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[POINT DE VUE] Convergence des luttes et mur du réel : Houria Bouteldja récidive

Capture d'écran X
Capture d'écran X
Vous connaissez Houria Bouteldja. Si, si, vous la connaissez, je vous assure. Cette dame a fondé le Parti des indigènes de la République (PIR), dont l’acronyme est plutôt bien trouvé. Sur Twitter, elle vient de se prononcer sur la « Pride des banlieues », grand moment supposé de « convergence des luttes » qui consiste à faire défiler des militants LGBTQIA+B=X dans les rues des villes de banlieue. La conclusion qu’elle en retire est simple : « Tant que les habitants des quartiers sont interdits de manifester pour ce qu’ils considèrent comme des choses principales pour eux, je m’interdirai d’aller faire une Pride dans les banlieues. »

Offusqués

En d’autres termes, le plus important, pour les habitants des quartiers, c’est la Palestine. La « Pride des banlieues » est une manière d’utiliser les « quartiers populaires » pour les associer, contre leur gré, aux revendications d’une communauté qui, à Gaza comme à Mossoul du temps de Daech, fait régulièrement des tests d’aérodynamisme du haut des immeubles. En revanche, la gauche de bon ton leur interdirait supposément d’aller défiler en faveur de la Palestine. Elle y voit une instrumentalisation des immigrés par les « Blancs » et justifie ainsi son refus de s’y associer.

Évidemment, les amis de Houria Bouteldja font les offusqués. On lui reproche, par exemple, sur X, de cacher « ses relents homophobes et antimarxistes derrière sa pensée décoloniale ». Ça alors ! La militante « racisée » serait peut-être également un petit peu homophobe ? Vraiment, on tombe des nues… sauf à avoir lu son livre intitulé, de manière plutôt transparente, Les Blancs, les Juifs et nous (Éd. La Fabrique). « On ne reconnaît pas un Juif parce qu’il se déclare juif mais à sa soif de vouloir se fondre dans la blanchité », y écrivait-elle. Ou encore : « Comme chacun sait, la tarlouze n’est pas tout à fait un homme. Ainsi, l’Arabe qui perd sa puissance virile n’est plus un homme. »

D'inconditionnels soutiens

Alors là… On n’imagine pas ce qui se serait passé si un militant de Reconquête (un peu moins probable au RN) avait employé le vocable de « tarlouze » pour décrire un homosexuel, avant de conclure qu’il ne s’agissait pas vraiment d’un homme. Signalons, au passage, que l’Arabe qui « perd sa puissance virile » devient mécaniquement, pour Mme Bouteldja, une « tarlouze », et passons à la suite. Houria Bouteldja, en écrivant ce qu’elle a écrit, en disant ce qu’elle dit aujourd’hui, n’a pas perdu tous ses amis. François Bégaudeau, écrivain dont nous avons déjà parlé, ou Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, l’ont toujours défendue. Idem pour Rima Hassan, dont Le Figaro rapportait, récemment, qu’elle avait accepté de participer à une émission avec des proches de Houria Bouteldja.

Bref, les choses sont une fois de plus très claires. Les « Indigènes de la République » autoproclamés n’en ont rien à faire, des lubies LGBT des gauchistes, mais ne vivent que pour la Palestine. Les gauchistes, eux, sont très attachés à la convergence des luttes et aux voix des quartiers « populaires », mais se prennent régulièrement le mur du réel en pleine face. On n’en sortira pas. Il se trouvera bien quelqu’un, à La France insoumise, pour justifier les propos de cette dame. Deux poids deux mesures : la moindre incartade de la droite est scrutée, mais la gauche en roue libre peut haïr qui elle veut. C’est comme ça.

Arnaud Florac

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