Déclarations politiques outrées, articles bâtis à coups d’énormités, improbables appels à la mobilisation : jour après jour, l’entre-deux-tours prend des airs de 2002. Il s’agit de rediaboliser fissa la candidate de la droite nationale… qui reste sereine face à des attaques qui n’ont qu’un effet relatif sur l’électorat.
Comme c’était prévisible – et désormais habituel – l’accession de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle a immédiatement provoqué la mobilisation pavlovienne de toutes les composantes du système à tuer la France, terrorisées à la perspective d’une possible remise en cause de leurs prébendes et de leurs sinécures.
Sans surprise non plus, les premiers à se précipiter pour appeler à voter pour Emmanuel Macron ont été SOS Racisme et la Licra, les deux officines grassement subventionnées estimant que la victoire de Marine Le Pen signifierait « un basculement autoritaire, l’institutionnalisation de la discrimination, la libération de la xénophobie et du racisme ». N’en jetez plus !
Puis ce fut au tour des « sportifs », dont on se demande encore de quoi ils se mêlent, de signer un vibrant appel à faire barrage au Rassemblement national, se disant horrifiés à l’idée que ce soit Marine Le Pen qui ouvre les prochains Jeux olympiques de Paris mais beaucoup moins gênés quand il s’agit de cautionner la dictature communiste chinoise à Pékin ou d’aller jouer à la baballe sur les charniers d’ouvriers que sont les stades du Qatar. Le plus pathétique de ces donneurs de leçons – même s’il est ardu d’établir un classement – est peut-être l’ineffable Yannick Noah, très fier d’être retourné dans son village du Cameroun pour y « défendre sa culture et son identité » mais qui dénie ce même droit aux Français.
Les politiques ne sont bien sûr pas en reste. Au premier rang de ceux-ci on retiendra la remarquable prestation de Gérald Darmanin qui, en déplacement en Saône-et-Loire, a allègrement pulvérisé les frontières de la décence en même temps que celles du ridicule en déclarant qu’« avec elle [Marine Le Pen] les riches vont peut-être maigrir, mais les pauvres vont peut-être mourir aussi », avant de conclure : « Il ne faudra pas aller à la pêche. Sinon, vous n’aurez plus que vos yeux pour pleurer. » Rien de moins ! Si vous votez mal, les cadavres joncheront les rues ! Le sens de la mesure et toujours cette volonté d’attiser les peurs de la population, qui a été l’une des marques de fabrique du quinquennat Macron.
Quant au Medef, il s’est contenté de juger que le programme d’Emmanuel Macron est « plus favorable à l’emploi et la croissance » et que celui de Marine Le Pen est une « impasse ». Une impasse en effet puisque ce programme réduirait la possibilité du patronat de recourir à cette « armée de réserve du Capital » qu’est l’immigration, et limiterait la précarisation et l’ubérisation de l’économie nationale autant que sa soumission aux règles libérales du marché globalisé.
On le voit, Marine Le Pen fait presque l’unanimité contre elle, ce qui est plutôt rassurant puisque ce bel unanimisme est constitué par le rassemblement de tous les coresponsables de la situation tragique que connaît la France aujourd’hui et qui menace son existence même. Malgré la « dédiabolisation », malgré une volonté parfois excessive de modération et de « normalisation », Marine Le Pen fait donc encore peur à tous ces gens-là. S’il fallait un seul argument pour voter sans hésiter pour elle, malgré tous les possibles désaccords, ce serait celui-là.
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