Nicolas Charbonneau
Directeur de la rédaction du Parisien week-end
Des responsables politiques totalement irresponsables, ainsi que des candidats à la magistrature suprême n’ayant jamais dépassé la poignée d’électeurs – et c’est heureux –, tentent régulièrement se rappeler au monde. Un tout petit monde au fond, mais tout de même. La semaine passée, l’un d’entre eux [ndlr. il s’agit de Philippe Poutou candidat du NPA] a sautillé de plateau télé en plateau télé pour dire qu’en France, « la police tue une quinzaine de jeunes chaque année ». Voilà quelqu’un qui a le sens de la nuance.
Qu’est-ce que ce candidat connaît du métier de policier ? Rien. Que sait-il de ces femmes et de ces hommes qui affrontent des manifestants venus en découdre avec des haches et des pioches ? Rien. Comment imagine-t-il la discussion dans certains quartiers où même les pompiers sont attaqués et priés de dégager quand ils viennent vous sauver ? Rien. Que comprend-il de la peur des enfants de policiers qui voient des photos de leurs parents placardées dans des cages d’escalier ? Rien. Est-il au moins allé voir le formidable film BAC Nord, qui décrit plutôt très bien le quotidien de professionnels qui affrontent des bandes assez peu enclines au dialogue apaisé ? On l’espère. Mais à quoi bon se renseigner, puisque ce candidat ne propose qu’une chose, désarmer les policiers pour que tout aille mieux. Personne n’y avait songé...
On a beau ne pas représenter grand-chose sur l’échiquier politique, balancer des petites phrases mensongères et antirépublicaines avec ce rictus de celui qui est content de lui, voilà un fonds de commerce sacrément nauséabond. Un discours qui vous range dans la catégorie de ceux qui racolent, pas dans celle des hommes responsables.
Source : Parisien Week-End 22/10/2021