Depuis hier, une propagande tente de montrer qu’il y a une inégalité salariale entre les femmes et les hommes, au point que, depuis le 3 novembre à 9h22 (sic), les femmes travaillent gratuitement… La palme revient à Marlène Schiappa, ministre surpayée à ne rien faire (elle a publié pas moins de huit livres depuis cinq ans, dont le dernier vendu à 64 exemplaires !)
La réalité, pourtant connue, c’est que le salaire des femmes augmente moins vite à partir du moment où elles ont des enfants, comme notre société ne soutient ni la natalité ni les familles. Selon une étude de l’INSEE de 2019, les femmes perdent en moyenne 25 % de leur salaires cinq ans après la venue d’un enfant. Les mères sont plus souvent à temps partiel, notamment les années qui suivent une naissance. Les mères sont moins enclines à changer d’employeur, en particulier deux années avant et dix années après une naissance. Enfin, les sorties du marché du travail des mères de jeunes enfants ont aussi un impact sur l’évolution du salaire.
Sans parler des divorces et séparations : chaque année, le rapport du Secours catholique nous montre que les plus pauvres sont souvent des mères seules avec leurs enfants. Pour concilier vie familiale et vie professionnelle, les mères ont tendance à privilégier des entreprises plus proches du domicile familial, près des lieux de garde, des écoles et des activités des enfants, offrant une plus grande flexibilité horaire. Autant de conditions qui leur permettent de concilier vies professionnelle et familiale, mais réduisent leurs marges de négociation avec les employeurs et leurs opportunités salariales.
Selon une étude de l’INSEE de 2020,
« Les mères ont ainsi une probabilité d’accéder aux 1 % des emplois les mieux rémunérés inférieure de 60 % à celle des pères, alors que la probabilité d’accès des femmes sans enfant n’est inférieure à celle des hommes sans enfant que de 30 % ».
Plus les femmes ont d’enfants, plus elles sont pénalisées sur le plan salarial : à temps de travail équivalent, une mère de famille de trois enfants ou plus est rémunérée 31,3 % de moins qu’un père de famille.
Une mère ayant un enfant a, en moyenne, une rémunération inférieure de 12 % à celle d’un homme dans la même situation. Pour deux enfants, on passe à 21 %, et pour trois enfants, la barre monte jusqu’à 31 % ! Pour les femmes sans enfants, l’écart est le plus bas puisqu’il est de 7 % comparé à un homme sans enfants.