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Immigration illégale : la complicité des gouvernements français depuis cinquante ans 1/2

La présente chronique traite de l’immigration illégale. Nous avons fait un point sur l’immigration légale dans un article précédent. Nous examinerons par la suite la question des naissances issues de l’immigration.

Comme nous le disions dans une précédente chronique, la classe dirigeante s’efforce de faire en sorte que le débat sur l’immigration se focalise sur l’immigration illégale, afin d’occulter le fait qu’il existe également une immigration à la fois tout à fait légale et considérable. Pour ce qui est de l’immigration illégale, les responsables politiques sont unanimes : ils proclament sans relâche la nécessité de l’arrêter. Comme on s’en doute, tout cela relève du seul discours : les pouvoirs publics, nous allons le voir, n’entreprennent rien pour y mettre fin. Ils en sont au contraire des complices actifs.

Pour la classe dirigeante, l’immigration illégale a pour rôle d’alimenter l’immigration de travail. Comme on le sait, dans les grandes agglomérations du moins, une proportion considérable des emplois faiblement qualifiés sont occupés par des personnes originaires de l’immigration (restauration, bâtiment, livraisons et manutention, gardiennage, nettoyage, aide à domicile, emplois saisonniers de l’agriculture…). L’immigration est le moyen pour les employeurs de pratiquer, dans les secteurs d’activité non délocalisables, des salaires faibles et des conditions d’emploi dégradées. Lorsque les immigrés sont illégaux, leur embauche est encore plus profitable : leur situation irrégulière les contraints en effet à accepter des conditions de rémunérations et d’emplois encore moins favorables.

Les preuves de la complicité des pouvoirs publics avec l’immigration illégale abondent :

  • Les frontières sont laissées à l’état de passoire

La forme la plus voyante de l’immigration irrégulière est le franchissement illégal des frontières terrestres par des migrants, le plus souvent encadrés par des réseaux de passeurs. Dans l’est de la France, les migrants sont d’abord passés par l’Europe centrale ou par les Balkans. Dans les Pyrénées, ils viennent d’Espagne, via l’enclave de Ceuta ou les Canaries. En 2018, 60.000 migrants irréguliers sont entrés en Espagne et encore 32.000 en 2019. Dans les Alpes ils viennent d’Italie, après avoir débarqué notamment dans l’île de Lampedusa. En 2018, 23.000 migrants sont arrivés en Europe par les côtes italiennes et encore 11.000 en 2019. Selon l’Organisation internationale des migrations, les migrants qui ont débarqué sur les côtes italiennes depuis 2015 sont 530.000.

Une proportion probablement importante de tous ces migrants arrivés en Espagne et en Italie ont pour objectif de rejoindre la France afin d’y retrouver leur diaspora : ils y parviennent pour la plupart. Les autorités françaises manifestent leur complicité avec cette première forme d’immigration irrégulière en ne mettant pas en œuvre les moyens d’empêcher ces entrées illégales et en laissant les frontières à l’état de passoire, Elles ont même été jusqu’à faire condamner les responsables de Génération identitaire et à dissoudre ce mouvement, qui a mis en évidence l’inaction des pouvoirs publics face à l’immigration à la frontière avec l’Italie.

  • Les autorités ont laissé la procédure d’asile devenir une voie privilégiée de l’immigration illégale

La procédure d’asile est devenue depuis une quinzaine d’années une voie privilégiée de l’immigration irrégulière, avec la complicité des autorités (voir cette chronique) : les migrants se présentent massivement à la frontière française, notamment dans les aéroports à la descente d’avion, et se déclarent demandeurs d’asile. Dans quelques rares cas leur demande est jugée par les autorités manifestement abusive, notamment parce que les demandeurs proviennent d’un pays où ne pèse aucune menace sur le respect des droits : les immigrés se voient alors refuser l’entrée. Dans la très grande majorité des situations la demande est entérinée. Les immigrés sont alors autorisés à entrer et reçoivent le statut de demandeur d’asile : un titre de séjour leur est délivré ; une allocation leur est accordée ; ils ont droit à un hébergement dans un centre de demandeur d’asile ou à l’hôtel ; ils ont droit à la protection maladie universelle (ex CMU). Ces différents droits sont attribués jusqu’à ce que les autorités se soient prononcées sur leur demande (le délai de traitement des demandes est compris entre 1 et 2 ans).

Preuve de leur complicité avec l’immigration illégale, les autorités laissent entrer la plupart des demandeurs d’asile, alors qu’elles savent que la grande majorité d’entre eux ne sont pas éligibles à l’asile, parce qu’ils sont ressortissants de pays où les droits ne sont pas menacés, et qu’ils seront donc finalement déboutés au terme de la procédure d’instruction de leur dossier. Pour 2019 par exemple les chiffres sont les suivants. 138.000 nouvelles demandes d’asiles ont été déposées. 35.000 décisions de protection ont été accordées (soit en première instance soit en appel). Autrement dit 103.000 personnes ont été déboutées, ce qui représente 75 % des demandes présentées.

S’ils se maintiennent sur le territoire, ces déboutés deviennent alors des migrants en situation irrégulière. Or la plupart de ces déboutés restent sur le territoire et ne sont jamais expulsés (voir plus loin le paragraphe relatif aux expulsions). Cette quasi-certitude de pouvoir rester sur le territoire français que l’on soit débouté ou non explique que les demandes d’asile soient chaque année en forte hausse : en 2017 les demandes d’asile (premières demandes) s’élevaient à 29.000. Elles se sont élevées à 138.000 en 2019.

  • Face à l’arrivée de « mineurs non accompagnés », les pouvoirs publics choisissent le laxisme

L’entrée sur le territoire de mineurs non accompagnés par un adulte (MNA) est la troisième forme de l’immigration irrégulière. Environ 17.000 MNA sont entrés en France en 2018 et de nouveau en 2019. En 2020 le Covid a limité ce nombre à 9500.

Une proportion importante de ces mineurs sont probablement en réalité des majeurs, mais leur qualité de mineurs n’est dans la pratique jamais vérifiée. De même il est probable que ces MNA, loin d’être isolés, sont en réalité missionnés par leur communauté pour venir en France en profitant de la législation protectrice. La loi en effet interdit l’expulsion de ces mineurs, preuve supplémentaire de la complicité des autorités françaises.

À suivre

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