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Non l'antifascisme n'est pas un jeu

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Un Père Noël facétieux a glissé sous mon sapin du 24 décembre, un coffret imprévu. Ça s'appelle "Antifa le jeu". Produit par des gens d'extrême gauche, il était donc consacré à un jeu de développement du mouvement dit des Antifas. Ses concepteurs le présentent même comme un "outil de formation" idéologique et pratique de militants actuels et futurs : "contre l'extrême droite, à vous de jouer". Une fois choisi "votre" personnage parmi un échantillon de mégères et d'affreux jojo, à "vous" de réagir à trois exemples d'événements : "un collectif de soutien aux migrants a besoin d'aide" (sniff) ; "un couple gay agressé en plein centre-ville" (attention : pas en banlieue, pas du fait des islamistes) ; "des skins néonazis organisent un concert".

Pas la peine de décrire les initiatives de nos "antifas", en fait liberticides. On sait grosso modo qu'ils rivalisent avec les "black blocs" en violences destructrices. Mais à la différence des anarchistes vêtus de noir, les soi-disant antifascistes recouvrent de rouge les oripeaux libertaires de leurs rivaux.(1)⇓

Ceci nous renvoie à l'histoire même du mouvement antifasciste.

C'est seulement en 1935 que le Komintern, à Moscou, dans le cadre de la conférence réunie sur l'ordre de Staline en juillet-août, et présentée pour le "Septième congrès de l'Internationale communiste" fonde cette ligne alternative appelée "antifascisme". Jusque-là le régime autoritaire fondé en 1922 par Mussolini, n'était qu'un adversaire secondaire. Et même les relations diplomatiques sont correctes entre les deux pays.

L'adversaire constant et principal du bolchevisme, c'est la "social démocratie" : "feu sur le Blum" écrivait le "poète" stalinien Aragon.

À partir de 1931 par exemple le parti communiste allemand empêche toute forme d'unité d'action avec les sociaux-démocrates, avec le résultat tragique que l'on sait, y compris pour le chef communiste Thälmann qui mourra assassiné à Buchenwald.

Le rapport du chef communiste Dimitrov du 2 août 1935 annonce le virage. Mais attention, cet antifascisme auquel sont conviés les 65 partis représentés à Moscou n'a de valeur qu'alternative et récupératrice. Il faut utiliser, manipuler, par exemple pendant la guerre d'Espagne où les staliniens s'emploient beaucoup plus à liquider, par priorité, les anarchistes et les trotskistes. On lira à ce sujet "l'Hommage à la Catalogne" de George Orwell.

En 1939, c'est seulement après le pacte germano-soviétique, que l'on doit considérer bel et bien comme une "belle et bonne" alliance (2)⇓, que le général Krivitsky réfugié aux États-Unis peut publier son livre où il décrit le double jeu de Staline. Accessoirement on y découvre aussi le caractère de société de privilèges du système soviétique.

En 1940 par exemple, Willi Münzenberg le chef d'orchestre de la propagande antifasciste, installé à Paris depuis 1933, est liquidé par le NKVD à la faveur de la "drôle de guerre". Et, un par un, dans toute l'Europe, pendant et après la guerre, à l'est comme à l'ouest, tous les cadres "antifascistes" ayant cessé de servir connaîtront un sort analogue.

Mais le même subterfuge stalinien se répétera chaque fois que cela sera nécessaire, c'est ainsi que le mur de Berlin érigé dans l'Allemagne de l'est de 1961 sera dénommé "Mur de protection antifasciste"…

Curieux "antifascistes" que ces gens dont les initiatives sont exclusivement liberticides. La violence physique des "antifas" constitue d'ailleurs le prolongement, la mise à exécution des pressions des censeurs de la toile, qui menacent tous les annonceurs des sites internet et des médias qui les dérangent.

Par leur silence sur l'esclavage du communisme chinois ou de la traite islamique, ils sont les complices de l'oppression d'aujourd'hui, à Pékin comme à Kaboul, comme leurs prédécesseurs l'ont été systématiquement des crimes de Staline.

JG Malliarakis  

Apostilles

  1. Je me permets de renvoyer à L'Insolent du 8 août 2019 : Faut-il les appeler "antifascistes" ? 
  2. cf. Mon livre-dossier "L'Alliance Staline-Hitler" 

https://www.insolent.fr/

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