Pourtant classé à droite, le Sénat vote à gauche pour l’adoption d’enfants par des couples pacsés et concubins. La majorité sénatoriale abandonne la défense de l’orphelin et laisse passer le détournement de l’adoption au profit des commanditaires d’enfants par GPA. La Manif Pour Tous s’indigne :
Permettre à des couples non mariés d’adopter est contraire à la finalité même de l’adoption qui implique d’une part un engagement pour la vie, et qui d’autre part s’appuie nécessairement sur l’existence de dispositions prévues en cas de séparation du couple. Or ce n’est le cas ni dans le contexte du PACS, ni dans celui du concubinage. Alors même que le nombre de couples agréés pour adopter est nettement plus important que le nombre d’enfant à adopter, il faut chercher ailleurs l’objectif de cette proposition de loi. Comme l’ont clairement dit Olivier Véran et Coralie Dubost, ce texte permettra à la compagne ou au compagnon du père biologique d’un enfant né de GPA à l’étranger d’adopter l’enfant. Certes, cette possibilité existe déjà pour les couples mariés, mais l’ouvrir aux couples non mariés ne peut que favoriser le développement de l’exploitation des mères porteuses.
Comme tout le marketing des agences de GPA en atteste, le fait de pouvoir faire établir sa filiation est un enjeu majeur pour les candidats à la commande d’enfants : dès lors que tous les couples pourront se faire reconnaître comme parents – l’un comme père, l’autre comme adoptant – le nombre de GPA pratiquées, et donc l’exploitation des femmes et le trafic international d’enfants, sera exponentiel.
Ludovine de La Rochère dénonce :
« Hélas, malgré nos alertes répétées, aucun amendement de suppression ou d’amélioration du texte n’a été déposé en vue de la séance publique. La majorité sénatoriale a laissé passer une mesure portant gravement atteinte au besoin de sécurité et de stabilité des enfants, plus encore lorsqu’ils sont déjà blessés par la vie. C’est plus que regrettable ; c’est une faute politique. Ce décalage entre les tambouilles politiciennes et la réalité ne peut qu’accentuer la fracture démocratique et la défiance entre les 18 millions de familles et ceux qui prétendent les défendre ». « Ils en paient aujourd’hui le prix fort dans l’opinion. Ils doivent se ressaisir. Et vite ! » poursuit-elle.
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