Deux ouvrages très récents abordent frontalement un sujet sensible : L’islam sans voile : ouvrez les yeux d’Alain de Peretti (éditions La Nouvelle Librairie, collection « Cartouches » de l’Institut Iliade, 78 pages, 7 euros) et L’islam est-il notre avenir ? de Jean-Louis Harouel (éditions La Nouvelle Librairie, 277 pages, 17 euros). À l’heure où le thème du « grand remplacement » anime les débats de la campagne électorale présidentielle, deux auteurs expriment des vues pessimistes sur la possibilité d’un « vivre-ensemble » paisible entre la population française « de souche » et les diverses communautés musulmanes présentes dans notre pays.
Une tribune signée Johan Hardoy.
L’Islam sans voile
Alain de Peretti est vétérinaire et président de l’association Vigilance Halal. À ce titre, ce lanceur d’alerte est l’auteur du livre Vérités sur la viande halal, paru en 2014.
Son dernier essai rend compte des défis que représentent le « grand remplacement » et les bouleversements civilisationnels qu’il entraîne.
Dans la préface, l’historien Philippe Conrad (bien connu des lecteurs de Polémia) revient sur les conflits et oppositions culturels qui ont marqué l’histoire des relations entre les civilisations européenne et musulmane, tout en défendant l’idée que ces événements historiques confortent la pertinence du concept du « choc des civilisations » développé par le professeur américain Samuel Huntington.
Bien qu’il ne soit pas politiquement correct de le remarquer, Alain de Peretti constate que l’arrivée massive de populations musulmanes depuis les années 1970 pose des problèmes inédits sur notre territoire. Ces derniers sont volontairement ignorés par les « élites », d’autant que l’islam, malgré son rejet par une large partie de la population, reste perçu comme une religion analogue au christianisme dans l’inconscient collectif.
Après une première partie proposant des définitions et des commentaires sur des notions de base de la religion musulmane, l’auteur envisage les conséquences pratiques que celle-ci entraîne au quotidien pour ses adeptes. La « vie sous la charia » détermine ainsi un ensemble très rigide de règles comportementales, relationnelles (notamment avec les femmes), vestimentaires, financières, funéraires, etc., incompatibles avec la tradition d’assimilation française.
À ceux qui mettent en avant la grandeur de la période de la domination musulmane sur la péninsule ibérique durant plus de sept siècles, Alain de Peretti rétorque que l’islam a, au contraire, éteint progressivement toutes les brillantes cultures qu’il a colonisées. Au fur et à mesure que cette religion s’imposait dans les mœurs et dans les cœurs, la splendeur d’al-Andalus s’éteignait ainsi peu à peu.
De nos jours, les « savants » de l’université égyptienne d’al Azhar enseignent encore que notre planète est plate et que le soleil tourne autour d’elle.
Par ailleurs, l’oppression mentale exercée sur les disciples dès l’enfance tend à générer des comportements violents et antisociaux.
Des points de vue politique et culturel, cette religion conquérante constitue une idéologie totalisante et totalitaire. Sa résurgence historique a été favorisée par plusieurs facteurs tels que l’immigration, la démographie, l’afflux des pétrodollars ainsi que par l’activisme islamo-gauchiste dans nos pays qui en a fait la religion des opprimés en croyant y trouver un substitut à un prolétariat disparu et un moyen puissant de détruire l’ancien monde européen.
L’islam est-il notre avenir ?
Jean-Louis Harouel, qui est professeur émérite d’histoire du droit à l’université Panthéon-Assas, a publié une vingtaine d’ouvrages remarqués qui proposent des réflexions utiles sur des sujets aussi divers que la spiritualité, la culture, les arts, les droits de l’homme, la peine de mort ou le droit de l’urbanisme.
Son nouveau livre débute sur des constats relatifs à la permanence d’actes terroristes sur notre sol, à la présence croissante d’une importante population musulmane et aux difficultés rencontrées par le modèle français d’assimilation.
