Au moins les choses sont claires depuis le premier tour et bien que nous les ayons démasquées depuis longtemps (mais tout le monde ne lit pas, hélas, le blogue du CER !). Le grand capital et la finance apatride et cosmopolite se retrouvent, main dans la main, avec… le syndicat CFDT (dont le secrétaire général Laurent Berger n’est pas à un reniement près) pour soutenir, sans état d’âme, la candidature d’Emmanuel Macron dont le quinquennat précédent peut se résumer à la seule expression de
PRÉSIDENT DES RICHES ET MÊME DES TRÈS RICHES.
Après la CFDT, le Medef a en effet apporté, lundi 11 avril, son soutien à la candidature d’Emmanuel Macron, qualifié la veille face à Marine Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle. Le conseil exécutif de l’organisation patronale a jugé, « à l’unanimité », que le programme économique du président sortant était « le plus favorable pour assurer la croissance de l’économie et de l’emploi » en France, « même s’il comporte des lacunes » et même si la véritable raison est ailleurs ! Dans l’explosion des dividendes perçus par tous ceux qui « s’enrichissent en dormant« ainsi que ne cessons de le rappeler depuis la pandémie ( https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/12/31/vous-nallez-pas-fort-en-cette-fin-dannee/ et aussi https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2021/08/06/les-dividendes-du-cac-40-ne-sont-pas-pres-de-diminuer/ ).
En sens inverse, si Marine Le Pen était élue, le Medef redoute une « dégradation de la confiance » des agents économiques, susceptible de provoquer une baisse « des investissements et des créations d’emplois ». Par ailleurs, « la hausse très forte et non financée des dépenses publiques risquerait de placer le pays dans une impasse ». « Le programme économique de Marine Le Pen conduirait le pays à décrocher par rapport à ses voisins et à le mettre en marge de l’Union européenne », assène enfin le Medef. RIEN DE MOINS ! Mais pas un mot bien sûr concernant la contribution financière des plus riches à la solidarité nationale au travers du retour de l’ISF ou du plafonnement des dividendes boursiers…
En 2017, dans des circonstances similaires, le président du Medef d’alors, Pierre Gattaz, avait déjà sonné l’alarme. « Nous sommes aujourd’hui derrière le candidat Emmanuel Macron, en tout cas sur le plan économique et social. Il n’y a pas l’ombre d’une hésitation », avait-il déclaré, présentant une victoire de Marine Le Pen comme un scénario « qui serait vraiment catastrophique ». Mais souvenez-vous des promesses mensongères du patron des patrons lorsqu’il promettait la création de plus d’un million d’emplois… que personne n’a jamais vus !
https://www.youtube.com/watch?v=nYO4y8K1_9Y
Cinq ans plus tard, cette mise en garde n’allait pas de soi. Ces dernières semaines, Geoffroy Roux de Bézieux, le président de l’organisation patronale depuis 2018, a beaucoup consulté les barons des fédérations afin de déterminer si l’organisation devait à nouveau faire barrage au Rassemblement national (RN), dans l’hypothèse d’une qualification de Mme Le Pen pour la finale.
Les avis semblaient a priori partagés. D’abord, selon certains participants, contrairement à 2017, la candidate du RN avait plutôt réussi son audition le 21 février, lorsqu’elle s’est présentée devant un parterre de patrons, en même temps que Valérie Pécresse (Les Républicains) ou Fabien Roussel (Parti communiste). Mme Le Pen a promis une baisse des impôts de production et la « liberté de créer et d’entreprendre ».
Différence majeure par rapport à 2017, la candidate dite populiste a renoncé hélas à son projet de « Frexit », autrement dit de retrait de la France de l’Union européenne (UE). Pour autant, la disparition de ce chiffon rouge n’a pas suffi à rassurer le patronat sur le risque d’isolement de la France, quand le RN entend par ailleurs réduire la contribution du pays au budget européen ou contrôler les importations en provenance d’autres pays de l’UE.
Coté tactique, certaines fédérations, à l’image des assureurs, craignaient aussi qu’une prise de position du Medef ne s’avère contre-productive, compte tenu de la méfiance de nombre d’électeurs envers le « système ». M. Roux de Bézieux est parvenu à lever toutes ces réticences : si le soutien du Medef au candidat pro-business peut sembler cousu de fil blanc, le silence du patronat aurait pu être perçu en creux comme une validation du programme économique de Mme Le Pen. SURTOUT PAS ÇA !
Souvenez-vous :