnerot de qualifier le communisme "d'Islam du XXe siècle" (1)⇓.

Notons tout de même que, dès le VIIIe siècle l'Europe chrétienne a commencé à savoir y répondre. Pendant plus de mille ans, elle a su tenir tête.

Au nom de quoi devrait-elle, aujourd'hui, courber l'échine ?

JG Malliarakis  

Apostilles

  1. .. C'est  le titre qu'il donna à la première partie de sa "Sociologie du communisme"

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