Jean-Christophe Buisson est directeur adjoint du Figaro Magazine et présentateur de Historiquement show sur la chaîne Histoire. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur des thèmes historiques variés. Jean Sévillia est membre du conseil scientifique du Figaro Histoire et chroniqueur au Figaro Magazine. Il a publié de nombreux ouvrages d’Histoire qui ont connu de beaux succès de ventes. Ils forment le tandem qui a dirigé avec brio une équipe d’historiens et de journalistes pour aboutir à ce livre remarquable qu’est Le dernier carré publié chez Perrin.
Waterloo, Camerone, la bataille des ponts de Saumur, Diên Biên Phu : quatre cas emblématiques de ces moments où une guerre est perdue pour l’un des belligérants, mais où une poignée d’hommes luttent jusqu’au bout, même s’ils savent que leur camp a succombé, et peut-être surtout s’ils le savent. Ces quatre exemples mythiques d’héroïsme n’apparaissent dans ce livre que par allusion. Priorité a été donnée ici à des épisodes moins célèbres mais tous aussi épiques, de l’Antiquité à nos jours. Vingt-cinq chapitres, vingt-cinq faits d’armes, vingt-cinq récits d’ultime sacrifice et de fidélité absolue qui s’étalent à travers les siècles et les continents.
L’ouvrage débute avec les 300 soldats de Sparte dirigés par le roi Léonidas qui combattent jusqu’à la mort à l’entrée du défilé des Thermopyles face à l’offensive du roi des Perses.
Sans citer les vingt-cinq chapitres, retenons-en quelques-uns.
L’ultime fin de l’Empire byzantin à Trébizonde en 1463, lorsque David II Comnène, refusant de se convertir à l’islam, est exécuté au sabre sur ordre du sultan Mehmet II.
La bataille de Culloden, en 1746, qui met fin aux insurrections des jacobites écossais fidèles aux Stuarts, dynastie catholique. C’est à la suite de cette défaite des highlanders que des lois furent promulguées visant à effacer toute la culture écossaise : interdiction du kilt, du tartan et de la cornemuse, abolition du système clanique,… Il fallut attendre 1822 pour que les traditions écossaises aient droit de revoir le jour.
Mathieu Bock-Côté signe le beau chapitre consacré aux derniers Indiens du roi de France, épopée qui s’achève en 1766 avec la défaite de Pontiac, le plus célèbres de leurs chefs.
Jean Sévillia fait, lui, revivre la chouannerie des Cent-Jours en 1815, témoignage de la ténacité du royalisme populaire dans l’ouest de la France.
Ô combien méconnue est l’histoire de Stand Watie, indien cherokee, général dans l’armée confédérée durant la guerre de Sécession et dernier officier confédéré à déposer les armes en juin 1865 !
Christophe Dickès – fils du regretté docteur Jean-Pierre Dickès – conduit le lecteur au milieu des Zouaves pontificaux qui forment l’ultime rempart du pape quand est donné l’assaut final sur Rome le 20 septembre 1870.
Un chapitre est dédié à Saigô Takamori, le dernier samouraï, mort sabre à la main en 1877 dans une insurrection pour l’honneur contre les influences extérieures qui transforment le Japon impérial.
Autre moment héroïque, l’insurrection catholique irlandaise contre la Couronne britannique, déclenchée lors de la fête de Pâques 1916, et qui s’achève en 1923 avec la reddition de de Valera, président de la république d’Irlande.
L’agonie dans l’exode des armées blanches fidèles à la Russie impériale et commandées par le général Wrangel est également décrite.
Tout comme les dernières braises des insurrections de Cristeros au Mexique qui se terminent en 1937.
Trop méconnue est l’épopée des “Frères de la forêt”, lituaniens indépendantistes et antisoviétiques qui combattront l’Armée rouge de 1944 à 1965 !
C’est le chanteur et journaliste Jean-Pax Méfret qui signe le chapitre sur le crépuscule de l’Algérie française tandis que Jean-Louis Tremblais évoque les guérillas anticommunistes oubliées en Asie du Sud-Est jusqu’en 1975 et que Jean-René Van der Plaetsen raconte le baroud désespéré des soldats chrétiens au Liban en mai 2000.
Un livre passionnant à plus d’un titre !
Le dernier carré, ouvrage collectif sous la direction Jean-Christophe Buisson et Jean Sévillia, éditions Perrin, 384 pages, 21 euros
A commander en ligne sur le site de l’éditeur