Fuyant la guerre, le désastre politico-religieux chronique mais rêvant aussi d’un Eldorado illusoire, près de 2,6 millions d’Afghans étaient réfugiés dans le monde en 2020 tandis qu’en France, ils représentent la première communauté étrangère parmi les migrants, avec officiellement près de 50 000 personnes. En réalité, ils sont actuellement environ le double avec les clandestins ! * Nous en avons d’ailleurs dressé le portrait il y a peu dans trois de nos articles :
Pour s’en défaire, ce sera pire que le sparadrap du capitaine Haddock !
Le retrait définitif, dans la nuit du 30 au 31 août, des forces américaines chargées de sécuriser l’aéroport de Kaboul met un terme aux évacuations de ressortissants étrangers et de civils afghans fuyant le régime taliban. Les opérations françaises de « collecte » ont permis d’envoyer en quelques jours 2 600 Afghans, dont nous n’avions nul besoin, vers la France. Hélas, une résolution entérinant les « engagements » des talibans à permettre le départ de ceux qui le souhaitent a été adoptée lundi par le Conseil de sécurité des Nations unies à New York.
En réponse à la crainte d’une nouvelle vague migratoire, Emmanuel Macron a prétendu, dimanche sur LCI et TF1, que la situation ne serait pas similaire à 2015, lorsque la guerre civile en Syrie avait créé une crise migratoire poussant plus d’un million de réfugiés vers l’Union européenne. Le président a notamment affirmé qu’« il y a déjà eu de très forts mouvements » de migrants afghans au fil des ans. Même si aucun exode massif n’est constaté, l’Organisation des Nations unies s’attend, « dans le scénario le plus pessimiste », à un demi-million de réfugiés afghans en 2021.
Avec près de 2,6 millions de réfugiés dans le monde en 2020 (et plus de 238 000 demandes d’asile déposées dans l’année), les Afghans représentent la troisième nationalité la plus nombreuse sous la protection du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), programme de l’ONU chargé de les protéger et de veiller à l’application de la convention de Genève. La communauté afghane représente 11 % de l’ensemble des réfugiés dans le monde, après les Syriens (6,7 millions dans le monde) et les Vénézuéliens (4 millions).
Le nombre de réfugiés afghans dans le monde a progressivement augmenté au cours des années 1980, pour atteindre un pic à plus de 6,3 millions de personnes bénéficiaires de l’asile en 1990 et 1991, au moment de la guerre civile consécutive au retrait des troupes soviétiques du pays. Il a ensuite baissé depuis le milieu des années 1990, pour se maintenir depuis les années 2000 à un niveau compris entre deux et trois millions.
Comme cela arrive fréquemment lors de crises migratoires, ce sont d’abord les pays voisins qui accueillent les populations fuyant leur pays pour des raisons politiques. Ainsi, 55,4 % des réfugiés afghans se trouvaient au Pakistan en 2020 (soit 1,4 million) et 30,1 % en Iran (780 000). Mais, de là, beaucoup partent « à la conquête » du continent européen, par exemple. Ainsi, l’ensemble des pays européens accueille environ 15 % des Afghans sous protection du HCR auxquels s’ajoutent d’innombrables migrants clandestins (pour diverses raisons) cherchant ailleurs une herbe plus verte que chez eux.
Avec officiellement près de 150 000 réfugiés afghans sur son sol en 2020, l’Allemagne constitue de loin le premier pays d’accueil de la communauté afghane en Europe, soit un niveau près de cinq fois plus élevé que celui de la France (31 546 réfugiés afghans accueillis en 2020 selon les chiffres du HCR). Mais il faut, là encore, ajouter tous ceux qui ne sont pas répertoriés par le HCR et même par notre propre ministère de l’intérieur, ce qui donne une idée de la masse des Afghans en Europe.
Pour François Gemenne, chercheur à l’université de Liège, et coordinateur du projet de recherche européen Magyc (gouvernance des migrations et crises d’asile), « la crise migratoire qui s’amorce pourrait ressembler à celle de 2015, à la différence près qu’elle pourrait concerner un peu moins de personnes. Sur le plan politique, l’Europe est tout aussi mal préparée qu’en 2014-2015, voire pire, puisque le Royaume-Uni a quitté l’UE et que la question du contrôle de l’immigration était une pierre angulaire du Brexit ». ET QUE LA PLUPART DES MIGRANTS AFGHANS N’ONT QU’UNE IDEE EN TETE : FRANCHIR LA MANCHE POUR GAGNER LE ROYAUME-UNI (ce qui explique pourquoi ils sont si nombreux sur notre Côte d’Opale et constituent le plus fort contingent des migrants récupérés en mer par nos services de sauvetage… alors que l’on devrait laisser faire simplement la sélection naturelle par les naufrages).
En France, c’est l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) qui s’occupe de l’instruction des demandes d’asile et de l’attribution du statut de réfugié ou de bénéficiaires de la protection subsidiaire (accordée aux personnes ne pouvant bénéficier du statut de réfugié mais qui risquent de subir des atteintes graves dans leur pays : peine de mort, torture, traitements inhumains, violence généralisée résultant d’une situation de conflit armé, etc.), un statut intolérable qui contourne les règles pourtant très laxistes de l’accueil des réfugiés définis par la Convention de Genève.
L’Ofpra comptait 41 174 ressortissants afghans sous sa protection (réfugiés et bénéficiaires de la protection subsidiaire) au 30 juin 2021, et 8 000 demandes sont en instance de traitement. C’est la première communauté en France, devant les Syriens (35 327) et les Sri-Lankais (33 675). Le nombre de demandes de la part des Afghans a décuplé récemment, à la faveur de la crise migratoire (616 premières demandes en 2014, 6 087 en 2016), et ils constituent la première communauté en nombre de demandes de protection déposées et de protection accordées.
Pour Gérard Sadik, responsable national à la Cimade, association de solidarité aux migrants, ces chiffres s’expliquent par la scandaleuse politique menée par l’Ofpra, à Calais notamment, pour convaincre les Afghans de demander l’asile en France, ce qu’ils faisaient peu jusque-là, préférant poursuivre leur route vers le Royaume-Uni. Cette démarche a un nom :
LE RACOLAGE !
La communauté des réfugiés afghans en France est très jeune et très masculine, avec un ratio hommes-femmes extrêmement déséquilibré : 12,5 % de femmes et une moyenne d’âge de l’ensemble de 27,2 ans. Comme l’explique Gérard Sadik, la migration jusqu’en Europe se fait principalement par la route et est le fait « de jeunes majoritairement non diplômés qui ont travaillé au gré des opportunités s’offrant à eux dans les pays traversés ». En d’autres termes, des boulets improductifs et terriblement couteux pour le pays d’accueil ! Il rappelle aussi que ces jeunes hommes sont « particulièrement fragiles, (par nature ou) en raison des situations traumatiques rencontrées dans leur pays d’origine ou en migration, et à cause d’une forte précarité économique » et qu’ils « rentrent peu dans les dispositifs d’accueil des demandeurs d’asile et s’installent dans les campements de migrants fréquemment évacués, en Ile-de-France par exemple ». Ils sont également la source de graves violence (avec souvent mort d’homme) au sein de leurs lieux de vie qui entretiennent une intolérable insécurité générale dans notre pays.
Bref, au lieu de nous apitoyer sur le sort de ces sauvages, nous ferions mieux de fermer nos frontières et de les renvoyer chez eux.