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Niche : le RN sous le feu de barrage républicain !

« Cette journée en dira autant sur nous que sur eux », prédisait Marine Le Pen à la veille de cette niche parlementaire. En tout cas, cette journée en a dit long sur la place du Rassemblement National dans l’hémicycle. Et celle-ci est  assez solitaire. Comme si, finalement, le  avait permis au gouvernement de trouver une majorité absolue.

L’ était à moitié vide ce jeudi 12 janvier, tandis que les députés se penchaient sur les sept propositions portées par le  dans le cadre de leur niche parlementaire. Loi après loi, rapporteur après rapporteur, le groupe de Marine Le Pen s’est heurté à une opposition tellement unanime que le front républicain a pu se passer de la classique obstruction parlementaire qui avait asphyxié la France Insoumise dans le même exercice, quelques mois auparavant. « Le plafond de verre c’est le scrutin universel, là on affronte davantage une malhonnêteté intellectuelle universelle », souffle le député  de l’Oise, Philippe Ballard. Ainsi, les votes se suivent et se ressemblent dans une Assemblée aux groupes coalisés pour une alliance de circonstance. Groupes rejetant tout dogmatisme. « On ne s’oppose pas à cette proposition uniquement parce qu’elle est portée par le Rassemblement National », se défend la députée Nupes Marie-Charlotte Garin. Une assertion qui provoque de vives protestations dans les rangs du  « Assumez ! » s'écrie le député Jean-Philippe Tanguy. Commencés à 9h, les travaux rejettent avant 16h l’intégralité des deux premières propositions qui visaient à inciter les entreprises à rehausser les salaires de 10 % et prônaient la suppression des ZFE, outil de « séparatisme social », selon les mots du rapporteur Pierre Meurin , député  du Gard.

De fait, les regards du groupe de la majorité relative du gouvernement se sont régulièrement tournés vers les rangs ultra clairsemés de la Nupes et de LR. Le mot d’ordre a bien été respecté. Du coté du RN, on fustige « une alliance de circonstance entre la Macronie ennemie des pauvres, et une France Insoumise anti  par dogmatisme », selon les mots du député du  Hervé de Lépinau.

Des lois plutôt consensuelles

« C’est la journée de la mauvaise foi». La députée varoise Laure Lavalette s’agace depuis son banc. Sentant venir la levée de boucliers, le  a proposé des lois pouvant en soit faire consensus chez une majorité de leurs collègues. Parmi celles-ci, particulièrement, la proposition rapportée par Laure Lavalette visant à étendre le droit de visite des parlementaires dans des établissements de Santé, mais aussi celle rapportée par le député de l’Yonne Julien Odoul, visant à remettre au goût du jour l’uniforme à l’école. Mettant en avant la dégradation des établissements de Santé (hôpital, aide sociale, Ehpad etc.) la députée du Var rappelle que cette loi profiterait à l’ensemble des parlementaires et ne coûterait pas « un euro d’argent public ». « Le regard discret du parlementaire pourrait briser la loi du silence », plaide l’élue varoise. Cette dernière avait pourtant eu le soutien en commission des élus du Modem… qui ont voté la suppression de l’article unique de cette loi en séance.

Le  face à l’uniformité des votes

Sur le port de l’uniforme, on pouvait s’attendre à un consensus. Au moins venant de Renaissance, qui planche dessus, d’autant que l’idée a reçu le soutien de la Première dame. Au moins de la part des LR qui relancent régulièrement le débat sur le sujet.  « Comme l’a rappelé Madame Macron, le port de l’uniforme relève du bon sens », s’amuse Julien Odoul à la tribune, faisant allusion aux propos de la première Dame favorable à une tenue « pas tristoune ». Comme il fallait s’y attendre -  c’est presque du gauchisme d’almanach - la Nupes y voit un principe réactionnaire. « L’uniforme est une régression », dénonce le député  Paul Vannier qui rappelle que « Madame Macron est libre de voter Le Pen ».  Alors cette fois, tous d’accord avec le  contre la Nupes dont les bancs ne sont occupés que par une douzaine d’entre eux.

Las. « Les tchekistes à la petite semaine », pour citer le rapporteur Roger Chudeau, étaient en tout cas farouchement opposés à cette idée et ont rejeté Renaissance et  dans le même camp « ringard», selon les mots de Benjamin Lucas. La force du « front républicain » aura encore eu raison des arguments du rapporteur, le député RN du Loir-et-Cher Roger Chudeau, dans un hémicycle déserté,  non seulement par la Nupes mais également par LR. Du coté des rares LR présents, le député de l’Oise Maxime Minot affirme « que son groupe était favorable à l’instauration d’une tenue unique » et votera favorablement pour ce texte (enthousiasme modéré chez le RN. Ils sont trois députés LR à siéger dans l’hémicycle), même s’il ne sait pas, à l'heure où il parle, si d’autres élus de son groupe viendront voter. « Seul l’intérêt général doit primer, peu importe d’où il vienne », martèle le député de l’Oise, bien seul à oser fendiller le front républicain. Las. L’amendement de suppression de la loi a été voté à une quinzaine de voix d’écart. Et LR était absent.

« Je n’ai pas entendu un seul argument de fond. Seulement du dogmatisme anti RN », tempête Philippe Ballard. « La fin ne justifie pas les moyens » s’exclame une députée Nupes.

Marc Eynaud

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