De fait, alors que la vie collective dans notre pays est, depuis plus d’un siècle, sortie du christianisme, une nouvelle religion, radicalement étrangère à notre civilisation et à nos habitudes mentales, s’est installée chez nous en prétendant structurer les relations sociales.
L’auteur observe ainsi l’existence sur le sol français d’un véritable « pays musulman » dans lequel les fidèles obtiennent la satisfaction de leurs revendications cultuelles, vestimentaires, alimentaires, etc., tout en présentant tout refus de leurs nouvelles exigences comme discriminatoire. Dans le même temps, la crainte des pouvoirs publics d’être accusés de stigmatiser les musulmans entraîne toutes les reculades des autorités.
En outre, les dirigeants de l’Union européenne comme ceux des pays de l’Europe occidentale s’évertuent à nier que l’islam constitue une civilisation et non une simple religion.
L’histoire européenne est pourtant riche en conflits avec le monde musulman. C’est en repoussant ses entreprises conquérantes que l’Europe est restée elle-même. Certes, la conquête actuelle ne se fait plus par les armes mais elle n’en demeure pas moins une conquête.
Selon le maître à penser des Frères musulmans, le cheikh Youssef al-Qaradâwî, l’islam est « religion et État, foi et loi, culte et commandement, Livre et épée, prière et djihad, tout à la fois, sans division aucune ». Le plan de cette confrérie consiste explicitement à conquérir notre continent soit par la formation d’enclaves, soit par le basculement de pays entiers.
Lorsqu’il s’empare d’un territoire, l’islam ne tolère les chrétiens et les juifs que comme dhimmis, une population de seconde zone qui doit payer la jizya (un impôt qui s’apparente à un racket de protection) et subir diverses vexations liées aux relations avec les musulmans ou à des spécificités vestimentaires.
Par ailleurs, le Coran est le socle d’une infériorité des femmes résultant prétendument de la volonté divine. Même la Tunisie modernisée par Habib Bourguiba, qui avait proscrit la polygamie et la répudiation, ne s’est pas risquée à supprimer la règle successorale qui attribue une part double aux héritiers mâles.
Certes, bien des personnes de confession ou d’origine musulmane ne se sentent nullement ennemies de la France, mais leur religion en tant que corps de doctrine l’est bel et bien. Sauf pour une étroite minorité, l’intégration des populations immigrées originaires des pays musulmans est inversement proportionnelle à leur attachement à l’islam.
Tels sont les principaux ressorts de ce que le président Macron a nommé, en octobre 2020, « le séparatisme islamiste ».
Il est donc nécessaire de réintégrer à la France ce pays étranger qui s’est constitué sur son sol. Jean-Louis Harouel préconise de rompre avec l’obsession de « l’ouverture à l’autre » issue de la sacralisation des droits de l’homme (il n’est d’ailleurs plus question du citoyen depuis la Déclaration universelle de 1948). Cette nouvelle « religion humanitaire », qui ne considère plus comme légitimes que l’individu et l’humanité, est désormais hostile à la souveraineté du peuple et à ses libertés.
[Note de Johan Hardoy : il arrive pourtant, quand d’autres « intérêts » sont en jeu, que des entorses graves aux principes de cette « religion » soient largement tolérées, comme on l’a vu lors de la répression violente du mouvement des Gilets jaunes ou avec les contraintes liberticides prises à l’égard des non vaccinés. Mais cela est une autre histoire…]
L’identité européenne a été façonnée par le christianisme qui a apporté les bases d’une doctrine « laïque » en consacrant le principe de l’autonomie du politique dans sa sphère. Ce patrimoine spirituel commun a permis l’essor culturel, économique, scientifique et technique des nations européennes. Ces dernières doivent désormais se rassembler face au péril mortel que constitue une religion qui ignore le principe de la disjonction du spirituel et du temporel, historiquement créateur de liberté pour l’individu.
Tribune reprise de Polémia